L'Illustration, No. 0031, 30 Septembre 1843

L'Illustration, No. 0031, 30 Septembre 1843

L'Illustration, No. 0031, 30 Septembre 1843 N 31. Vol. II.--SAMEDI 30 SEPTEMBRE 1843. Bureaux, rue de Seine,...
$8.89 SGD
$17.79 SGD
$8.89 SGD
SKU: gb-38725-ebook
Product Type: Books
Please hurry! Only 10000 left in stock
Author: Various
Format: eBook
Language: French
Subtotal: $8.89
10 customers are viewing this product
L'Illustration, No. 0031, 30 Septembre 1843

L'Illustration, No. 0031, 30 Septembre 1843

$17.79 $8.89

L'Illustration, No. 0031, 30 Septembre 1843

$17.79 $8.89
Author: Various
Format: eBook
Language: French

L'Illustration, No. 0031, 30 Septembre 1843

N 31. Vol. II.--SAMEDI 30 SEPTEMBRE 1843. Bureaux, rue de Seine, 33. Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr.--6 mois. 16 fr.--Un an, 30 fr. Prix de chaque N, 75 c.--La collection mensuelle br. 1 fr. 75. Ab. pour les Dp.--3 mois, 9 fr.--6 mois. 17 fr.--Un an, 33 fr. pour l'tranger. 10 20 40 SOMMAIRE.--Exposition de Fleurs et de Fruits dans l'Orangerie des Tuileries. Distribution des prix du Cercle d'horticulture.--Courrier de Paris.--Revue de la Semaine. Portrait du roi Othon.--Les Plerinages la Sainte-Baume. Plerinage la Sainte-Baume; Grotte de la Sainte-Baume; Ferrade des Boeufs dans la Camargue.--Le pre Mathew, aptre de la temprance. Une prdication du pre Mathew; Portrait.--Des accidents sur les chemins de fer. Statistique.--Diorama. Nouveaux tableaux. Vue intrieure du diorama; Vue de Fribourg Suisse.--Collection de Dessins de M. A. Vattemare. Fac-simile d'un Dessin fait la plume par M. Victor Hugo; Dessin fait la plume par don Fernando, roi de Portugal.--Thtres. Scne d'un Voyage en Espagne.--Un amour en Province. Nouvelle par madame Louise Colet.--Margherita Pusterla. Roman de M. Csar Cant. Chapitre IX, le Couvent de Brera. Onze Gravures.--Bibliographie. --Annonces.--Coffret donn la reine Victoria. Gravure. --Le Comte de Torno, Portrait.--Amusements des Sciences. Gravure.--Rbus. Exposition de Fleurs et de Fruits DANS L'ORANGERIE DES TUILERIES. Le cercle gnral d'horticulture est une runion forme peu prs exclusivement de praticiens qui font de l'horticulture leur profession habituelle. L'exposition de fleurs et de fruits, laquelle ils ont invit cette anne le public, a attir pendant plusieurs jours un grand nombre de visiteurs. On a surtout admir les beaux daubantonia tripetiana de M. Tripet-Leblanc, charmants arbustes aux fleurs d'un beau rouge, disposes en grappes lgantes;--deux jeunes chantillons en pleine fleur du paulownia imprialis, ce bel arbre du Japon dont l'introduction rcente a eu tant de retentissement en Europe;--une fort belle asclpias, charge de huit ou dix grappes de fleurs qu'on aurait pu croire faites de sucre candi; --une stephanotis floribunda;--plusieurs beaux camlias; --une strelizia regina;--une grande quantit de dahlias, de roses et de fruits. Cercle gnral d'Horticulture.--Distribution des prix l'Orangerie du Louvre. 21 septembre. M. Barbier, auquel le jury a dcern le premier prix, s'est montr digne, par la perfection de ses dahlias, de cette honorable distinction. Nous rappelons ici, pour la partie du public trangre l'horticulture, que le dahlia, si gracieux aujourd'hui, si vari dans ses nuances, si rgulier dans sa forme, n'est arriv cette perfection qu'aprs un quart de sicle de travaux auxquels ont pris part des horticulteurs de tous les pays. C'est l'horticulture parisienne toutefois que revient surtout l'honneur de cette glorieuse conqute. Les roses ont dpass de bien loin l'attente des amateurs. Quant aux visiteurs, que nous pourrions nommer profanes, ils ne pouvaient revenir de leur tonnement l'aspect de cette varit infinie de rosiers de toutes les nuances, couverts de boutons et de fleurs comme au mois de mai. La perfection des procds de culture a dot nos collections de roses rellement et compltement remontantes. Le temps n'est pas encore bien loign o l'on attachait une grande valeur aux rosiers dcors du titre de remontants, parce qu'ils donnaient l'arrire-saison quelques roses fort infrieures celles de leur floraison printanire. Aujourd'hui, ceux qui ont eu le plaisir de contempler les collections exposes par MM. Paillet, Ren, Margottin et