L'Illustration, No. 3269, 21 Octobre 1905

L'Illustration, No. 3269, 21 Octobre 1905 LE PRINCE DE BULGARIE ET LE PRSIDENT LOUBET CHASSANT A COMPIGNE...
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LE PRINCE DE BULGARIE ET LE PRSIDENT LOUBET CHASSANT A COMPIGNE Devant le tableau aprs une battue. Voir l'article, page 26. COURRIER DE PARIS Journal d'une trangre Huit heures du soir. Boulevard de Strasbourg; droite, gauche, des faades illumines; tout autour, un grouillement de vie joyeuse: embarras de voitures, cohue de pitons, trompes mugissantes de tramways dont on obstrue le chemin; et, parmi ce tumulte, en ce fouillis de choses et de gens, deux ou trois notes amusantes qui ont, au lendemain de la rentre, une valeur de symbole: ct des bourriches amonceles d'une marchande d'hutres, le petit fourneau noir de l'Auvergnat, tout noir aussi, qui dispose en rond sur le feu, la clart d'un bec de gaz, les premiers marrons de l'anne. Plus loin, sur la chausse, la voiture bras, pleine d'oranges, o deux lanternes vnitiennes rpandent leur lumire de fte; et, devant le thtre Antoine--o les affiches ont l'air de crier aux passants, joyeusement, la dernire victoire de Gandillot--une file de voitures, d'automobiles aux portires desquelles on voit se ruer, casquettes la main, l'ordinaire troupe des pauvres diables, des chasseurs de pices de deux sous. Marchand de marrons, marchande d'hutres, marchande d'oranges, ouvreur de portires: et voil le dcor de l'hiver parisien reconstitu pour neuf mois. D'o viennent ces gens? Que faisaient-ils aux temps chauds? comme dit le fabuliste. On ne sait pas. Ils exeraient, en attendant l'hiver, de petits mtiers vagues; ils guettaient l'heure o Paris, rveill d'une lthargie de dix semaines, allait recommencer vivre, vouloir pleurer et rire sous des lustres lectriques, devant des paysages de carton; et les revoici tous, immuablement fidles au rendez-vous d'octobre, installs, comme de bons soldats, aux postes de l'anne dernire, o nous les retrouverons l'an prochain. J'admire cette solidarit mystrieuse qui unit, comme leur insu, les pauvres hommes, et grce quoi--l'automne peine revenu--je me sens assure d'y revivre ma guise toutes les petites joies des automnes passs... Le thtre surtout nous les prodigue, ces joies-l. O aller? La grande cluse s'est ouverte et voil le torrent lch: au thtre Sarah-Bernhardt, l'Oeuvre, l'Odon, la Comdie-Franaise, au Palais-Royal, aux Varits, les titres de six pices nouvelles me sollicitent en mme temps; c'tait hier le tour des Nouveauts; ce sera tout l'heure celui du Gymnase; d'autres leur succderont et deux ou trois fois par semaine (ou davantage), pendant la saison qui va venir, mon journal me servira tout chaud le rcit de ces aventures diverses; en une ou plusieurs colonnes, il me racontera la pice d'hier, la commentera, n'omettra aucun nom de la liste de ceux qui l'interprtent, ne voudra pas me faire grce d'un dtail de mise en scne ou de costume. Si l'auteur est un favori du public, ou si quelque prestige s'attache sa signature, l'article o sa pice doit m'tre copieusement conte sera prcd d'un autre long article, d'une avant-premire o sera clbr par provision le mrite de l'ouvrage qu'on ne connat pas encore, et glorifi le gnie du jeune ou vieux matre qui l'a crit; et ce compte rendu sera suivi d'un troisime article o l'auteur, discrtement interview au lendemain de la victoire remporte ou de l'chec subi, sera pri de juger ses juges, de nous faire connatre ce qu'il pense de ce qu'on vient de penser de lui. Entre temps, d'habiles chos de thtres entretiendront autour de l'ouvrage nouveau la curiosit des passants. Ce n'est pas des pices heureuses