Émaux et Camées

Émaux et Camées

Émaux et Camées Title: maux et Cames Author: Thophile Gautier Release Date: October 12, 2011 [EBook #37733]...
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Author: Gautier, Théophile,1811-1872
Format: eBook
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Title: maux et Cames Author: Thophile Gautier Release Date: October 12, 2011 [EBook #37733] Language: French Credits: Produced by the Online Distributed Proofreading Team at http://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by The Internet Archive/Canadian Libraries) PRFACE Pendant les guerres de l'empire, Gthe, au bruit du canon brutal, Fit le Divan occidental, Frache oasis o l'art respire. Pour Nisami quittant Shakspeare, Il se parfuma de antal, Et sur un mtre oriental Nota le chant qu'Hudhud soupire. Comme Gthe sur son divan A Weimar s'isolait des choses Et d'Hafiz effeuillait les roses, Sans prendre garde l'ouragan Qui fouettait mes vitres fermes, Moi, j'ai fait maux et Cames. AFFINITS SECRTES MADRIGAL PANTHISTE Dans le fronton d'un temple antique, Deux blocs de marbre ont, trois mille ans Sur le fond bleu du ciel attique, Juxtapos leurs rves blancs; Dans la mme nacre figes, Larmes des flots pleurant Vnus, Deux perles au gouffre plonges Se sont dit des mots inconnus; Au frais Gnralife closes, Sous le jet d'eau toujours en pleurs, Du temps de Boabdil, deux roses Ensemble ont fait jaser leurs fleurs; Sur les coupoles de Venise Deux ramiers blancs aux pieds ross, Au nid o l'amour s'ternise, Un soir de mai se sont poss. Marbre, perle, rose, colombe, Tout se dissout, tout se dtruit; La perle fond, le marbre tombe, La fleur se fane et l'oiseau fuit. En se quittant, chaque parcelle S'en va dans le creuset profond Grossir la pte universelle Faite des formes que Dieu fond. Par de lentes mtamorphoses, Les marbres blancs en blanches chairs, Les fleurs roses en lvres roses Se refont dans des corps divers. Les ramiers de nouveau roucoulent Au cur de deux jeunes amants, Et les perles en dents se moulent Pour l'crin des rires charmants. De l naissent ces sympathies Aux imprieuses douceurs, Par qui les mes averties Partout se reconnaissent surs. Docile l'appel d'un arome, D'un rayon ou d'une couleur, L'atome vole vers l'atome Comme l'abeille vers la fleur. L'on se souvient des rveries Sur le fronton ou dans la mer, Des conversations fleuries Prs de la fontaine au flot clair, Des baisers et des frissons d'ailes Sur les dmes aux boules d'or, Et les molcules fidles Se cherchent et s'aiment encor. L'amour oubli se rveille, Le pass vaguement renat, La fleur sur la bouche vermeille Se respire et se reconnat. Dans la nacre o le rire brille La perle revoit sa blancheur; Sur une peau de jeune fille, Le marbre mu sent sa fracheur. Le ramier trouve une voix douce, cho de son gmissement, Toute rsistance s'mousse, Et l'inconnu devient l'amant. Vous devant qui je brle et tremble Quel flot, quel fronton, quel rosier, Quel dme nous connut ensemble, Perle ou marbre, fleur ou ramier? LE POME DE LA FEMME marbre de paros Un jour, au doux rveur qui l'aime, En train de montrer ses trsors, Elle voulut lire un pome, Le pome de son beau corps. D'abord, superbe et triomphante Elle vint en grand apparat, Tranant avec des airs d'infante Un flot de velours nacarat: Telle qu'au rebord de sa loge Elle brille aux Italiens, coutant passer son loge Dans les chants des musiciens Ensuite, en sa verve d'artiste, Laissant tomber l'pais velours, Dans un nuage de batiste Elle