Laffay, ont pu apprcier combien notre horticulture est devenue riche en rosiers aussi abondamment fleuris la fin de septembre qu'ils ont pu l'tre la fin de mai. Les fruits, en raison de la saison, formaient la partie de l'exposition la plus riche et la plus varie. Ce n'tait pas sans peine que l'on perait le triple rang des gastronomes colls la balustrade et dvorant des yeux des pches, des poires, du raisin, ses ananas, tels que Chevet et ses rivaux n'en ont jamais vendu de semblables. Un ananas d'un volume peu ordinaire, d'un vert lustr, expos par M. Gontier, exhalait une odeur exquise et donnait, malgr sa couleur, tous les signes d'une maturit parfaite; c'tait un premier fruit. Les deux extrmits de la salle taient occupes par des centaines de plantes tropicales talant le luxe de leur brillante vgtation: elles appartiennent la belle collection de MM. Cels frres. C'est au milieu de ces richesses horticulturales que se sont runis les soutiens de l'horticulture parisienne, pour applaudir au triomphe de quelques-uns d'entre eux, proclams, par la dcision du jury, vainqueurs dans les divers concours. Aprs plusieurs discours couts avec le plus vif intrt, les mdailles ont t distribues aux laurats, aux applaudissements unanimes de leurs confrres, marques d'estime d'autant plus honorables qu'elles manaient de ceux-l mmes sur lesquels ils venaient de remporter. Dans l'allocution chaleureuse de M. Chreau, prsident du Cercle, le public a remarqu les vues sages et patriotiques de cet homme clair sur l'enseignement horticole. Au point o en sont de nos jours la science et le got de l'horticulture, il est impossible que l'tat ne songe pas incessamment en rpandre, en organiser l'enseignement. Nous nous associons aussi au voeu exprim par l'honorable prsident pour que les hommes les plus minents de l'horticulture franaise reoivent, au mme titre que d'autres savants adonns d'autres applications des sciences naturelles, quelques-unes de ces distinctions qui les signaleraient de plus en plus l'mulation des jeunes gens empresss de suivre leurs traces en profitant de leurs exemples. Dieu me garde de dire l'honorable ville de Paris un mot dsagrable; je l'aime trop pour cela: je lui dirai cependant que je ne l'ai jamais quitte sans plaisir et que je n'y reviens jamais sans tristesse. Pour quelle raison? comment puis-je prouver du tels sentiments pour un pays sans lequel, aprs tout, et loin duquel il me serait difficile de vivre? N'est-ce pas une bizarre contradiction? J'aime Paris l'adoration, et je l'abandonne avec joie! Je ne saurais me passer de Paris et mon me est sombre quand je le retrouve! Serait-ce donc que cette ville redoutable et aime, qu'on recherche et qu'on fuit, qu'on adore et qu'on dteste, ressemble ces grandes et mystrieuses passions qui donnent des plaisirs si inquiets et des joies si pleines d'anxit qu'on ne peut ni renoncer au bonheur qu'elles procurent, ni cependant y retomber sans terreur? Le plus douloureux moment pour rentrer Paris, c'est la fin de septembre; attendez que le mois de novembre soit venu. Heureux ceux qui ont assez de libert et de loisir pour rester aux champs jusqu' ce que la dernire feuille soit tombe de l'arbre et que l'oiseau ait chant sa dernire chanson mlodieuse! Quoi! rentrer la ville quand l'heure de la campagne est plus aimable et plus charmante! quitter ces derniers rayons de soleil ple et doux, et cette dernire verdure des bois mlancoliques, et les cimes dores des feuillages que le vent d'hiver va bientt dpouiller! La beaut de la nature, comme toutes les rares beauts, n'est jamais plus belle qu'au moment o elle est prs d'expirer et de finir. L-bas, le ciel est encore lumineux et riant; l'alouette, se mirant aux perles de la rose, gaie la venue des frais matins, et le soir a un charme ineffable. Cependant le ciel parisien est dj sombre et maussade; il s'est voil prmaturment de nuages lugubres et porte le deuil des beaux jours avant qu'ils soient morts. On dirait en vrit que Paris a un got particulier pour le mauvais temps; il bataille le plus qu'il peut contre le printemps et l't, et ne leur donne que le plus lard possible accs dans ses murailles et dans ses rues; puis il les chasse avant l'heure, et les met la porte. Est-ce