L'Illustration, No. 0052, 24 Février 1844

L'Illustration, No. 0052, 24 Février 1844 Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr.--6 mois, 16 fr.--Un an, 30...
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L'Illustration, No. 0052, 24 Février 1844

Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr.--6 mois, 16 fr.--Un an, 30 fr. Prx de chaque N, 75 c.--La collection mensuelle br., 2 fr. 75. Ab. pour les Dp.--3 mois, 9 fr.--6 mois. 17 fr.--Un an, 32 fr. pour l'tranger.-10-20-40 N 52. VOL. II.-SAMEDI 24 FEVRIER 1844. Bureaux, rue de Seine, 33. SOMMAIRE. Histoire de la Semaine. Portrait de Marie-Christine.--De la Question de l'Enseignement.--Le Vsuve. Maison de l'Ermitage du Vsuve; Coupe du Cratre du Vsuve.--Algrie. Escadron de dromadaires. Manuvres de Dromadaires; Bride et Selle du Dromadaire.--Paris souterrain. Une rue souterraine.--Don Graviel l'Alfrez. Fantaisie maritime par M. de la Landelle. (Suite),--Courrier de Paris. Descente de la Courtille; un Sergent de Ville le mercredi des cendres; l'Ami Carme, fils du Mardi Gras; Mort et Enterrement du Mardi Gras.--Thtres. Opra-Comique, Cagliostro. Une Scne de Magntisme.--Fragments d'un Voyage en Afrique (Suite.)--Musique. Entre Pise et Florence. Paroles de M. Philippe Busoni, Musique de M. Gustave Hequet.--Bulletin bibliographique.--Modes. Travestissements.--Amusements des Sciences. Une Gravure.--Rbus. Histoire de la Semaine. La discussion de la loi sur la chasse a encore occup les trois premiers jours de la semaine parlementaire. Cette loi a ouvert ses articles et ses paragraphes une foule d'amendements qui ne la rendront coup sr pas bonne, qui lui auraient t surtout l'esprit d'ensemble, si elle en avait eu, mais qui lui ont valu en dfinitive d'tre adopte une assez forte majorit. Il tait peu de membres de la Chambre qui n'eussent fait admettre, dans le cours de cette interminable discussion, leur amendement ou leur sous-amendement: chacun tait donc pouss par une sorte d'amour-propre d'auteur donner une boule blanche cette fille de ses uvres. Son sort cependant t un instant douteux. Dans la sance de lundi, un amendement abrogeant par le fait la lgislation spciale aux forts du domaine, de 1790, a fait ranger celles-ci dans la catgorie des forts particulires et a soumis le prince qui en a la jouissance et les siens aux mmes et svres rgles qu'elle impose aux citoyens. Cette disposition, que le ministre absent ou distrait n'a pas su faire rejeter, a, sans aucun doute, attir d'un cte la loi des antipathies, tandis qu'elle lui assurait quelques suffrages de l'autre. Mais en dfinitive elle aura t la cause de son adoption, car les suffrages conquis lui sont rests et les antipathies se sont tues dans l'espoir que la Chambre des Pairs n'admettrait pas cet amendement, et qu'une fois supprim, la Chambre des Dputs ne le rtablirait pas. Est venue ensuite la discussion sur la prise en considration de la proposition de M. de Rmusat, relative aux incompatibilits. Il tait difficile de penser que ce dbat, qui tant de fois dj s'est engag devant la Chambre, verrait se produire aujourd'hui de nouveaux motifs. Mais les questions personnelles sont venues l'animer et le rajeunir. En effet, c'est peut-tre le seul qui les comporte ou plutt les ncessite. Pour les partisans de la proposition, l o ils voient un abus ils doivent voir ncessairement un argument, et la situation d'un fonctionnaire menace parce qu'il a vot, dans tel ou tel sens comme dput, ou le vote d'un autre reprsentant passant du blanc au noir par la force de motifs secrets qu'ils ont la curiosit de connatre, tout cela trouve naturellement place dans leurs discours. Quelques faits rcents avaient fourni des arguments de ce genre; il en a t fait usage pour la plus grande satisfaction des spectateurs avides d'agitation, plutt que pour l'dification de ceux qui croient la bont du gouvernement reprsentatif, honntement et sincrement pratiqu, et qui seraient profondment dsols qu'on arrivt l'user sans s'en tre servi. MM. Barrot, Thiers et Guizot, sont successivement monts la tribune, qu'ont aussi occupe MM. Dugab et de Salvandy. La prise en considration a t repousse par une majorit