qu'on pourrait dire qu'elles n'ont pas d'histoire. Heureuses ou malheureuses, toutes les pices en ont une, et dont le dtail peut fournir, jour jour, la matire d'aussi longs dveloppements qu'on voudra. Car, aprs que l'oeuvre nouvelle m'a t annonce, puis raconte et critique, cent petites nouvelles restent encore propager son sujet: on m'apprend que les rles viennent d'en tre distribus en double; que les recettes des dix premires reprsentations ont atteint le chiffre le plus haut qu'aucune pice ait ralis, dans le mme temps, depuis la rouverture des thtres; qu'on y a, tel soir, aperu le roi des Belges et, dimanche, en matine, la reine Ranavalo... Six semaines se passent; l'oeuvre va doubler le cap de la cinquantime, et mon journal m'en fait part; atteint-elle la centime reprsentation? C'est du dlire. Fte au foyer; souper par petites tables; comptes rendus o ne sont oublis ni le menu du festin, ni le nom des convives de marque. On n'a pas omis non plus, le jour o fut lance la pice en librairie, de nous communiquer le texte des ddicaces mues rdiges par l'auteur l'adresse de ses interprtes, et l'on ne ngligera pas davantage, dans quelques semaines, de nous parler de la grande tourne que prpare l'imprsario Z..., grce quoi sera promene triomphalement, en province et l'tranger, l'oeuvre dont il tait trop injuste, vraiment, que les Parisiens fussent seuls savourer les dlices. Et M. le directeur Antoine se plaint! Tant de facile gloire ne suffit pas le satisfaire. Ce directeur ne revendique pas seulement le droit (incontestable) de ne point inviter sa table tel convive hostile qu'il sait ou croit rsolu, quoi qu'il arrive, trouver chez lui le potage trop sal, l'entremets fade, ou le rti mal cuit; M. Antoine dit: Je prtends interdire, s'il me plat, qu'on parle de ma cuisine, mme pour dire qu'on la trouve bonne! M. Antoine souhaiterait apparemment que les journaux s'occupassent moins des choses de thtre... En ce cas, me disait hier mon libraire, que n'dite-t-il des livres, au lieu de monter des pices? On le laisserait bien tranquille. Mon libraire exprimait l, mlancoliquement, une pense juste. Infortuns auteurs de livres! Ils peinent dans l'ombre, eux; la foule les ignore, ou ne jette, en passant, leurs couvertures neuves, qu'un regard distrait, presque ddaigneux. Je ne comprends pas bien cette ingalit de traitement et j'aimerais qu'on m'en ft connatre les causes. J'aimerais qu'on m'expliqut pourquoi la plus mince des oprettes, signe du nom le plus obscur, est Paris une sorte d'vnement que tout le monde guette et vers le dnouement duquel il semble que, pendant une soire au moins, tous les esprits soient tendus anxieusement; et pourquoi l'apparition en librairie de telle oeuvre o l'homme du talent le plus noble et du plus haut savoir versa lentement, aprs des mois de mditation, d'application, d'efforts, le meilleur de sa pense, semble tout le monde un incident si dnu d'importance? Je suis sre que S. A. R. le prince de Bulgarie n'ignorait rien, en arrivant chez nous, lundi dernier, des nouvelles thtrales de la quinzaine; qu'il savait au juste quelles sont les pices qu'il faut voir, cette heure, Paris! Je suis moins sre qu'on ne l'et pas embarrass un peu en lui demandant quels sont, parmi les derniers livres parus, ceux qu'il faut lire... Ce n'est pas sa faute, s'il l'ignore. Ce prince lit les journaux, comme nous, et ne sait de ce qui se passe en littrature que ce qu'ils nous en disent. Or, ils ne nous en disent peu prs rien... Tant d'autres sujets plus amusants, en dehors du thtre mme, requirent l'attention de nos nouvellistes! Les peintres, par exemple, seraient dsols qu'on les ngliget au profit de la