hasard? est-ce caprice? non; c'est un savant calcul d'goste. Paris n'aime pas le printemps et ne peut pas l'aimer; le vritable printemps de Paris, c'est l'hiver; l'hiver, voil sa belle saison! Le bal, le spectacle, le plaisir, les ftes, tout cela fleurit en janvier; Paris ne connat pas de plus frache et de plus adorable prairie que le tapis de ses boudoirs et le parquet de ses salons; le soleil qu'il prfre est le soleil du lustre et de la bougie. Pourquoi s'tonner aprs cela de le voir si peu hospitalier pour le printemps et l't, qui teignent son soleil, enlvent ses tapis, barricadent ses salons, et lui prennent le plus fin, le plus charmant, le plus lgant de sa population, pour la disperser de tous cts, dans les chteaux, sur les grandes routes et sous les charmilles. Donc, Paris est dans son droit en se mettant si fort en garde contre le beau temps, qui lui joue de ces mauvais tours-l; il faut tre juste. Mais puisque enfin vous voici, comme moi, forcs de revenir Paris, tchez surtout de ne pas y rentrer par la barrire de la Villette. Quoi! c'est ainsi que tu m'accueilles, superbe Babylone? voil les beauts par o tu veux me rappeler toi et me faire oublier les belles collines, et les beaux fleuves, et les bois aux senteurs vivifiantes! mais tout cela est horrible; mais c'est vous donner l'envie de faire reculer les chevaux et la voiture, pour rebrousser chemin au galop. Certes, Paris, vu du ct de la Villette, ne ressemble pas ces adroites fiances qui s'arment de leurs plus attrayants sourires pour le jour de la premire entrevue. La Villette ne donne pas le moins du monde l'envie d'adorer Paris et de contrarier mariage avec lui. Jetez les yeux sur cette corbeille de noces; quels bijoux! des rues mal paves et malpropres, de noires murailles souilles d'affiches en lambeaux et d'images cyniques, des maisons lzardes et pantelantes, des cabarets, des bouges ignobles. C'est ici le sjour des Grces! Les trangers qui viennent pour la premire fois Paris, et que Paris reoit par cette entre fort peu sardanapalesque, gardent longtemps la dsagrable impression que ce premier coup d'oeil leur cause; ils ont peine s'en remettre, et voient toujours Paris travers le trs-laid kalidoscope. Les quais, les boulevards, les Champs-Elyses, les Tuileries, ont fort affaire pour les distraire de cette optique et les obliger voir par d'autres yeux. La Villette a longtemps eu un concurrent qui lui disputait ce prix de la laideur: c'tait la barrire de Charenton. La Grande-Pinte et la Petite-Pinte pouvaient jouter avec La Villette, non sans avantage; mais maintenant tout est dit: la Villette est seule matresse du champ de bataille: l'tranger que la poste ou la messagerie royale introduit Paris de ce ct est exempt aujourd'hui des tristesses de la barrire de Charenton et des laideurs de la Grande et Petite-Pinte; une route lgante, ouverte sur la rive gauche de la Seine, lui procure l'honneur d'une avenue agrable et d'une entre solennelle. Ds le premier pas, un vaste panorama se droule devant lui, annonant la grande ville. D'abord, c'est le fleuve encadr dans ses deux rives, dont l'oeil suit le cours travers les ponts qui le recouvrent, et les mille btiments lgers qui voguent sa surface; et voici Bercy aux blanches faades et aux riches choppes. Peu peu Paris se fait voir et montre ses monuments un un au regard lev; Sainte-Genevive, le Panthon, le Val-de-Grce, et au fond, la Cit avec sa vieille: et sainte cathdrale, tandis qu'en passant vous avez jet un coup d'oeil d'admiration sur le Jardin-des-Plantes et le pont d'Austerlitz, qui se regardent face face, et se donnent, en quelque sorte, la main sur votre route. Tout en vous contant ceci, j'ai quitt La Villette, descendu la rue du Faubourg-Poissonnire, travers le boulevard et gagn la rue Montmartre. Les chevaux humides s'arrtent dans la cour des grandes messageries, et je saute tout poudreux sur le pav de Paris.