Les Rythmes souverains: Poèmes

Les Rythmes souverains: Poèmes Posie POMES POMES, nouvelle srie POMES, iiie srie LES FORCES TUMULTUEUSES LES VILLES...
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Author: Verhaeren, Emile,1855-1916
Format: eBook
Language: French
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Author: Verhaeren, Emile,1855-1916
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Posie POMES POMES, nouvelle srie POMES, iiie srie LES FORCES TUMULTUEUSES LES VILLES TENTACULAIRES, prcdes des CAMPAGNES HALLUCINES LA MULTIPLE SPLENDEUR LES HEURES CLAIRES, Suivies des HEURES D'APRES-MIDI. LES VISAGES DE LA VIE, Suivis des DOUZE MOIS ALMANACH (chez Dietrich, Bruxelles) PETITES LGENDES (chez Deman, Bruxelles) TOUTE LA FLANDRE (chez Deman, Bruxelles) Thtre LES AUBES, drame lyrique en actes (chez Deman, Bruxelles) DEUX DRAMES (Philippe II.Le Clotre) LE PARADIS I Des buissons lumineux fusaient comme des gerbes; Mille insectes, tels des prismes, vibraient dans l'air; Le vent jouait avec l'ombre des lilas clairs, Sur le tissu des eaux et les nappes de l'herbe. Un lion se couchait sous des branches en fleurs; Le daim flexible errait l-bas, prs des panthres; Et les paons dployaient des faisceaux de lueurs Parmi les phlox en feu et les lys de lumire. Dieu seul rgnait sur terre et seul rgnait aux cieux. Adam vivait, captif en des chanes divines; Eve coutait le chant menu des sources fines, Le sourire du monde habitait ses beaux yeux; Un archange tranquille et pur veillait sur elle Et, chaque soir, quand se dardaient,l-haut, les ors, Pour que la nuit ft douce au repos de son corps, L'archange endormait Eve au creux de sa grande aile. Avec de la rose au vallon de ses seins, Elle se rveillait, candidement, dans l'aube; Et l'archange schait aux clarts de sa robe Les longs cheveux dont Eve avait empli sa main. L'ombre se dliait de l'treinte des roses Qui sommeillaient encore et s'inclinaient l-bas; Et le couple montait vers les apothoses Que le jardin sacr dressait devant ses pas. Comme hier, comme toujours, les btes familires Avec le frais soleil dormaient sur les gazons; Les insectes brillaient la pointe des pierres Et les paons lumineux rouaient aux horizons; Les tigres clairs,auprs des fleurs simples et douces, Sans les blesser jamais, posaient leurs mufles roux; Et les bonds des chevreuils,dans l'herbe et sur la mousse, S'entremlaient sous le regard des lions doux; Rien n'avait drang les splendeurs de la veille: C'tait le mme rythme unique et glorieux, Le mme ordre lucide et la mme merveille Et la mme prsence immuable de Dieu. II Pourtant, aprs des ans et puis des ans, un jour, Eve sentit son me impatiente et lasse D'tre jamais la fleur sans sve et sans amour D'un torride bonheur, monotone et tenace; Aux cieux; planait encor l'orageuse menace Quand le dsir lui vint d'en prouver l'clair. Un large et doux frisson glissa ds lors sur elle Et, pour le ressentir jusqu'au fond de sa chair, Eve, contre son cur, serrait ses deux mains frles. L'archange, avec angoisse, interrogeait, la nuit, Le brusque et violent rveil de la dormeuse Et les gestes pars de son trange ennui, Mais Eve demeurait close et silencieuse. Il consultait en vain les fleurs et les oiseaux Qui vivaient avec elle au bord des sources nues, Et le miroir fidle et souterrain des eaux D'o peut-tre sourdait sa pense inconnue. Un soir, qu'il se penchait, avec des doigts pieux, Doucement, lentement, pour lui fermer les yeux, Eve bondit soudain hors de son aile immense. Oh! l'heureuse, subite et fconde dmence, Que l'ange, avec son cur trop pur, ne comprit pas. Elle tait loin qu'il lui tendait encor les bras Tandis qu'elle levait dj son corps sans voiles Eperdment, l-bas, vers des brasiers d'toiles. Adam la vit ainsi et tout son cur trembla. Jadis, quand, au soir descendant, ses courses De marcheur solitaire erraient par l, Joueuse, il l'avait vue au bord des sources Vouloir, en ses deux mains, saisir Les bulles d'eau fugaces Que les sables du fond lanaient vers la surface; Il l'avait vue encor ardente au seul plaisir De ployer vers le sol, avec des doigts agiles. Les brins d'herbe lgers Et d'y regarder luire et tout coup bouger Les insectes fragiles; Eve n'tait alors qu'un bel enfant distrait Quand lui, l'homme, cherchait dj quelqu'autre vie Non asservie L-bas, au loin, parmi les monts et les forts. Eve voulait aimer, Adam voulait connatre; Et de la voir ainsi, vers l'ombre et la splendeur, Tendue, il devina soudain quel nouvel tre Eve, son tour, sentait natre et battre en son cur. Il s'approcha, ardent et gauche, avec la crainte D'effaroucher ces yeux dans leur songe perdus; Des grappes de parfums tombaient des trbinthes Et le sol tait chaud de parfums rpandus. Il hsitait et s'attardait quand la belle Eve, Avec un geste fier, s'empara de ses mains, Les baisa longuement, lentement, comme en rve, Et doucement glissa leur douceur sur ses seins. Jusqu'au fond de sa chair s'tendit leur brlure. Sa bouche avait trouv la bouche o s'embraser. Et ses doigts