littrature, et dj--la saison peine commence--ils nous appellent eux. Ils ne nous lcheront plus. Le Salon d'automne a ouvert, cette semaine, au Petit Palais, le cortge annuel des expositions d'art: en voil pour dix mois;-dix mois pendant lesquels va dfiler sans rpit, aux cimaises de la rue Laffitte, de la rue de Sze, du Cours-la-Reine ou des Champs-Elyses, la torrentielle production des aquarellistes, aqua-fortistes, lithographes, miniaturistes et pastellistes; des classiques et des indpendants; des Socits d'art nationales ou internationales; des unions de femmes artistes; des paysagistes, des portraitistes, des cramistes; de ceux qui font la fleur, la caricature ou la montagne; dfil sans fin, o toutes les spcialits, toutes les comptences rclament leur place au bon soleil de la rclame... Et les musiciens, non plus, ne sauraient souffrir qu'on les oublie. Colonne et Chevillard ont, depuis huit jours dj, pos leurs affiches et sonn le rassemblement; dix, vingt autres suivront: quintettes et quatuors renomms; cantatrices, virtuoses fameux de chez nous et d'ailleurs. Aux murs d'Erard et de Pleyel s'talent les affiches multicolores, annonciatrices des rgals musicaux de l'hiver. Rude concurrence la littrature que tout cela! La saison des concerts s'est mme fort brillamment ouverte cette semaine, et nous devons aux pauvres Calabrais l'un des plus prestigieux programmes qui aient t depuis longtemps placards dans Paris. Les amateurs de bonne musique se sont donc rus au secours des Calabrais; tant il est vrai que tout finit en France par des chansons, mme les tremblements de terre. C'est dcidment une belle invention que celle des ftes de charit et celui qui en eut le premier l'ide fut un psychologue de gnie. Il comprit que les infortunes lointaines nous meuvent difficilement, mais qu'en change d'un plaisir rare nous ne rsistons gure la joie de les soulager. Entre l'aumne qui hsite et la misre qui supplie, il s'avisa d'interposer une cantatrice et un monologuiste... Et l'aumne n'hsita plus. Moyen simple; mais il fallait le trouver. Sonia. LA PRINCESSE PIERRE BONAPARTE La vie de la princesse Pierre Bonaparte, qui vient de mourir Paris, a tenu tour tour du plus invraisemblable des contes de fes et du roman le plus dramatique. L'Almanach de Gotha mentionne que le prince Pierre-Napolon Bonaparte, troisime fils de Lucien, frre an de Napolon, pousa religieusement, Paris, le 22 mars 1853, Justine-Elonore Ruflin, ne le 1er juillet 1832. Et ce nom plbien, uni ce nom illustre, au milieu de tous les vocables retentissants dont la liste emplit ce qu'un fantaisiste appelait le Bottin des Vanits, tonne tout d'abord et dconcerte. Voici l'histoire: Mlle Elonore Ruflin tait la fille d'un contrematre bniste du faubourg Saint-Antoine; or, vous savez si le peuple de Paris fut un temps enivr de la gloire napolonienne! A l'humble foyer familial, la jeune fille avait t leve par son grand-pre, ancien soldat de la Grande Arme, dans le culte de la lgende impriale. On imagine sans peine quel moi fut le sien le jour o, dans la maison d'un dput, elle se trouva en prsence d'un propre neveu du grand homme, le prince Pierre, membre lui-mme du Corps lgislatif et venu en visite chez son collgue. La jeune fille tait charmante; le prince l'aima et rsolut de l'pouser. Mais quand, par pure dfrence, et quoiqu'il vct fort loign des Tuileries, il sollicita de son imprial cousin son consentement ce mariage, il se heurta un refus. Il y avait un prcdent dans sa famille: le mariage de Lucien, son frre, avec Mme de Bleschamps, contre le gr de l'empereur. Il passa outre, lui aussi, sans s'inquiter des suites. La princesse Pierre-Napolon Bonaparte dans son salon, Cimiez.