--C'est un spectacle la fois plaisant et lamentable que le dbarquement d'une diligence. D'o arrivent ces gens-l, Dieu? d'o sortent ces teints blafards, ces yeux bouffis, ces cravates en dsordre, ces ttes mal peignes, ces chaussures macules, cette friperie d'habits, ces bonnets de travers, ces chapeaux borgns. et ces mines livides? Avons-nous affaire des vagabonds pris en flagrant dlit, ou des bandits qui viennent de commettre un mauvais coup? Pas le moins du monde; ce sont de trs-honntes gens qui courent la grande route pour leurs affaires ou pour leurs plaisirs. Voil l'tat o vous mettent les voyages d'agrment! Les uns dorment debout, les autres, meurent de soif et de faim; ceux-ci se plaignent d'une affreuse migraine, ceux-l d'un torticolis ou d'un tour de reins. Dieu sait tout ce qu'un gagne passer seulement vingt-quatre heures en diligence! Le forat dont on brise la chane, un chef d'opposition qui renverse un ministre, deux poux mal assortis qui obtiennent un arrt de divorce, sont moins lgers, moins allgres, moins heureux qu'un pauvre diable enferm dans la diligence quand s'ouvre la portire, et qu'il entend ces mots trois fois bnis: Allons, messieurs, descendez, nous sommes arrivs; au bureau, messieurs, au bureau! Flicitez-moi donc, moi surtout qui ai eu la chance inoue: de passer trente-six heures, nuit et jour, serr dans un tau qui se composait, d'une part, d'un norme abb tout barbouill de tabac, lequel venait de prendre ses vacances en Flandre, et de l'autre, d'une dame de choeurs, peu prs de la lgret de mademoiselle Georges. La pronnelle retournait Paris tout d'une masse, aprs avoir donn des reprsentations Valenciennes, o elle s'tait pare librement du titre de prima donna de l'Acadmie royale de Musique. Vous savez ce que c'est qu'un abb; peut-tre connaissez-vous moins particulirement la dame de choeurs, et je vais vous instruire. La dame de choeurs appartient cette espce dramatique qui a pour domaine le fond du thtre; elle se tient respectueusement derrire le tnor ou la basse, le contralto ou le soprano en crdit, et n'approche jamais du trou du souffleur. La dame de choeurs est de toutes les noces, de tous les enterrements, de toutes les insurrections, de toutes les ftes, de toutes les batailles et de tous les triomphes. On divise la dame de choeur en deux classes; l'une chante, l'autre fait des quarts de pas et des cinquimes d'entrechats. La premire est spcialement charge de clbrer le bonheur des poux qui vont l'autel: Ah! quel beau jour Pour l'hymen et l'amour! Elle dtonne aussi sur le talon des princes dans les entres solennelles, et des guerriers au retour du combat.--L'office de la seconde consiste sourire Mazaniello, arrondir les bras au passage de Fernand Corts, semer des fleurs sur les pas de Mahomet second, et lever la jambe en l'honneur de Robert-le-Diable. De sept heures du matin sept heures du soir, la dame de choeurs est d'ordinaire marchande la toilette, brodeuse, fleuriste, blanchisseuse de fin, cordonnire, ravaudeuse ou portire; je ne parle que de ses occupations officielles. Elle habite plus habituellement le sixime que le premier, et son boudoir est mansard. A sept heures prcises, elle change de domicile politique et se loge dans les coulisses de l'Opra. La mtamorphose est complte: le turban mauresque remplace le bibi, la robe de velours ou de soie se substitue au jupon de laine et au tartan, et le soulier de satin fan met les souques au rebut. La dame de choeurs qui chante a de trente cinquante-cinq ans; elle est ou trs-grosse ou trs-maigre; il est presque impossible d'en rencontrer une qui tienne le juste milieu. La beaut et la jeunesse ne sont pas au nombre de ses vertus indispensables,--voir l'Acadmie royale de Musique;--elle a peu de cheveux, et il lui manque toujours au moins quatre ou cinq dents. La dame de choeurs qui danse est plus jeune, plus dgage et moins laide; elle doit ces avantages la ncessit o elle est d'tre plus lgre.