pandaient sa grande chevelure Sur la nombreuse ardeur de leurs premiers baisers. Ils s'taient tous les deux couchs prs des fontaines O comme seuls tmoins ne luisaient que leurs yeux. Adam sentait sa force inconnue et soudaine Crotre, sous un moi brusque et dlicieux. Le corps d'Eve cachait de profondes retraites Douces comme la mousse au vent tide du jour; Et les gazons fouls et les gerbes dfaites Se laissaient craser sous leur mouvant amour. Et quand le spasme enfin sauta de leur poitrine Et les retint broys entre leurs bras raidis, Toute la grande nuit amoureuse et fline Fit plus douce sa brise au cur du paradis. Soudain Un nuage d'abord lointain, Mais dont se dchanait le tournoyant vertige Au point de n'tre plus que terreur et prodige, Bondit de l'horizon au travers de la nuit. Adam releva Eve et serra contre lui Le ple et doux effroi de sa chair frissonnante. Le nuage approchait, livide et sulfureux, Il tait dbordant de menaces tonnantes Et tout coup, au ras du sol, devant leurs yeux, A l'endroit mme o les herbes sauvages Etaient chaudes encor D'avoir t la couche o s'aimrent leurs corps, Toute la rage Du formidable et tnbreux nuage Mordit. Et dans l'ombre la voix du Seigneur s'entendit. Des feux sortaient des fleurs et des buissons nocturnes; Au dtour des sentiers profonds et taciturnes, L'pe entre leurs mains, les anges flamboyaient; On entendait rugir des lions vers les astres; Des cris d'aigle hlaient la mort et ses dsastres; Tous les palmiers gants, au bord des lacs, ployaient Sous le mme vent dur de colre et de haine, Qui s'acharnait sur Eve et sur Adam, l-bas, Et dans l'immense nuit prcipitait leurs pas Vers les mondes nouveaux de la ferveur humaine. L'ordre divin et primitif n'existait plus. Tout un autre univers se dgageait de l'ombre O des rythmes nouveaux encore irrsolus Entremlaient leur force et leurs ondes sans nombre. Vous les sentiez courir en vous, grands bois vermeils, Tumultueux de vent ou calmes de rose, Et toi, montagne, et vous, neiges cristallises, L-haut, en des palais de gel et de soleil Et toi, sol bienveillant aux fruits, aux fleurs, aux graines, Et toi, clart chantante et douce des fontaines, Et vous, minraux froids, subtils et tnbreux, Et vous, astres mls au tournoiement des cieux, Et toi, fleuve jet aux flots ocaniques, Et toi, le temps, et vous, l'espace et l'infini, Et vous enfin, cerveaux d'Eve et d'Adam, unis Pour la vie innombrable et pour la mort unique. L'homme sentit bientt comme un multiple aimant Solliciter sa force et la mler aux choses; Il devinait les buts, il souponnait les causes Et les mots s'exaltaient sur ses lvres d'amant; Son cur naf, sans le vouloir, aima la terre Et l'eau obissante et l'arbre autoritaire Et les feux jaillissants des cailloux fracasss. Les fruits tentaient sa bouche avec leurs ors placides Et les raisins broys des grappes translucides Illuminaient sa soif avant de l'apaiser. Et la chasse et la lutte et les btes hurlantes Eveillrent l'adresse endormie en ses mains, Et l'orgueil le dota de forces violentes Pour que lui-mme, un jour, btit seul son destin. Et la femme, plus belle encor depuis que l'homme Avait mu sa chair du frisson merveilleux, Vivait dans les bois d'or baigns d'aube et d'armes Avec tout l'avenir dans les pleurs de ses yeux. C'est en elle que s'veilla la premire me Faite de force douce et de trouble inconnu, A l'heure o tout son cur se rpandait en flammes Sur le germe d'enfant que serrait son flanc nu. Le soir, lorsque le jour dans la gloire s'achve Et que luisent les pieds des troncs dans les forts, Elle tendait son corps dj plein de son rve Sur les pentes des rocs que le couchant dorait; Ses beaux seins soulevs faisaient deux ombres rondes Sur sa peau frmissante et claire ainsi que l'eau, Et le soleil frlant toute sa chair fconde Semblait mrir ainsi tout le monde nouveau. Elle songeait, vaillante et grave, ardente et lente, Au sort humain multipli par son amour, A la volont belle, norme et violente Qui dompterait la terre et ses forces un jour. Vous lui apparaissiez, vous, les douleurs sacres, Et vous, les dsespoirs, et vous, les maux profonds, Et d'avance la grande Eve transfigure Prit vos mains en ses mains et vous baisa le front; Mais vous aussi, grandeur, folie, audace humaines, Vous exaltiez son cur pour en chasser le deuil, Et vos transports naissants et vos ardeurs soudaines Lui prdirent quels bonds soulveraient l'orgueil; Elle esprait en vous, recherches et penses, Acharnement de vivre et de vouloir le mieux Dans la peine vaillante et la joie angoisse, Si bien que, s'en allant un soir sous le ciel bleu, Libre et belle, par un chemin de mousses vertes, Elle aperut le seuil du paradis, l-bas: L'ange tait accueillant, la porte tait ouverte; Mais, dtournant la tte, elle n'y rentra pas. ......Buy Now (To Read More)

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Ebook Number: 35498
Author: Verhaeren, Emile
Release Date: Mar 6, 2011
Format: eBook
Language: French

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