que quelques de membres regardent comme douteuse. Marie-Christine, ex-reine d'Espagne. --Voir la page suivante. La loi sur le roulage n'a pas t beaucoup plus heureuse la Chambre des Pairs que la loi sur la chasse la Chambre des Dputs. Ce que l'on avait fait il y a deux ans au palais du Luxembourg, il y a un an au palais Bourbon, on l'a dfait cette anne en grande partie. Dans les prcdentes discussions, on avait paru trs-frapp du rsultat des expriences faites par M. Morin, par ordre du gouvernement, et de la ncessit d'imposer, dans l'intrt des routes et de leur conservation, des conditions svres et d'tablir des distinctions tranches pour la largeur des jantes des voitures, selon qu'elles taient deux ou quatre roues. Cette anne on a paru croire beaucoup moins aux rsultats des expriences de M. Morin, sur lesquels tait fond le projet de loi, et beaucoup plus l'utilit de la libert en matire de roulage, sinon complte encore et illimite, du moins beaucoup moins restreinte que par le pass et que ne l'tablissait le projet. Ainsi, sur la proposition de M. le comte Daru, cette distinction a disparu pour le minimum des jantes des voitures quatre et des voitures deux roues; il sera pour les unes comme pour les autres indistinctement de 6 centimtres, et le maximum de 17. Du reste, et par contre, si l'industrie a t bien traite par ce changement, l'agriculture a vu restreindre les facilits que la Chambre des Dputs avait voulu lui accorder l'an pass, en adoptant un amendement de M. Darblay par lequel les voitures de l'agriculture taient affranchies dans tous les cas, c'est--dire qu'elles allassent au march ou qu'elles en revinssent, qu'elles transportassent des matriaux pour les constructions de la ferme, qu'elles allassent de la ferme aux champs ou des champs la ferme, des rgles relatives la largeur des bandes et la limitation du poids. La Chambre des Pairs a cru devoir restreindre cette exemption au cas seulement o les vhicules agricoles vont de la ferme aux champs ou en reviennent. Cet amendement oblige, on le voit, les fermiers et les agriculteurs avoir des voitures de plusieurs sortes. Cette loi doit revenir de nouveau la Chambre des Dputs. Nous dplorions dans notre dernier bulletin la vivacit que la discussion avait prise dans un des bureaux de cette Chambre, l'occasion de l'admission la lecture de la proposition de M. de Rmusat. Mais ce que nous avons vu ici n'est qu'une gentillesse en comparaison de ce qui se passait presque en mme temps la Chambre des Reprsentants des tats-Unis et la Chambre des Lords d'Angleterre. A tout seigneur tout honneur: nous commenons par la Chambre anglaise. Dans la dernire discussion, l'occasion des affaires d'Irlande, lord Campbell a dit en rpondant lord Brougham: Le discours de mon noble et savant ami est parfaitement irrgulier: cela ne m'tonne pas, car tout ce qu'il fait dans cette Chambre est irrgulier. J'ai demand hier l'ajournement, parce que je croyais qu'il parlerait, et que je voulais lui rpondre. J'tais bien pardonnable de croire cela, car voil bien, autant que je m'en souviens, le premier dbat de quelque importance dans lequel il n'ait parl, et parl au moins sept fois... Toutes les fois qu'il prchera les principes qu'il condamnait autrefois, je ne me gnerai pas pour le lui rappeler, et pour lui remettre devant les yeux ceux qu'il dfendait avec moi et qu'il abandonne aujourd'hui. Lord Brougham lui a rpondu avec le ton de la plus violente colre: Mylords, on dit que j'ai commis une irrgularit. Jamais je n'ai vu dire une aussi grosse absurdit, mme par mon noble et savant ami. Je ne me laisserai pas faire la leon par d'ignorants nouveaux venus, qui ne connaissent pas l'A B C du rglement, et qui montrent une ignorance si crasse que je n'aurais jamais cru personne capable d'en montrer une semblable sur quoi que ce soit. Je serai heureux qu'on me donne l'occasion de repousser en face cette fausse, vile et calomnieuse accusation que l'on me fait, d'avoir abandonn mes principes. Je dfie qu'on me le prouve, et je jette ce dfi avec l'assurance que je saurai le justifier. En Amrique on est infiniment moins parlementaire encore. M. Stewart, membre de la Chambre des