baucha ses fiers contours. Glissant de l'paule la hanche, La chemise aux plis nonchalants, Comme une tourterelle blanche Vint s'abattre sur ses pieds blancs. Pour Apelle ou pour Clomne, Elle semblait, marbre de chair, En Vnus Anadyomne Poser nue au bord de la mer. De grosses perles de Venise Roulaient au lieu de gouttes d'eau, Grains laiteux qu'un rayon irise, Sur le frais satin de sa peau. Oh! quelles ravissantes choses Dans sa divine nudit, Avec les strophes de ses poses, Chantait cet hymne de beaut! Comme les flots baisant le sable Sous la lune aux tremblants rayons, Sa grce tait intarissable En molles ondulations. Mais bientt, lasse d'art antique, De Phidias et de Vnus, Dans une autre stance plastique Elle groupe ses charmes nus. Sur un tapis de Cachemire, C'est la sultane du srail, Riant au miroir qui l'admire Avec un rire de corail; La Gorgienne indolente, Avec son souple narguilh, talant sa hanche opulente, Un pied sous l'autre repli, Et comme l'odalisque d'Ingres, De ses reins cambrant les rondeurs, En dpit des vertus malingres, En dpit des maigres pudeurs! Paresseuse odalisque, arrire! Voici le tableau dans son jour, Le diamant dans sa lumire; Voici la beaut dans l'amour! Sa tte penche et se renverse; Haletante, dressant les seins, Aux bras du rve qui la berce, Elle tombe sur ses coussins. Ses paupires battent des ailes Sur leurs globes d'argent bruni, Et l'on voit monter ses prunelles Dans la nacre de l'infini. D'un linceul de point d'Angleterre Que l'on recouvre sa beaut: L'extase l'a prise la terre; Elle est morte de volupt! Que les violettes de Parme, Au lieu des tristes fleurs des morts O chaque perle est une larme, Pleurent en bouquets sur son corps! Et que mollement on la pose Sur son lit, tombeau blanc et doux, O le pote, la nuit close, Ira prier deux genoux. ETUDE DE MAINS I imperia Chez un sculpteur, moule en pltre, J'ai vu l'autre jour une main D'Aspasie ou de Cloptre, Pur fragment d'un chef-d'uvre humain; Sous le baiser neigeux saisie Comme un lis par l'aube argent, Comme une blanche posie S'panouissait sa beaut, Dans l'clat de sa pleur mate Elle talait sur le velours Son lgance dlicate Et ses doigts fins aux anneaux lourds. Une cambrure florentine, Avec un bel air de fiert, Faisait, en ligne serpentine, Onduler son pouce cart. A-t-elle jou dans les boucles Des cheveux lustrs de don Juan, Ou sur son caftan d'escarboucles Peign la barbe du sultan, Et tenu, courtisane ou reine, Entre ses doigts si bien sculpts, Le sceptre de la souveraine Ou le sceptre des volupts? Elle a d, nerveuse et mignonne, Souvent s'appuyer sur le col Et sur la croupe de lionne De sa chimre prise au vol. Impriales fantaisies, Amour des somptuosits; Voluptueuses frnsies, Rves d'impossibilits, Romans extravagants, pomes De haschisch et de vin du Rhin, Courses folles dans les bohmes Sur le dos des coursiers sans frein; On voit tout cela dans les lignes De cette paume, livre blanc O Vnus a trac des signes Que l'amour ne lit qu'en tremblant. II lacenaire Pour contraste, la main coupe De Lacenaire l'assassin, Dans des baumes puissants trempe Posait auprs, sur un coussin Curiosit dprave! J'ai touch, malgr mes dgots, Du supplice encore mal lave, Cette chair froide au duvet roux. Momifie et toute jaune Comme la main d'un pharaon, Elle allonge ses doigts de faune Crisps par la tentation. Un prurit d'or et de chair vive Semble titiller de ses doigts L'immobilit convulsive, Et les tordre comme autrefois. Tous les vices avec leurs griffes Ont, dans les