--Phot. Lacroix. Les deux poux allrent cacher leur bonheur--et leur mdiocrit--dans cette villa d'Auteuil que le coup de revolver qui tua Victor Noir allait rendre si tragiquement clbre. Ce drame, ce fut dans leur vie tous deux le premier coup de l'adversit. L'avenir leur rservait des assauts plus terribles. La guerre vint, le rgime imprial s'croula; il fallut fuir la maisonnette d'Auteuil, que les boulets prussiens allaient un peu plus tard dtruire. Malade, sans ressources, le prince Pierre se rfugia Londres avec les siens--il avait eu de son mariage cinq enfants, dont deux seulement survivent. Ce fut, sans appui, sans amis, une dtresse terrible. La princesse, se ressouvenant de ses origines, s'tait mise travailler, avait ouvert un magasin de modes;--ainsi, sous la Rvolution, une marquise de La Londe avait t dame de comptoir; une comtesse de Virieu, ravaudeuse en plein air!--Tout son admirable hrosme ne parvint pas pargner aux tres chers les angoisses les plus cruelles. Elle les ramena vers Paris quand le calme y fut rentr, esprant y trouver la vie plus aise. Ceux qui auraient eu le devoir de lui venir en aide lui offrirent une aumne, condition qu'elle allt rejoindre en Italie les autres Bonaparte, descendants de Lucien. Elle refusa: fille du vieux faubourg patriote, elle entendait avant tout que les deux enfants qu'elle avait conservs, le prince Roland et la princesse Jeanne, depuis marquise de Villeneuve, restassent Franais. Et elle parvint--au prix de quels miracles! -- les lever, non certes dans le faste, et leur donner une ducation digne du grand nom qu'ils portaient. Ils lui en avaient vou, avec la plus tendre reconnaissance, la plus vive des affections. La fortune, d'ailleurs, leur avait donn plus tard tous trois d'clatantes revanches, dont seul le prince Pierre, mort en 1881, ne put profiter, et c'est dans l'admirable htel du prince Roland, avenue d'Ina, que la princesse est morte, entoure de soins empresss. Elle tait demeure dans l'opulence simple et bonne, en sympathie toujours avec le peuple d'o elle tait issue. Elle le prouva maintes reprises. G. B. LA DUCHESSE DE TALLEYRAND Le monde parisien vient de perdre une de ses personnalits les plus marquantes, la duchesse de Talleyrand et Sagan, qui s'est teinte, la semaine dernire, Loches. Fille du baron Seillire, un financier notoire du sicle dernier, elle avait pous le prince de Sagan, appel beaucoup plus tard l'hritage d'une couronne ducale, alors que l'tat de sa sant l'avait dj contraint la retraite o depuis quelques annes il s'est dfinitivement effac, aprs avoir longtemps brill parmi les hommes de sport, les habitus des premires, les viveurs de qualit, ayant conquis la rputation lgendaire d'un arbitre des lgances et d'un type achev de ce qu'on appelait autrefois le dandysme. De mme que, dans la mmoire des contemporains et dans la chronique rtrospective, ce titre de prince semble insparable de la notorit du gentilhomme, le titre de princesse reste attach au renom de la grande dame qu'on citait au nombre des beauts clbres, des reines de la mode, sous le second Empire et au commencement du rgime actuel. Le luxe de ses toilettes, ses faons de donner le ton, les runions o sa prsence faisait sensation, les rceptions, les bals, les ftes de charit de l'htel fameux de la rue Saint-Dominique, ont, en leur temps, largement dfray les chos mondains des gazettes, les frivoles conversations des cercles et des salons. Toutes ces splendeurs vivantes n'taient dj plus que des souvenirs dj lointains avant mme la disparition de celle qui fut l'me de la maison. L o son rgne s'accomplit avec tant d'clat, il n'y a plus aujourd'hui