Reprsentants des tats-Unis, avait t, il y a quelque temps, en butte une attaque trs-vive d'un de ses collgues, M. Waller. Un neveu de M. Stewart, M. Schriver, correspondant du Baltimore-Patriot, et ayant, ce titre, une place rserve dans l'enceinte de la Chambre, avait rendu compte de cette sortie en termes qui avaient bless M. Waller. Celui-ci, rencontrant M. Schriver la Chambre, l'apostropha, et, aprs l'change de quelques mots, le frappa. Aussitt ils se prirent au corps. Dans la lutte, les deux combattants tombrent dans une croise et la dfoncrent. Plusieurs membres de la chambre accoururent et essayrent de les sparer, tandis que d'autres criaient: Laissez-les se battre comme il faut. Un membre dmocrate dit mme, en s'adressant au banc des whigs: S'il y a quelqu'un qui veuille prendre part au combat, je pourrai bien m'en mler un peu. Enfin, aprs que quelques horions eurent encore t changs, un membre se hasarda sparer dfinitivement les deux champions. Plainte fut porte par M. Schriver, et caution fournie par M. Waller. D'importantes nouvelles sont arrives de Tati, et quoique depuis plusieurs jours le gouvernement ait gard un silence diversement, mais en gnral peu favorablement interprt, il est impossible de ne pas accorder toute confiance aux dtails trs-concordants qu'ont donns plusieurs correspondances particulires sur les vnements dont la nouvelle Cythre a t le thtre. La reine Pomar, cdant aux suggestions de M. Pritchard, missionnaire, ngociant et consul anglais, se refusait obstinment excuter le trait du 9 septembre, aprs l'avoir ratifi, et affectait le plus grand mpris pour le gouvernement provisoire institu par l'amiral Dupetit-Thouars, en vertu du protectorat de la France, accept puis mconnu par la reine. Notre pavillon avait t amen et remplac par un chiffon bizarre qu'elle avait dclar tre le pavillon tatien. Cette rsistance avait t, nous ne dirons pas provoque, mais trs-ostensiblement appuye par le commandant de la frgate anglaise la Vindictive, lequel menaa mme de recourir la force pour faire prvaloir les nouvelles faons d'agir de la reine. Nous n'avions en ce moment que deux corvettes dans ces parages; mais leurs officiers et leurs quipages n'hsitrent pas un seul instant, malgr l'ingalit des forces, prendre l'attitude qui convenait la marine franaise, en rponse cet insolent langage. Les menaces demeurrent alors sans effet, et l'amiral anglais Thomas, pour viter un conflit que rendait imminent la prsence du commodore Nicholas, qui montait la Vindictive, la remplaa par la frgate le Dublin, qui se borna demeurer spectatrice de nos dmls avec la reine Pomar. Instruit de cette situation et des faits qui l'avaient prcde, l'amiral Dupetit-Thouars se prsenta, le 4 novembre dernier, devant Papeiti avec les trois frgates la Reine-Blanche, l'Uranie, la Dana, dans la pense que ce dploiement de forces pargnerait une lutte dplorable pour l'humanit et enlverait mme la reine, on plutt ses imprudents conseillers, toute ide de rsistance. Le calcul de l'amiral n'tait pas compltement exact. Il accorda un premier dlai qu'on laissa s'couler sans rentrer dans l'ordre. Alors il en fixa un dfinitif, expirant le 6 midi, et au terme duquel le trait devait avoir t excut sous peine de dchance de la reine. Le capitaine de la frgate anglaise, oubliant un moment les recommandations de modration et de neutralit que son amiral lui avait faites, se laissa aller dclarer l'amiral Dupetit-Thouars, sur le pont mme de la Reine-Blanche, qu'il allait faire venir son bord la reine Pomar, hisser le pavillon tatien et le saluer de vingt et un coups de canon. Justement bless de cette intervention injustifiable et hautaine, M. Dupetit-Thouars rpondit au commodore: A votre aise, monsieur; menez, tant qu'il vous plaira cette femme votre bord, mais gardez-vous de hisser le pavillon tatien; et, si vous le saluez de vingt et un coups de canon, vous assumerez sur vous toutes les consquences qui pourront en rsulter. Maintenant que vous tes prvenu, agissez comme il vous plaira. On comprend que la matine du 6 ait tenu l'escadre franaise dans une attente pleine d'motions. Mais l'heure dite arriva sans que la reine et arbor le