--On est forc de respecter la dame de choeurs qui chante: c'est une brebis rentre au bercail, sans toison, et dsormais l'abri des loups d'opra; elle a fait une fin et possde de nombreux enfants qu'elle envoie l'cole de danse ou de musique pour toute nourriture. Tous les matins, son retour de Naples ou de Babylone, la dame de choeurs qui chante raccommode les bas de sa progniture et cume son pot, quand elle en a. La dame de choeurs qui danse n'a pas encore pass l'ge des tentations. Elle essuie le feu du lorgnon et du binocle; elle entretient des correspondances directes avec l'avant-scne et fait des mines l'orchestre poste restante. Quant au mariage, elle professe un souverain mpris pour les lgislateurs impriaux et le code civil, et s'en tient la loi naturelle. Ajoutez, qu'elle soupire pour le cachemire, qu'elle regarde le marabout et le chapeau de paille d'Italie du coin de l'oeil, et qu'elle a une passion aveugle pour l'omelette souffle, le vin de Champagne, les hutres et la salade de homard; tout au contraire, la dame de choeurs qui chante, ayant renonc Satan et ses pompes, attendu ses cheveux natts et l'absence de ses dents, se consacre avec fureur la pomme de terre l'huile. Il peut arriver cependant que la dame de choeurs qui danse passe, par hasard la mairie, et s'y nantisse lgrement d'un mari. Figurez-vous quelle vie est rserve ce bienheureux poux! la dame de choeurs appartient en effet, tous ceux qui ont une bonne lorgnette. Celui-ci prend sa jambe, celui-l son bras; l'un ses cheveux, l'autre sa joue ou ses sourcils. Le mari de la dame de choeurs n'a pas seulement pour ennemi capital le public qui lui emprunte ainsi sa femme pice pice et dbris par dbris, il trouve des larrons jusque dans ses foyers domestiques, je veux dire dans les coulisses et sur les planches du thtre. Le mari de la dame de choeurs doit se dfier de l'homme de choeurs qui danse avec sa femme, du violon, du trombonne, du basson, du cor, de la clarinette qui accompagnent ses pirouettes, et mme du souffleur qui n'en pense pas moins, quoique dans son trou. Arnal nos a montr plaisamment, sur la scne de Vaudeville, ces tribulations et ces jalousies du mari de la dame de choeurs. Quoi qu'il en soit, il est mdiocrement agrable de faire quatre-vingts lieues entre le gros abb qui prend du tabac et se mouche chaque minute, et une norme dame de choeurs qui ronfle perptuellement et pse peu prs deux cents kilos. Maintenant, cher Paris, puisque je t'ai retrouv, que m'apprendras-tu de nouveau? o en sont tes grands amours-propres et tes petits hommes, tes vertus et tes vices, ta laideur et ta beaut, tes charmantes mdisances et tes bonnes calomnies, ta joie et tes souffrances, ton luxe et ta pauvret? Que fait-on dans tes spectacles et dans tes rues, dans tes boutiques et dans tes Acadmies, dans ton salon et dans ton grenier, sous ta soie et sous tes haillons? Tu te tais, tu ne me rponds pas. Ah! je devine! tu me vois encore fatigu de ma route, et tu attends, pour me faire les confidences et recommencer ta conversation avec moi, que j'aie repris haleine, oubli ma dame de choeur et mon abb, essuy mon front et rejet la poudre du chemin. Histoire de la Semaine. Nos efforts tendront continuellement, sinon largir le cadre tendu que nous avons choisi, du moins le remplir compltement. Aussi, reconnaissant aujourd'hui que l'Illustration, pour ne pas se borner tre un sujet de pure distraction, doit fournir ses lecteurs, sur les faits curieux et les vnements importants qui se succdent dans tous les pays, comme aussi dans les sciences et dans les arts, toutes les informations qui mritent d'tre conserves, nous entreprenons aujourd'hui une revue que nous continuerons dans chacune de nos livraisons, et que nous appellerons l'histoire de la semaine. Sans doute, plus d'une fois, des faits que nous signalerons auront dj t signals, des nouvelles que nous enregistrerons auront cess d'tre compltement nouvelles; mais plus d'une fois aussi il nous sera possible d'envisager ce pass de huit jours tout autrement qu'il n'aura t envisag, et, prcisment parce que nous n'arriverons que le samedi, d'apprendre nos lecteurs que ce qui les a fait frmir depuis le commencement de la semaine n'tait qu'une invention, qu'une fable. Nous aurions, coup sr, mauvaise grce, dans ce temps de disette de matire pour les feuilles politiques, leur reprocher ces vnements qu'elles inventent, et qui offrent leurs lecteurs des motions devenues rares, et elles l'occasion d'un second article pour dmentir le premier. Qui n'a lu, par exemple, il y a huit jours, qu'un soulvement tait venu mettre en question, Saint-Domingue, l'autorit du gouvernement nouveau, et faire renatre tout l'espoir et toutes les chances des partisans du gouvernement renvers? Deux jours aprs on nous annonait que la nouvelle avait t apporte sans doute par un btiment retardataire; car, au