qu'une somptueuse demeure, o, dans le magnifique dcor, muet tmoin du pass, l'ombre mlancolique s'paissit autour d'un vieillard survivant... La duchesse laisse deux fils: le prince Hlie de Sagan et le duc de Valenay. La duchesse de Talleyrand et Sagan. NOTES ET IMPRESSIONS Rien de plus dangereux qu'une ide gnrale dans des cerveaux troits et vides. H. Taine. ** * Un homme digne de ce nom ne doit pas se spcialiser: la spcialit rapetisse l'intelligence et rduit la volont. Th. Roosevelt. ** * On n'a le droit de toucher la peinture que lorsqu'on est rompu toutes les difficults du dessin. J.-J. Henner. ** * Tout est irrparable jusqu'au jour o tout est rpar. Jules Claretie. ** * Rien de flatteur dans un loge comme l'absence de flatterie. Marie Adville. ** * La vertu n'est pas dans une rsolution fugitive, elle est dans une habitude de vie. Marcel Prvost. ** * Le rire sur les lvres rtracte par avance les paroles d'amertume que sont encore mcher les dents. Paul Hervieu. ** * Deux vrits incompltes font d'ordinaire plus mauvais mnage que deux erreurs. ** * Il y a des blmes qui sont des loges et des approbations qui tuent. G.-M. Valtour. LA VISITE DU PRINCE DE BULGARIE AU MUSE CARNAVALET M. Georges Cain, directeur du muse, en fait les honneurs au prince Ferdinand et au Prsident de la Rpublique. Le prince Ferdinand de Bulgarie, qui vient de passer quatre jours en France, accompagn de M. Rantcho Petrow, son premier ministre, du gnral Savow, son ministre de la Guerre, et d'une suite assez nombreuse, est, comme on l'avait annonc, arriv lundi dernier, 16 octobre, Paris, o il a occup, au ministre des Affaires trangres, les appartements prcdemment amnags pour le roi d'Espagne. Au dner de gala donn le soir mme en son honneur l'Elyse, les deux chefs d'tat changeaient des toasts pleins de cordialit. Le mardi 17, chasse Compigne et soire la Comdie-Franaise, dans la loge prsidentielle, avec, au programme, le Duel, de M. Henri Lavedan. Favorise par le temps, la chasse, que dirigeait le commandant Lamy, dans les tirs de Compigne, avait t fort brillante; au tableau: 238 faisans, 74 lapins, un chevreuil, et l'on a lieu de supposer qu'en sa qualit d'excellent fusil le souverain bulgare, fortement bott et coiff d'un chapeau de peluche verte, mit mal une part notable de ce gibier. Le mercredi 18, aprs avoir assist, le matin aux manoeuvres de Vincennes et au djeuner militaire offert par M. Berteaux, ministre de la Guerre, il allait visiter le muse Carnavalet, au seuil duquel M. Dujardin-Beaumetz, sous-secrtaire d'tat aux Beaux-Arts, et M. Cain, le conservateur, lui souhaitaient la bienvenue; puis les collections artistiques de la ville de Paris, au Petit Palais des Champs-Elyses. Le soir, dner offert par M. Rouvier, au quai d'Orsay. Le jeudi 19, le prince prenait cong pour se rendre aux tablissements du Creusot, o il a fait, on le sait, une importante commande de matriel d'artillerie. LA FTE ARONAUTIQUE DES TUILERIES AU PROFIT DES SINISTRS DE LA CALABRE L'Aro-Club de France avait, organis, dimanche dernier, dans le jardin des Tuileries, une fte aronautique donne au profit des victimes du tremblement de terre de la Calabre, sous la forme d'un grand concours international. Malgr le temps pluvieux, une foule norme tait venue assister au dpart des concurrents ne reprsentant pas moins de six pays: France, Russie, Italie, Angleterre, tats-Unis, Belgique. Notre photographie donne une ide du spectacle curieux que prsentait cette runion extraordinaire d'arostats de capacit et d'aspect divers, les uns prts au lchez tout et suspendus au-dessus des ttes, les autres demi gonfls seulement, encore aplatis plus ou moins sur le