pavillon tricolore; l'ordre du dbarquement fut aussitt excut que donn, et Pomar a cess de rgner. Un gouvernement a t install par l'amiral, dont la conduite a t digne de son nom et des couleurs sous lesquelles il sert. La situation de l'Espagne, c'est--dire la lutte entre un gouvernement qui s'est mis en dehors de toutes les rgles constitutionnelles et une insurrection qui n'offre pas beaucoup plus de garanties aux hommes qui appellent de leurs vux un gouvernement rgulier, cette situation se prolonge, et l'on se demande si le retour de la reine Christine en Espagne (voir la page, prcdente) y mettra fin. Bien des yeux, de l'autre ct des Pyrnes, sont tourns vers cette princesse. Dsavouera-t-elle franchement les actes dictatoriaux du gnral Narvaez? les dsapprouvera-t-elle seulement pour la forme, ou enfin le suivra-t-elle ouvertement dans cette voie? Voil les questions que les Espagnols s'adressent, et que beaucoup, dans leurs prventions ou dans leur confiance, rsolvent dans le sens qui justifie ou les unes ou l'autre. Mais la fivre de l'insurrection et celle des mesures extraordinaires de gouvernement ont pass la frontire d'Espagne, et travaillent leur tour et de nouveau le royaume de dona Maria. Une conspiration militaire a clat en Portugal. Un gnral considr, ancien ministre de la guerre, le comte de Boulin, est la tte de ce mouvement, qui fait valoir comme griefs les violations qu'on a fait subir au principe de la souverainet nationale, en faisant revivre, sans la faire rviser par une Chambre constitutionnelle, la Charte que don Pedro avait octroye. L, connue en Espagne, les Chambres ont t fermes, la libert de la presse, la libert individuelle suspendues, et le royaume entier mis en tat de sige. C'est bien mal commencer; attendons la fin. Les feuilles franaises et trangres ont vu cette semaine leurs colonnes attristes par le rcit de nombreux et dplorables malheurs. Le Standard du 17 annonce qu'un terrible accident est arriv la veille dans la houillre de Landshipping. Des mineurs, au nombre de cinquante-huit, travaillaient dans l'une des galeries qui passent sous la rivire, lorsque tout coup l'eau fit irruption dans la mine avec une telle violence que dix-huit de ces ouvriers seulement eurent le temps de se sauver. Les quarante autres ont t noys.--A Granville, dans la nuit du 14 au 15, par un temps fort calme, un canot mont par dix hommes ayant chavir une brasse ou deux tout au plus du bord du quai, sept de ces matelots allrent au fond, o ils restrent engags dans des vases molles qui se sont accumules dans cet endroit.-- Quel douloureux spectacle s'offrit le matin aux regards lorsque la mer se fut retire. Les cadavres de ces sept malheureux gisaient ple-mle, dans un espace de quelques mtres, les uns retenus par les pieds, d'autres engags jusqu'aux paules dans la boue noire et ftide du port. Pour ceux-ci, l'asphyxie a d tre instantane, et la position de l'un d'eux, qui avait les mains dans les poches ne son paletot, le prouvait assez. Six de ces hommes sont pres de famille et le laissent, assure-t-on, sans aucune ressource plus de vingt orphelins.--Un des plus anciens et des plus justement clbres de nos gnraux, le lieutenant-gnral Pajol, a fait, dans le grand escalier du chteau des Tuileries, une chute affreuse, qui a caus la fracture de la cuisse au col du fmur, et donne de vives inquitudes.--Le savant M. Gay-Lussac, qui a la simplicit de faire encore son cours, et qui ne croit pas que le rle d'un professeur doive consister uniquement se choisir un supplant, a pens tre victime de l'explosion d'un flacon dont le contenu s'est enflamm par le contact subit de l'air, au moment o il prparait une exprience de laboratoire du Jardin-des-Plantes. L'illustre professeur et son jeune prparateur ont t blesss, le premier grivement, le second plus lgrement. L'tat de M. Gay-Lussac est aujourd'hui compltement rassurant.--On a annonc, cette semaine, la mort d'un homme excellent, d'un homme dont la vie a t voue aux uvres utiles, de M. Cassin, agent gnral des socits savantes et de bienfaisance.