plis de cette peau, Trac d'affreux hiroglyphes, Lus couramment par le bourreau. On y voit les uvres mauvaises crites en fauves sillons, Et les brlures des fournaises O bouillent les corruptions; Les dbauches dans les Capres Des tripots et des lupanars, De vin et de sang diapres, Comme l'ennui des vieux Csars! En mme temps molle et froce, Sa forme a pour l'observateur Je ne sais quelle grce atroce, La grce du gladiateur! Criminelle aristocratie, Par la varlope ou le marteau Sa pulpe n'est pas endurcie, Car son outil fut un couteau. Saints calus du travail honnte, On y cherche en vain votre sceau. Vrai meurtrier et faux pote, Il fut le Manfred du ruisseau! VARIATIONS SUR LE CARNAVAL DE VENISE I dans la rue Il est un vieil air populaire Par tous les violons racl, Aux abois des chiens en colre Par tous les orgues nasill. Les tabatires musique L'ont sur leur rpertoire inscrit; Pour les serins il est classique, Et ma grand'mre, enfant, l'apprit. Sur cet air, pistons, clarinettes, Dans les bals aux poudreux berceaux, Font sauter commis et grisettes, Et de leurs nids fuir les oiseaux. La guinguette, sous sa tonnelle De houblon et de chvrefeuil, Fte, en braillant la ritournelle, Le gai dimanche et l'argenteuil. L'aveugle au basson qui pleurniche L'corche en se trompant de doigts, La sbile aux dents, son caniche Prs de lui le grogne mi-voix. Et les petites guitaristes, Maigres sous leurs minces tartans, Le glapissent de leurs voix tristes Aux tables des cafs chantants. Paganini, le fantastique, Un soir, comme avec un crochet, A ramass le thme antique Du bout de son divin archet, Et, brodant la gaze fane Que l'oripeau rougit encor, Fait sur la phrase ddaigne Courir ses arabesques d'or. II sur les lagunes Tra la, tra la, la, la, la laire! Qui ne connat pas ce motif? A nos mamans il a su plaire, Tendre et gai, moqueur et plaintif: L'air du Carnaval de Venise, Sur les canaux jadis chant Et qu'un soupir de folle brise Dans le ballet a transport! Il me semble, quand on le joue, Voir glisser dans son bleu sillon Une gondole avec sa proue Faite en manche de violon. Sur une gamme chromatique, Le sein de perles ruisselant, La Vnus de l'Adriatique Sort de l'eau son corps rose et blanc. Les dmes, sur l'azur des ondes Suivant la phrase au pur contour, S'enflent comme des gorges rondes Que soulve un soupir d'amour. L'esquif aborde et me dpose, Jetant son amarre au pilier, Devant une faade rose, Sur le marbre d'un escalier. Avec ses palais, ses gondoles, Ses mascarades sur la mer, Ses doux chagrins, ses gats folles, Tout Venise vit dans cet air. Une frle corde qui vibre Refait sur un pizzicato, Comme autrefois joyeuse et libre, La ville de Canaletto! III carnaval Venise pour le bal s'habille. De paillettes tout toil, Scintille, fourmille et babille Le carnaval bariol. Arlequin, ngre par son masque, Serpent par ses mille couleurs, Rosse d'une note fantasque Cassandre son souffre-douleurs. Battant de l'aile avec sa manche Comme un pingouin sur un cueil, Le blanc Pierrot, par une blanche, Passe la tte et cligne l'il. Le Docteur bolonais rabche Avec la basse aux sons trans; Polichinelle, qui se fche, Se trouve une croche pour nez. Heurtant Trivelin qui se mouche Avec un trille extravagant, A Colombine Scaramouche Rend son ventail ou son gant. Sur une cadence se glisse Un domino ne laissant voir Qu'un malin regard en coulisse Aux paupires de satin noir. Ah! fine barbe de dentelle, Que fait voler un souffle pur, Cet arpge m'a dit: C'est elle! Malgr tes rseaux, j'en