sol. Quinze d'entre eux sont partis successivement, se dirigeant vers le nord-est; le plus long trajet a t effectu par M. Jacques Faure et le comte Rozen, avec l'arostat la Kabylie, qui est all atterrir en Hongrie aprs avoir parcouru, vol d'oiseau, une distance de 1.350 kilomtres. L'Escurial, que visitera M. Loubet avant d'arriver Madrid. Le Palais Royal de Madrid, o rsidera M. Loubet. LES PALAIS D'ESPAGNE ET LE VOYAGE DU PRSIDENT DE LA RPUBLIQUE Cavaliers de l'escorte royale devant leur caserne. Les hallebardiers, sur un palier de l'escalier d'honneur du Palais Royal. M. LOUBET EN ESPAGNE Le Prsident de la Rpublique quittera Paris le 22 octobre, pour aller rendre au roi d'Espagne la visite que celui-ci lui fit au mois de juin dernier. Un peu avant Madrid, M. Loubet s'arrtera la station de l'Escurial pour dposer une couronne sur la tombe d'Alphonse XII et visiter le Monastre Royal de Saint-Laurent de l'Escurial. Commenc et, en partie, achev sous le rgne de Philippe II (1584), cet norme difice forme un rectangle de 206 mtres sur 161 mtres. D'une architecture svre, volontairement dpourvue d'ornements, camp 1.100 mtres d'altitude, sur une colline adosse la Sierra de Guadarrama et dominant la valle du lgendaire Manzanars, il prsente de loin un aspect imposant. La partie centrale est occupe par l'glise dont la crypte abrite les tombeaux des souverains espagnols; autour, on a group le Palais Royal et le monastre avec toutes ses dpendances. On compte dans l'Escurial: 16 cours, 40 autels, 2.673 fentres, 1.200 portes, 86 escaliers et 89 jets d'eau. La longueur totale des galeries atteint 160 kilomtres. Le Palais Royal de Madrid, o logera M. Loubet, date, du dix-huitime sicle; il a remplac le palais incendi en 1734 et qui avait succd l'Alcazar des Maures. Il est bti, comme l'Escurial, sur une hauteur dominant la capitale et la plaine o coule... parfois le Manzanars. Entirement construit en granit, avec des motifs dcoratifs en une pierre spciale imitant le marbre, flanqu de tours aux quatre angles, il sduit moins par les dtails de son architecture que par la rgulire ordonnance de ses lignes. On l'a difi sur les plans d'un architecte de Turin, et la dcoration intrieure, en gnral fort riche, accuse souvent l'influence du got italien. Dans la salle du Trne o quatre lions en bronze dor gardent le souverain, de magnifiques lustres en cristal de roche avec monture en argent pendent d'un plafond peint par Tiepolo; par contre, dans la salle de Girardini, brille un plafond en porcelaine dessins japonais de l'ancienne manufacture espagnole de Buen-Retiro. La salle des Ftes prsente cette particularit peu banale que les murs, le plafond et le parquet sont en bronze et en marbre de diffrentes couleurs. Les appartements contiennent un grand nombre de pendules, collectionnes par Ferdinand VII (1814-1833); et, des fentres, le regard embrasse, avec une grande partie de la ville, la plaine dserte ferme par la Sierra de Guadarrama, sur laquelle on voit se profiler, une quarantaine de kilomtres de distance, la silhouette de l'Escurial. LE PALAIS ROYAL DE MADRID.--La salle du Trne. (Agrandissement)Nelson bless mortellement sur le pont du Victory.