--Un des plus minents publicistes de la Suisse, le docteur Charles Schnell, rdacteur du Volksfreund, depuis longtemps en proie une profonde mlancolie, par suite d'un tat obstin de souffrances physiques, a mis fin ses jours. C'tait un des plus formidables antagonistes de l'aristocratie suisse et de l'aristocratie bernoise en particulier.--Le 15 fvrier est mort White-Lodge (Richmond-Barker), dans sa quatre-vingt-septime anne, Henry Addington, vicomte de Sydmouth. Il avait t prsident de la Chambre des Communes de 1789 1801, premier lord de la trsorerie et chancelier de l'chiquier de 1801 1804, lord prsident du conseil en 1805, lord du sceau priv en 1806, secrtaire d'tat de l'intrieur de 1812 1822.--Les nouvelles de Stockholm peignent l'tat du roi de Sude comme s'aggravant de jour en jour, et nous devons craindre que la notice biographique que nous lui avons consacre ne devienne bientt une notice ncrologique. De la Question de l'Enseignement. L'Illustration ne saurait se proposer d'entrer dans toutes les discussions qui s'engagent chaque jour sur les questions d'organisation que le lgislateur a encore rsoudre. Mais elle regarde comme un devoir, auquel elle ne manquera pas, d'exposer l'tat de chacune de ces questions au fur et mesure qu'elles arriveront l'examen des Chambres. L'abb Sieys a laiss en mourant un manuscrit volumineux ayant pour titre cette proposition, la dmonstration de laquelle l'ouvrage entier est consacr; Il n'y a point de questions insolubles, il n'y a que des questions mal poses. Nous pourrons donc croire avoir contribu pour notre part la solution de celles qui seront agites quand nous aurons clairement fait connatre la difficult qu'il faut trancher ou les diffrents intrts qu'il s'agit de mettre d'accord. En remontant dans notre histoire, aux premiers temps o le rgne des lois rgulires commena s'tablir, mme au temps o la science tait presque uniquement clricale, aux premires annes du quatorzime sicle (1312), sous Philippe le Bel, on trouve dj admis et en vigueur le principe que l'instruction publique dpend de l'tat. Celui-ci eut sans aucun doute dfendre son droit contre plus d'une tentative empitement; mais, d'une part, les dits, les ordonnances, etc., de l'autre l'action de la magistrature, fixrent et maintinrent son influence. Ainsi, en 1446, une ordonnance de Charles VII vint donner juridiction aux Parlements sur les Universits, qui prtendaient ne relever que du pouvoir royal et du pape. En mme temps, de leur ct, les Parlements tablissaient par des arrts le droit d'autorisation et d'inspection des Universits sur les coles particulires, et l'obligation pour les matres d'tre gradus dans les le lettres qu'ils enseignaient.--La collation des grades et leur indispensabilit furent encore l'objet de prescriptions nouvelles dans l'dit de Blois de mai 1579.--Elles furent confirmes par l'dit rglementaire de Henri IV sur l'Universit de Paris, de septembre 1598, dit marquant davantage la scularisation commence de l'enseignement public.--Une ordonnance royale de janvier 1629 dispose galement que nul ne sera reu aux degrs qu'il n'ait tudi l'espace de trois ans en l'Universit o seront confrs lesdits degrs, ou en une autre pour partie dudit temps, et en ladite Universit pour le surplus, dont il rapportera certificat suffisant; mais elle va plus loin encore, et, ne se contentant pas d'imposer des conditions aux hommes qui se vouaient l'enseignement ou aux jeunes gens qui voulaient entrer dans certaines carrires, elle subroge en quelque sorte l'tat tous les droits des pres de famille: Nous dfendons, y est-il dit, tous nos sujets, de quelque tat et condition qu'ils soient, d'envoyer leurs enfants tudier hors de notre royaume, pays et terres de notre obissance, sans notre permission et cong. Nous pourrions montrer galement la constante surveillance de l'tat sur les Universits; sa vigilance ne laisser tablir aucun collge, qu'il ft fond par une dotation particulire, ou entretenu par une ville, ou mme dot sur des biens ecclsiastiques, sans une autorisation spciale et l'intervention d'une ordonnance du roi. Nous pourrions rappeler comment, diverses reprises, furent refouls les empitements des jsuites et montrer comment, ds 1708, fut impose l'obligation de frquenter les collges aux lves de tout