suis sr. Et j'ai reconnu, rose et frache, Sous l'affreux profil de carton, Sa lvre au fin duvet de pche, Et la mouche de son menton. IV clair de lune sentimental A travers la folle rise Que Saint-Marc renvoie au Lido, Une gamme monte en fuse, Comme au clair de lune un jet d'eau... A l'air qui jase d'un ton bouffe Et secoue au vent ses grelots, Un regret, ramier qu'on touffe, Par instant mle ses sanglots. Au loin, dans la brume sonore, Comme un rve presque effac, J'ai revu, ple et triste encore, Mon vieil amour de l'an pass. Mon me en pleurs s'est souvenue De l'avril, o, guettant au bois La violette sa venue, Sous l'herbe nous mlions nos doigts... Cette note de chanterelle, Vibrant comme l'harmonica, C'est la voix enfantine et grle, Flche d'argent qui me piqua. Le son en est si faux, si tendre, Si moqueur, si doux, si cruel, Si froid, si brlant, qu' l'entendre On ressent un plaisir mortel, Et que mon cur, comme la vote Dont l'eau pleure dans un bassin, Laisse tomber goutte par goutte Ses larmes rouges dans mon sein. Jovial et mlancolique, Ah! vieux thme du carnaval, O le rire aux larmes rplique, Que ton charme m'a fait de mal! SYMPHONIE EN BLANC MAJEUR De leur col blanc courbant les lignes On voit dans les contes du Nord, Sur le vieux Rhin, des femmes-cygnes Nager en chantant prs du bord, Ou, suspendant quelque branche Le plumage qui les revt, Faire luire leur peau plus blanche Que la neige de leur duvet. De ces femmes il en est une, Qui chez nous descend quelquefois, Blanche comme le clair de lune Sur les glaciers dans les cieux froids; Conviant la vue enivre De sa borale fracheur A des rgals de chair nacre, A des dbauches de blancheur Son sein, neige moule en globe, Contre les camlias blancs Et le blanc satin de sa robe Soutient des combats insolents. Dans ces grandes batailles blanches, Satins et fleurs ont le dessous, Et, sans demander leurs revanches, Jaunissent comme des jaloux. Sur les blancheurs de son paule, Paros au grain blouissant, Comme dans une nuit du ple, Un givre invisible descend. De quel mica de neige vierge, De quelle moelle de roseau, De quelle hostie et de quel cierge A-t-on fait le blanc de sa peau? A-t-on pris la goutte lacte Tachant l'azur du ciel d'hiver, Le lis la pulpe argente, La blanche cume de la mer; Le marbre blanc, chair froide et ple, O vivent les divinits; L'argent mat, la laiteuse opale Qu'irisent de vagues clarts; L'ivoire, o ses mains ont des ailes, Et, comme des papillons blancs, Sur la pointe des notes frles Suspendent leurs baisers tremblants; L'hermine vierge de souillure, Qui, pour abriter leurs frissons, Ouate de sa blanche fourrure Les paules et les blasons; Le vif-argent aux fleurs fantasques Dont les vitraux sont ramags; Les blanches dentelles des vasques, Pleurs de l'ondine en l'air figs; L'aubpine de mai qui plie Sous les blancs frimas de ses fleurs; L'albtre o la mlancolie Aime retrouver ses pleurs; Le duvet blanc de la colombe, Neigeant sur les toits du manoir, Et la stalactite qui tombe, Larme blanche de l'antre noir? Des Groenlands et des Norvges Vient-elle avec Sraphita? Est-ce la Madone des neiges, Un sphinx blanc que l'hiver sculpta, Sphinx enterr par l'avalanche, Gardien des glaciers toils, Et qui, sous sa poitrine blanche, Cache de blancs secrets gels? Sous la glace o calme il repose, Oh! qui pourra fondre ce cur! Oh! qui pourra mettre un ton rose Dans cette implacable blancheur! COQUETTERIE POSTHUME Quand je mourrai, que l'on me mette, Avant de clouer mon cercueil, Un