dpart du dernier navire, tout tait calme et tranquille dans la rpublique noire. Oui ne s'est senti profondment mu en lisant les dtails de ce cataclysme qui avait, au Brsil, enseveli la moiti basse de la ville de Bahia sous la moiti haute boule? Ou vous donnait l'effrayante liste des difices, des glises, des couvents, des rues entires o toute une population tait demeure plonge dans une sieste ternelle. Dj on parlait d'organiser des comits et d'ouvrir une souscription uniquement pour faire inhumer les victimes, personne n'ayant survcu, dj l'Illustration allait expdier un dessinateur pour prendre une vue de ce vaste et effroyable cimetire. A deux jours de l. [NOTE DU TRANSCRIPTEUR: Les quelque vingt lignes suivantes sont srieusement atrophies dans le document original. Le logiciel de reconnaissance optique des caractres est rest totalement confus. Les yeux du transcripteur s'efforant de reconstituer le texte, partir de ce rsultat et en scrutant le document original, ont galement d se dclarer vaincus. L'illustration ci-dessous montre ce dont il s'agit.] M. le duc et madame la duchesse de Nemours poursuivent dans le sud-est de la France la tourne qu'ils ont commence en Bretagne. Les journaux publient les discours qu'on leur adresse et ceux qu'on comptait leur adresser. Ces derniers ne sont pas, coup sr, ceux qui causent le plus d'ennui aux illustres voyageurs. Toute cette loquence officielle doit faire trouver assez monotone au futur rgent l'apprentissage du pouvoir.--Plus heureuse, la reine d'Angleterre, aprs le sjour Eu, dont nous avons rendu compte et pendant lequel elle n'a eu subir que des mots auxquels elle, rpondait par des bagues, a parcouru la Belgique sans tre expose aux dbordements de l'loquence flamande. Les journaux belges ont rendu un compte brillant de toutes les ftes dont elle a t l'hrone. Dsintresss dans, la question d'amour-propre local, les journaux anglais en ont, de leur ct, publi des rcits moins clatants. Suivant eux, Ostende, les prparatifs s'taient borns, sur l'invitation du crieur public, balayer les rues, qui en avaient grand besoin, et badigeonner quelques difices; la devanture du l'Htel-de-Ville s'tait revtue d'une belle couche d'ocre. A Gand, Bruges, Bruxelles, Anvers, l'aspect monumental de ces villes prtait plus d'clat la rception. Enfin, dbarqus le 15 Ostende, la reine Victoria et le prince Albert se sont rembarqus le 20 Anvers.--L'empereur Nicolas, qui, dans ce temps de voyages princiers, tait venu rendre au roi de Prusse, Berlin, une visite nouvelle qui n'a pas donn lieu moins de conjectures et de commentaires que la prcdente, est reparti le 20 pour Saint-Ptersbourg en passant par Varsovie. --Espartro, de son ct, adoucit sa douleur et charme ses ennuis par la locomotion. Il visite les grands tablissements militaires de l'Angleterre, et les rceptions qui lui sont faites, les honneurs qui lui sont rendus, tmoignent assez que, pour le cabinet de Saint-James, la question d'Espagne n'est pas une question tranche, et que fe nouveau gouvernement de Madrid ne lui parat gure plus durable que tous ceux qui se sont succd dans ce malheureux pays.--Enfin O'Connell, ce roi populaire de l'Irlande, poursuit ses promenades, ses meetings et ses allocutions.--Il n'est pas jusqu' Rbecca qui ne croie devoir prouver par des excursions nouvelles que l'chec prouv prcdemment par quelques-unes de ses filles ne lui a rien fait perdre de sa dtermination et de son audace. Cette agitation parmi les princes, et parmi les chefs de parti, se manifeste galement en ce moment parmi les nations. Nous avons tout l'heure prononc le nom de l'Espagne. C'est toujours par elle qu'il faut commencer quand on a parler de dsordre ou d'anarchie. A Barcelone, Sarragosse, Madrid, le gouvernement nouveau et ses adversaires sont en lutte acharne. Dans les deux premires villes, c'est par les armes et la destruction qu'on procde, sans que d'une part ou de l'autre paraisse avoir grande foi au principe au nom duquel l'on pille et l'on tue; Madrid on n'en est encore qu'aux combats de scrutin; mais les rsultats n'en sont pas favorables au ministre, et cet chec par les moyens lgaux rendra invitablement moins dcisifs les avantages militaires qu'il aura pu remporter sur d'autres points.