tablissement particulier d'instruction; mais l'historique de l'instruction publique en France et la prexistence presque immmoriale de toutes les prescriptions dont Napolon, en les coordonnant, a fait le code de Universit, sont trop clairement et trop compltement dduits et dmontrs dans l'expos des motifs du projet de loi que M. Villemain vient de prsenter la Chambre des Pairs, pour que nous n'y renvoyions pas ceux de nos lecteurs qui voudraient, ce sujet plus de preuves et de dtails que l'espace ne nous permet d'en donner ici. Si la libert de l'enseignement n'exista jamais au profit des particuliers sous l'ancienne monarchie; et le clerg lui-mme, malgr ses immenses privilges, vit continuellement dans cette matire la lgislation et la jurisprudence lui dicter des rgles et lui imposer des obligations, cette libert n'exista pas davantage de fait aprs 1789 et sous la Rpublique elle-mme. L'Assemble constituante en pronona le nom, mais ne la constitua point. La Convention la proclama, mais y mit d'abord des conditions qui assuraient qu'il n'en serait point us sans l'agrment de l'autorit; et si la constitution de l'an III ne semblait pas imposer les mmes limites, ds l'anne suivante elles furent en quelque sorte traces par le dcret du 3 brumaire, et, un peu plus tard, la loi du 1er mai 1802 statua positivement que il ne pourrait tre tabli d'cole secondaire sans l'autorisation du gouvernement. Enfin vint l'Empire, qui, par la loi du 10 mai 1806 et les dcrets du 17 mars 1809 et du 15 novembre 1811, codifia avec ensemble tout ce que les ordonnances des rois et les arrts des Parlements avaient accumul de prcautions et de garanties, les complta, et faisant des anciennes universits autant d'acadmies, les relia toutes une seule et puissante Universit, dpendante de l'tat, qui, selon l'expression de M. Boyer-Collard, n'tait autre chose que le gouvernement appliqu la direction universelle de l'instruction publique, et qui avait le monopole de l'ducation peu prs comme les tribunaux ont le monopole de la justice, et l'arme celui de la force publique. Cette organisation puissante fut maintenue par la Restauration, qui ne consentit de drogation cette rgle gnrale qu'en faveur des coles secondaires ecclsiastiques ou petits sminaires. Ds 1802, les besoins du service religieux avaient fait crer par plusieurs vques, avec des secours particuliers, quelques coles prparatoires l'enseignement des sminaires mtropolitains ou diocsains, reconnus par un article du Concordat, et, plus tard, organiss par la loi du 14 mars 1804. Un dcret du 9 avril 1809 mentionna pour la premire fois ces coles prparatoires. Un titre spcial du dcret du 15 novembre 1811, les assimila tout fait aux coles ordinaires, leur interdisant de plus de s'tablir autre part que dans les localits o se trouvait plac un collge communal ou un lyce, dont leurs lves taient tenus de suivre les cours. Un ordonnance royale du 5 octobre 1814 vint dispenser ces tablissements de ces obligations et autorisa l'augmentation de leur nombre. Ces facilits amenrent un tat de choses auquel on crut devoir porter remde en 1828. L'exemption de toute obligation de grades quant aux matres, la dispense de toute rtribution envers l'tat quant aux levs, favorisaient les petits sminaires au dtriment des collges et des institutions universitaires, et mettant ces derniers tablissements dans l'impossibilit de soutenir une lutte rendue trop ingale. C'est alors que, sur la proposition de M. le comte Portalis, ministre de la justice, fut institue, pour constater les faits et proposer les mesures prendre, une commission compose de neuf membres, qui choisirent pour rapporteur M. de Quleu, archevque de Paris. Son travail remarquable constate que, outre le nombre des coles secondaires ecclsiastiques port 126, 53 autres tablissements s'taient forms comme succursales ou coles clricales; que plusieurs taient diriges, non par des prtres, mais par des membres de corporations religieuses non autorises par les lois; qu'enfin le but de l'institution des petits sminaires tait tout a fait dpass. Il conclut ce que nulle nouvelle cole secondaire ecclsiastique ne ft tablie sans une autorisation