--Fresque de D. Maclise, au palais de Westminster. LE CENTENAIRE DE TRAFALGAR L'Illustration, rappelant l'autre jour le cinquantenaire du sige de Sbastopol, montrait comment les souvenirs de la guerre de 1855 en Crime n'avaient pas empch l'closion de l'alliance franco-russe. Les Anglais, qui clbrent aujourd'hui le centenaire de Trafalgar veulent, de leur ct, que cette commmoration ne trouble pas le dveloppement de l'entente cordiale entre la France et l'Angleterre. Ils nous informent que le chant de la Marseillaise alternera avec le God save the King; l'hymne des vaincus rpondra, dans les ftes et les crmonies officielles, l'hymne des vainqueurs. Cet hommage dlicat du patriotisme britannique ses anciens adversaires, la France, pays de la courtoisie et des traditions chevaleresques, saura l'apprcier. Ces sentiments des Anglais d'aujourd'hui revtent mme un caractre tout particulier, si l'on consent examiner l'importance prdominante, unique, en quelque sorte, de Trafalgar dans l'histoire anglaise. Portrait de Nelson, par J Hoppner. Cent ans sonnent aujourd'hui, 21 octobre 1905, sur l'un des drames les plus mouvants de l'histoire. En l'anne 1805, la Grande-Bretagne se trouvait expose au plus srieux danger qu'elle et peut-tre couru. William Pitt, son ministre, avait rompu la paix d'Amiens et, par le fait de la lutte que le gouvernement britannique osait engager contre Napolon, l'indpendance, l'existence mme de la nation anglaise taient en jeu. La campagne navale de 1805, qui a abouti la bataille deTrafalgar. On sait comment Napolon avait runi une arme de 120.000 hommes au camp Boulogne, 40 kilomtres peine du rivage britannique. Sur son ordre, 1.500 bateaux, destins transporter cette arme d'invasion de l'autre ct du dtroit, avaient t groups dans les ports de Calais, de Boulogne, de Wimereux, d'Etaples. Les prparatifs de la descente en Angleterre taient termins. Qu'un vent favorable secondt la marche de la nouvelle Armada, que les flottes britanniques s'loignassent pendant une semaine ou deux des ctes de France et d'Angleterre, et l'empereur franchissait le Pas de Calais, dbarquant 25 lieues de Londres. Quelle tait la situation des flottes franaises et anglaises au commencement de l'anne 1805? A Toulon se trouvait une escadre franaise, commande par l'amiral Villeneuve, mais elle tait surveille et presque bloque par une flotte anglaise place sous les ordres de lord Nelson. Ce dernier avait tabli sa base d'oprations dans la baie de la Maddalena, au nord de la Sardaigne. Il convient d'ajouter notre actif que Napolon s'tait acquis l'alliance de l'Espagne: de ce fait, un certain nombre de vaisseaux espagnols devaient prendre rang dans nos escadres, mais ils taient disperss dans les ports de Carthagne, Cadix, Vigo, la Coroene, le Ferrol. Dans l'Atlantique, deux flottes anglaises et deux flottes franaises. Une flotte anglaise que commande Calder bloque la cte espagnole, depuis Vigo jusqu au Ferrol, surveillant en mme temps de loin l'escadre franaise de Missiessy, qui se tient Rochefort. L'amiral anglais Cornwallis effectue rigoureusement le blocus de Brest, dans lequel se trouve enferm, avec une troisime portion de nos forces navales, l'amiral Ganteaume. La situation tait telle qu'aucun des amiraux franais ne pouvait protger le dbarquement de l'arme de Boulogne, tandis que les amiraux anglais--deux d'entre eux, au moins--taient en mesure de l'entraver par une rapide apparition dans la Manche. (Agrandissement) TRAFALGAR.-Le duel du Redoutable et du Victory.--Dessin original de H. C. Seppings Wright. Napolon conut alors un plan que l'amiral Jurien de la Gravire, bon juge en l'espce, appelle un trait du gnie: il prescrivait aux trois amiraux franais de sortir, cote que cote, des ports de France et de s'en aller aux Antilles, entranant aprs eux les escadres anglaises. Ce plan ralis, la Manche, libre pour un temps de la prsence des vaisseaux britanniques, livrait tranquillement passage la flottille transportant l'arme de Napolon. Mais, mme si l'Angleterre n'et russi ultrieurement dtourner contre l'Autriche l'arme runie Boulogne, les conceptions navales de l'empereur n'eussent pu tre