--Dans la Romane, l'insurrection parat n'avoir rien perdu de sa confiance et de son nergie; les diligences sont arrtes et les escortes de dragons sont faites prisonnires par des partis de rebelles.--A Montevideo, l'arme de la Bande-Orientale, commande par le gnral Rivera, a remport sur les troupes bunos-ayriennes une victoire importante dont les dtails n'ont point encore t transmis par la correspondance, mais dont les rsultats paraissent devoir tre de dlivrer nos nombreux nationaux de la situation pnible, o les tenaient Rosas et Oribe.--A Athnes, la tribune aux harangues a subitement repris sa puissance, et ce temps d'quinoxe publique y a tout coup fait sentir son influence. Avant mme que les lettres qui pouvaient faire pressentir la possibilit d'une commotion fussent parvenues sur le continent, le tlgraphe nous apprenait laconiquement qu'une insurrection avait clat dans la capitale grecque dans la nuit du 14 au 15. La cause du roi Othon n'a t compromise que par lui-mme et parles puissances dont il a suivi les conseils plutt que d'couter les voeux d'une population qui demandait que son roi se fit Grec, bien rsolue qu'elle tait ne pas se faire bavaroise. La promesse d'une constitution qu'il a t amen, faire, quant prsent calm les esprits. Portrait du roi Othon. Nos ambassadeurs sont, en ce moment, comme les princes et les peuples, en grand mouvement. L'envoi de M. Olozoga Paris a du dterminer l'expdition d'un ambassadeur Madrid, l'auteur d'Alonzo n'y retournera pas et l'ambassade de Turin parait le consoler mdiocrement. M. le marquis de Dalmatie quittera la cour de Pimont pour nous aller reprsenter auprs de celle de Prusse, M. le baron Billing ira Copenhague, et M. Alexis de Saint-Priest Munich. Quant nos missions extraordinaires, l'arrive en France du prsident Boyer parait devoir faire retarder un peu celle de M. Adolphe Barrot Saint-Domingue. Pour la mission de Chine, elle est ajourne six semaines, ce qui donnera le temps son historiographe dj nomm de faire sa prface. Septembre a vu se clore ou se tenir un grand nombre d'assembles administratives, scientifiques ou industrielles. Les conseils-gnraux ont clos leur session le 4. Consults par le ministre de l'intrieur et par celui de l'agriculture et du commerce sur un grand nombre de questions relatives aux librs, la mendicit, au pauprisme, aux irrigations des prairies, la police du roulage, l'organisation des gardes champtres, au reboisement des forts et des montagnes, les reprsentants des cantons ont rpondu en hommes comptents et pratiques. Parmi les voeux que quelques-uns ont mis spontanment, nous trouvons celui de l'abolition de l'esclavage dans nos colonies. Nous sommes heureux d'apprendre en mme temps par les journaux de Stockholm et par le Cernen de l'le Maurice, que le roi de Sude se prpare l'mancipation des esclaves dans l'le Saint-Barthlmy, et que le gouvernement anglais commence comprendre, que ses possessions de l'Inde rclament une mesure analogue.--Le Congrs scientifique a tenu sa onzime session Angers. Les orateurs de table d'hte et les savants forains ont perdu cette institution, qui, srieusement dirige dans l'intrt de la science et non dans celui de l'amour-propre d'hommes qui ne vivent que de rclames, aurait pu entretenir partout le got des hautes tudes et des recherches scientifiques. Le Congrs, aprs douze jours de pitoyables divagations, a clos, le 13 septembre, sa onzime session, et fait choix pour la douzime, fixe au 25 aot de l'an prochain, de la ville de Montpellier. Le Congrs a eu raison, car il est bien malade.--Une institution autrement srieuse, la Socit d'Encouragement pour l'industrie nationale, a tenu Paris son assemble gnrale le 6, sous la prsidence de M. le baron Thnard. Tout le monde sait les services qu'elle a rendus et qu'elle rend chaque jour. L'exposition quinquennale des produits de l'industrie, dont nous n'entendons pas nier les bons effets, ressemble cependant trop un immense bazar o un public curieux ou oisif se presse sans guide et examine sans critique. Le jury, compos d'hommes officiels, dont la rserve est par consquent fort mticuleuse, ne se prononce gure sur le mrite d'une invention que quand elle a t sanctionn ......Buy Now (To Read More)