peu de rouge la pommette, Un peu de noir au bord de l'il. Car je veux, dans ma bire close, Comme le soir de son aveu, Rester ternellement rose Avec du kh'ol sous mon il bleu. Pas de suaire en toile fine, Mais drapez-moi dans les plis blancs De ma robe de mousseline, De ma robe treize volants. C'est ma parure prfre; Je la portais quand je lui plus. Son premier regard l'a sacre, Et depuis je ne la mis plus. Posez-moi, sans jaune immortelle, Sans coussin de larmes brod, Sur mon oreiller de dentelle De ma chevelure inond. Cet oreiller, dans les nuits folles, A vu dormir nos fronts unis, Et sous le drap noir des gondoles Compt nos baisers infinis. Entre mes mains de cire ple, Que la prire runit, Tournez ce chapelet d'opale, Par le pape Rome bnit: Je l'grnerai dans la couche D'o nul encor ne s'est lev; Sa bouche en a dit sur ma bouche Chaque Pater et chaque Ave. DIAMANT DU CUR Tout amoureux, de sa matresse, Sur son cur ou dans son tiroir, Possde un gage qu'il caresse Aux jours de regret ou d'espoir. L'un d'une chevelure noire, Par un sourire encourag, A pris une boucle que moire Un reflet bleu d'aile de geai. L'autre a, sur un cou blanc qui ploie, Coup par derrire un flocon Retors et fin comme la soie Que l'on dvide du cocon. Un troisime, au fond d'une bote, Reliquaire du souvenir, Cache un gant blanc, de forme troite, O nulle main ne peut tenir. Cet autre, pour s'en faire un charme, Dans un sachet, d'un chiffre orn, Coud des violettes de Parme, Frais cadeau qu'on reprend fan. Celui-ci baise la pantoufle Que Cendrillon perdit un soir; Et celui-ci conserve un souffle Dans la barbe d'un masque noir. Moi, je n'ai ni boucle lustre, Ni gant, ni bouquet, ni soulier, Mais je garde, empreinte adore, Une larme sur un papier: Pure rose, unique goutte, D'un ciel d'azur tombe un jour, Joyau sans prix, perle dissoute Dans la coupe de mon amour! Et, pour moi, cette obscure tache Reluit comme un crin d'Ophyr, Et du vlin bleu se dtache, Diamant clos d'un saphir. Cette larme, qui fait ma joie, Roula, trsor inespr, Sur un de mes vers qu'elle noie, D'un il qui n'a jamais pleur! PREMIER SOURIRE DU PRINTEMPS Tandis qu' leurs uvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgr les averses, Prpare en secret le printemps. Pour les petites pquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, Il repasse des collerettes Et cisle des boutons d'or. Dans le verger et dans la vigne, Il s'en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer frimas l'amandier. La nature au lit se repose; Lui, descend au jardin dsert Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant des solfges, Qu'aux merles il siffle mi-voix, Il sme aux prs les perce-neiges Et les violettes aux bois. Sur le cresson, de la fontaine O le cerf boit, l'oreille au guet, De sa main cache il grne Les grelots d'argent du muguet. Sous l'herbe, pour que tu la cueilles, Il met la fraise au teint vermeil, Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son rgne va finir, Au seuil d'avril tournant la tte, Il dit: Printemps, tu peux venir! CONTRALTO On voit dans le muse antique, Sur un lit de marbre sculpt, Une statue nigmatique D'une inquitante beaut. Est-ce un jeune homme? est-ce une femme, Une desse, ou bien un dieu? L'amour, ayant peur d'tre infme, Hsite et suspend son aveu. Dans sa pose malicieuse, Elle s'tend, le dos tourn Devant la foule curieuse, Sur son coussin capitonn. Pour faire sa beaut maudite, Chaque sexe apporta son don. Tout homme dit: C'est Aphrodite! Toute femme: C'est