spciale; ce qu'on ne ft dans ces coles que des tudes compatibles avec l'tat ecclsiastique; que l'habit y ft pris par les lves ayant deux ans d'tudes; qu'il leur ft interdit de recevoir des externes, et enfin ce que tous les lves qui auraient abandonn l'tat ecclsiastique aprs leurs cours d'tudes, fussent tenus, pour obtenir le diplme de bachelier s-lettres, de se soumettre de nouveau aux tudes et aux examens, selon les rglements de l'Universit. Les ordonnances du 16 juin 1828 ne furent que la mise en pratique et en vigueur de ces principes et de ces conclusions. Elles furent prsentes la signature de Charles X par M. Feutrier, vque de Beauvais, ministre des affaires ecclsiastiques, la suite d'un rapport au roi o ce prlat faisait ressortir la ncessit de conserver aux coles ecclsiastiques un caractre tout spcial, de le maintenir par la condition relative, au baccalaurat, par l'obligation de porter le vtement ecclsiastique; et o il tablissait, par des calculs bien dduits, que le nombre de vingt mille lves tait largement suffisant pour rpondre tous les besoins venir du culte, et devait tre fix comme une limite lgale. Ces ordonnances furent excutes immdiatement; mais vint la rvolution de 1830, qui, dans un des articles de sa Charte nouvelle, consacra le principe de la libert de l'enseignement, et promit la prsentation d'un projet de loi pour rglementer l'exercice de cette libert En 1836, en 1841, deux projets furent ports aux Chambres; mais, l'une comme l'autre de ces poques, beaucoup de personnes voulurent voir dans la dmarche ministrielle plutt un acte conservatoire pour empcher la prescription de la promesse de la Constitution que la pense bien srieuse de fixer immdiatement et dfinitivement la lgislation. On ne fit rien pour dmentir ces suppositions, car ni l'un ni l'autre de ces projets n'arriva la sanction royale, et il allrent reposer dans les archives des Chambres. L'hsitation rsoudre une question difficile, prononcer entre des prtentions amines tait explicable; mais ce qui devait tre d'une vidence non moins grande, c'est qu'il ne pouvait tre sans de nombreux inconvnients de prolonger la situation dans laquelle on se trouvait: car les lois dont la Charte de 1830 avait promis la rvision d'aprs un principe qui n'tait pas celui qui avait inspir leur rdaction, ces lois avaient invitablement, par cette promesse mme, perdu de leur empire; les parties intresses mettaient de l'empressement s'y soustraire comme une lgislation caduque, et l'administration incitait peut-tre trop de faiblesse faire excuter leurs plus importantes prescriptions; car, enfin, bien que condamnes une refonte, ses yeux, elles devaient former encore le code de l'enseignement jusqu' la promulgation d'un code nouveau. En lgislation, un interrgne c'est l'anarchie. De cette situation prolonge il est rsult que, tandis que l'Universit se bornait lever quelques collges communaux au titre de collge royal, il s'est form ct d'elle une sorte d'Universit ecclsiastique, jouissant du privilge de ne pas payer le droit universitaire, auquel les lves des collges, internes et externes, sont tous tenus, et multipliant ses tablissements grce cet avantage et son activit. Il n'y a aujourd'hui, en France, que 46 collges royaux et 312 collges communaux, tandis que l'on compte 1,137 tablissements particuliers et sminaires indpendants de l'Universit. Les tablissements de l'Universit ne sont frquents que par 45,581 lves, sur lesquels 25,000 sont externes, et soumis pour l'ducation morale toute l'influence de la famille. Les tablissements particuliers, au contraire, comptent 63,000 lves. On comprend que si la libert de l'enseignement et t rglemente en 1830, aussitt que le principe fut proclam, l'enseignement ecclsiastique, qui tait cette poque renferm dans les limites traces par les ordonnances de 1828, se ft montr de facile composition pour un tat de choses qui serait venu rendre plus favorable sa situation. Mais quatorze annes se sont passes depuis lors, quatorze aimes durant lesquelles la libert promise par la Charte a t peu prs accorde dans le fait cette nature ......Buy Now (To Read More)

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