Product details

Ebook Number: 38725
Author: Various
Release Date: Jan 31, 2012
Format: eBook
Language: French

Returns Policy

You may return most new, unopened items within 30 days of delivery for a full refund. We'll also pay the return shipping costs if the return is a result of our error (you received an incorrect or defective item, etc.).

You should expect to receive your refund within four weeks of giving your package to the return shipper, however, in many cases you will receive a refund more quickly. This time period includes the transit time for us to receive your return from the shipper (5 to 10 business days), the time it takes us to process your return once we receive it (3 to 5 business days), and the time it takes your bank to process our refund request (5 to 10 business days).

If you need to return an item, simply login to your account, view the order using the "Complete Orders" link under the My Account menu and click the Return Item(s) button. We'll notify you via e-mail of your refund once we've received and processed the returned item.

Shipping

We can ship to virtually any address in the world. Note that there are restrictions on some products, and some products cannot be shipped to international destinations.

When you place an order, we will estimate shipping and delivery dates for you based on the availability of your items and the shipping options you choose. Depending on the shipping provider you choose, shipping date estimates may appear on the shipping quotes page.

Please also note that the shipping rates for many items we sell are weight-based. The weight of any such item can be found on its detail page. To reflect the policies of the shipping companies we use, all weights will be rounded up to the next full pound.

Related Products

Recently Viewed Products