Cupidon! Sexe douteux, grce certaine, On dirait ce corps indcis Fondu, dans l'eau de la fontaine, Sous les baisers de Salmacis. Chimre ardente, effort suprme De l'art et de la volupt, Monstre charmant, comme je t'aime Avec ta multiple beaut! Bien qu'on dfende ton approche, Sous la draperie aux plis droits Dont le bout ton pied s'accroche, Mes yeux ont plong bien des fois. Rve de pote et d'artiste, Tu m'as bien des nuits occup, Et mon caprice qui persiste Ne convient pas qu'il s'est tromp. Mais seulement il se transpose, Et, passant de la forme au son, Trouve dans sa mtamorphose La jeune fille et le garon. Que tu me plais, timbre trange! Son double, homme et femme la fois, Contralto, bizarre mlange, Hermaphrodite de la voix! C'est Romo, c'est Juliette, Chantant avec un seul gosier; Le pigeon rauque et la fauvette Perchs sur le mme rosier; C'est la chtelaine qui raille Son beau page parlant d'amour, L'amant au pied de la muraille, La dame au balcon de sa tour, Le papillon, blanche tincelle, Qu'en ses dtours et ses bats Poursuit un papillon fidle, L'un volant haut et l'autre bas, L'ange qui descend et qui monte Sur l'escalier d'or voltigeant La cloche mlant dans sa fonte La voix d'airain, la voix d'argent, La mlodie et l'harmonie, Le chant et l'accompagnement, A la grce la force unie, La matresse embrassant l'amant! Sur le pli de sa jupe assise, Ce soir, ce sera Cendrillon Causant prs du feu qu'elle attise Avec son ami le grillon; Demain le valeureux Arsace A son courroux donnant l'essor, Ou Tancrde avec sa cuirasse, Son pe et son casque d'or; Desdemona chantant le Saule, Zerline bernant Mazetto, Ou Malcolm le plaid sur l'paule; C'est toi que j'aime, contralto! Nature charmante et bizarre Que Dieu d'un double attrait para, Toi qui pourrais, comme Gulnare, tre le Kaled d'un Lara, Et dont la voix, dans sa caresse, Rveillant le cur endormi, Mle aux soupirs de la matresse L'accent plus mle de l'ami! CRULEI OCULI Une femme mystrieuse, Dont la beaut trouble mes sens Se tient debout, silencieuse, Au bord des flots retentissants. Ses yeux, o le ciel se reflte, Mlent leur azur amer, Qu'toile une humide paillette, Les teintes glauques de la mer. Dans les langueurs de leurs prunelles, Une grce triste sourit; Les pleurs mouillent les tincelles Et la lumire s'attendrit; Et leurs cils comme des mouettes Qui rasent le flot aplani, Palpitent, ailes inquites, Sur leur azur indfini. Comme dans l'eau bleue et profonde, O dort plus d'un trsor coul, On y dcouvre travers l'onde La coupe du roi de Thul. Sous leur transparence verdtre, Brille, parmi le gomon, L'autre perle de Cloptre Prs de l'anneau de Salomon. La couronne au gouffre lance Dans la ballade de Schiller, Sans qu'un plongeur l'ait ramasse, Y jette encor son reflet clair. Un pouvoir magique m'entrane Vers l'abme de ce regard, Comme au sein des eaux la sirne Attirait Harald Harfagar. Mon me, avec la violence D'un irrsistible dsir, Au milieu du gouffre s'lance Vers l'ombre impossible saisir. Montrant son sein, cachant sa queue, La sirne amoureusement Fait ondoyer sa blancheur bleue Sous l'mail vert du flot dormant. L'eau s'enfle comme une poitrine Aux soupirs de la passion; Le vent, dans sa conque marine, Murmure une incantation. Oh! viens dans ma couche de nacre, Mes bras d'onde t'enlaceront; Les flots, perdant leur saveur cre, Sur ta bouche, en miel couleront. Laissant bruire sur nos ttes, La mer qui ne peut s'apaiser, Nous boirons l'oubli des temptes Dans la coupe de mon baiser. Ainsi parle la voix