ralises en temps voulu. Villeneuve parvint entraner Nelson aux Antilles. On peut voir sur notre carte Missiessy russissant galement s'vader de Rochefort, en passant entre les escadres de Calder et de Cornwallis, et se dirigeant vers le lieu de rendez-vous. Malheureusement, Ganteaume ne peut rompre le blocus qui l'enserre dans Brest. La lecture de notre schma montre en outre comment Villeneuve, press par Nelson, qui le suit comme la piste, est oblig de revenir trop tt, sans avoir pu combiner ses oprations avec Missiessy; comment ce dernier, dont la marche est lente, s'attarde aux Antilles et revient Rochefort sans avoir coopr efficacement l'excution du plan trac par Napolon. On voit enfin Villeneuve, fuyant devant Nelson, s'efforcer, en longeant la cte d'Espagne, de gagner Rochefort, dans l'espoir d'y retrouver Missiessy, et se heurtant une escadre anglaise, celle de Calder, qui n'a pas boug du Ferrol. Une bataille se livre au cap Finisterre entre Calder et Villeneuve: elle reste indcise, mais l'amiral franais, intimid par ce demi-chec, redoutant peut-tre la prsence d'une autre flotte anglaise devant Rochefort, se rsout revenir Cadix. Quant Nelson, certain dsormais du retour de Villeneuve dans les mers d'Europe, il revient en hte dans la Manche afin de s'opposer ventuellement une apparition de Villeneuve dans les parages du Pas de Calais. C'est ainsi que nous trouvons Nelson Portsmouth le 18 aot, tandis qu' pareille date Villeneuve rentrait Cadix. Le plan de Napolon avait donc chou, mais rien n'tait compromis pour l'avenir, tant que les escadres franaises existeraient intgralement. Malheureusement l'empereur, irrit de tous ces checs, s'en prend Villeneuve et lui ordonne de quitter Cadix, de revenir Carthagne ou Toulon, et de remettre en d'autres mains le commandement de son escadre. Humili peut-tre injustement, l'infortun amiral crut de son devoir de se rhabiliter par une action d'clat. Il attendit exprs, dit-on, pour tenter sa sortie, le retour de Nelson et, confiant dans la supriorit de ses forces (il avait sous ses ordres 40 navires franais et espagnols contre 32 Nelson), il se laissa rejoindre par l'amiral anglais la hauteur du cap Trafalgar... Lord Nelson tait un terrible adversaire. Depuis douze ans, ce marin extraordinaire, le plus grand qu'ait jamais eu l'Angleterre, parcourait la Mditerrane, l'Atlantique, les mers du Nord, la poursuite, c'est--dire la destruction de toutes les escadres qu'avaient pu mettre sur pied la France et ses allies. Dj vainqueur dans trois batailles, Aboukir, au cap Saint-Vincent, Copenhague, il allait, l'ge de quarante-sept ans, couronner sa carrire par une de ces actions d'clat qui font les hommes immortels. On ne sait, en effet, ce qu'il faut le plus admirer dans cette vie de Nelson. Est-ce l'homme de guerre qui, par un privilge rarement accord aux grands capitaines, ne connut jamais la dfaite? Est-ce le hros, honor par ses compatriotes plutt comme un dieu que comme un homme pour avoir sauv l'Angleterre au moment le plus critique de son histoire? Est-ce le stratgiste, le tacticien qui se haussa jusqu'au gnie en portant l'art de la guerre navale la perfection dans cette bataille mme de Trafalgar o il devait mourir? Pour nous, oblig de nous limiter, nous aimerions seulement expliquer de simple faon pourquoi la manoeuvre de Nelson fut un chef-d'oeuvre de tactique navale, pourquoi, malgr les transformations apportes la marine de guerre par l'emploi de l'acier et de la vapeur, elle demeure aujourd'hui encore un modl ......Buy Now (To Read More)

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Shipping

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