humide De ce regard crulen, Et mon cur, sous l'onde perfide, Se noie et consomme l'hymen. RONDALLA Enfant aux airs d'impratrice, Colombe aux regards de faucon, Tu me hais, mais c'est mon caprice, De me planter sous ton balcon. L, je veux, le pied sur la borne, Pinant les nerfs, tapant le bois, Faire luire ton carreau morne Ta lampe et ton front la fois. Je dfends toute guitare De bourdonner aux alentours. Ta rue est moi:je la barre Pour y chanter seul mes amours, Et je coupe les deux oreilles Au premier racleur de jambon Qui devant la chambre o tu veilles Braille un couplet mauvais ou bon. Dans sa gane mon couteau bouge; Allons, qui veut de l'incarnat? A son jabot qui veut du rouge Pour faire un bouton de grenat? Le sang dans les veines s'ennuie, Car il est fait pour se montrer; Le temps est noir, gare la pluie! Poltrons, htez-vous de rentrer. Sortez, vaillants! sortez, bravaches! L'avant-bras couvert du manteau, Que sur vos faces de gavaches J'crive des croix au couteau! Qu'ils s'avancent! seuls ou par bande, De pied ferme je les attends. A ta gloire il faut que je fende Les naseaux de ces capitans. Au ruisseau qui gne ta marche Et pourrait salir tes pieds blancs, Corps du Christ! je veux faire une arche Avec les ctes des galants. Pour te prouver combien je t'aime, Dis, je tuerai qui tu voudras: J'attaquerai Satan lui-mme, Si pour linceul j'ai tes deux draps. Porte sourde!Fentre aveugle! Tu dois pourtant our ma voix; Comme un taureau bless je beugle, Des chiens excitant les abois! Au moins plante un clou dans ta porte: Un clou pour accrocher mon cur. A quoi sert que je le remporte Fou de rage, mort de langueur? NOSTALGIES D'OBLISQUES I L'OBLISQUE DE PARIS Sur cette place je m'ennuie, Oblisque dpareill; Neige, givre, bruine et pluie Glacent mon flanc dj rouill; Et ma vieille aiguille, rougie Aux fournaises d'un ciel de feu Prend des pleurs de nostalgie Dans cet air qui n'est jamais bleu. Devant les colosses moroses Et les pylnes de Luxor, Prs de mon frre aux teintes roses Que ne suis-je debout encor, Plongeant dans l'azur immuable Mon pyramydion vermeil, Et de mon ombre, sur le sable, crivant les pas du soleil! Rhamss, un jour mon bloc superbe, O l'ternit s'brchait, Roula fauch comme un brin d'herbe, Et Paris s'en fit un hochet. La sentinelle granitique, Gardienne des normits, Se dresse entre un faux temple antique Et la chambre des dputs. Sur l'chafaud de Louis Seize, Monolithe au sens aboli, On a mis mon secret, qui pse Le poids de cinq mille ans d'oubli. Les moineaux francs souillent ma tte, O s'abattaient dans leur essor L'ibis rose et le gypate Au blanc plumage, aux serres d'or. La Seine, noir gout des rues, Fleuve immonde fait de ruisseaux, Salit mon pied, que dans ses crues Baisait le Nil, pre des eaux, Le Nil, gant barbe blanche Coiff de lotus et de joncs, Versant de son urne qui penche Des crocodiles pour goujons! Les chars d'or toils de nacre Des grands pharaons d'autrefois Rasaient mon bloc heurt du fiacre Emportant le dernier des rois. Jadis, devant ma pierre antique, Le pschent au front, les prtres saints Promenaient la bari mystique Aux emblmes dors et peints; Mais aujourd'hui, pilier profane Entre deux fontaines camp, Je vois passer la courtisane Se renversant dans son coup. Je vois, de janvier dcembre, La procession des bourgeois, Les Solons qui vont la chambre, Et les Arthurs qui vont au bois. Oh! dans cent ans quels laids squelettes Fera ce peuple impie et fou, Qui se couche sans bandelettes Dans des cercueils que ferme un clou, Et n'a pas mme d'hypoges A l'abri des corruptions, Dortoirs o, par sicles ranges, Plongent les gnrations! Sol sacr des hiroglyphes Et des secrets sacerdotaux, O les sphynx s'aiguisent les griffes Sur les angles des pidestaux, O sous le pied sonne la crypte, O l'pervier couve son nid, Je te pleure, ma vieille gypte, Avec des larmes de granit! II L'OBLISQUE DE LUXOR Je veille, unique sentinelle De ce grand palais dvast, Dans la solitude ternelle, En face de l'immensit. A l'horizon que rien ne borne, Strile, muet, infini, Le dsert sous le soleil morne, Droule son linceul jauni. Au-dessus de la terre nue, Le ciel, autre dsert d'azur, O jamais ne flotte une nue, S'tale implacablement pur. Le Nil, dont l'eau morte s'tame D'une pellicule de plomb, Luit, rid par l'hippopotame, Sous un jour mat tombant d'aplomb; Et les crocodiles rapaces, Sur le sable en feu des lots, Demi-cuits dans leurs carapaces, Se pment avec des sanglots. Immobile sur son pied grle, L'ibis, le bec dans son jabot, Dchiffre au bout de quelque stle Le cartouche sacr de Thot. L'hyne rit, le chacal miaule, Et, traant des cercles dans l'air, L'pervier affam piaule, Noire virgule du ciel clair. Mais ces bruits de la solitude Sont couverts par le billement Des sphinx, lasss de l'attitude Qu'ils gardent immuablement. Produit des blancs reflets du sable Et du soleil toujours brillant, Nul ennui ne t'est comparable, Spleen lumineux de l'Orient! C'est toi qui faisais crier: Grce! A la satit des rois Tombant vaincus sur leur terrasse, Et tu m'crases de ton poids. Ici jamais le vent n'essuie Une larme l'il sec des cieux, Et le temps fatigu s'appuie Sur les palais silencieux. Pas un accident ne drange La face de l'ternit; L'gypte, en ce monde o tout change, Trne sur l'immobilit. Pour compagnons et pour amies, Quand l'ennui me prend par accs, J'ai les fellahs et les momies Contemporaines de Rhamss; Je regarde un pilier qui penche, Un vieux colosse sans profil Et les canges voile blanche Montant ou descendant le Nil. Que je voudrais comme mon frre, Dans ce grand Paris transport, Auprs de lui, pour me distraire, Sur une place tre plant! L-bas, il voit ses sculptures S'arrter un peuple vivant, Hiratiques critures, Que l'ide pelle en rvant. Les fontaines juxtaposes Sur la poudre de son granit Jettent leurs brumes irises. Il est vermeil, il rajeunit! Des veines roses de Syne Comme moi cependant il sort, Mais je reste ma place ancienne, Il est vivant et je suis mort! VIEUX DE LA VIEILLE 15 DCEMBRE Par l'ennui chass de ma chambre, J'errais le long du boulevard: Il faisait un temps de dcembre, Vent froid, fine pluie et brouillard; Et l je vis, spectacle trange, chapps du sombre sjour, Sous la bruine et dans la fange, Passer des spectres en plein jour. Pourtant c'est la nuit que les ombres, Par un clair de lune allemand, Dans les vieilles tours en dcombres, Reviennent ordinairement; C'est la nuit que les Elfes sortent Avec leur robe humide au bord, Et sous les nnuphars emportent Leur valseur de fatigue mort; C'est la nuit qu'a lieu la revue Dans la ballade de Zedlitz, O l'Empereur, ombre entrevue, Compte les ombres d'Austerlitz. Mais des spectres prs du Gymnase, A deux pas des Varits, Sans brume ou linceul qui les gaze, Des spectres mouills et crotts! Avec ses dents jaunes de tartre, Son crne de mousse verdi, A Paris, boulevard Montmartre, Mob se montrant en plein midi! La chose vaut qu'on la regarde: Trois fantmes de vieux grognards! En uniformes de l'ex-garde, Avec deux ombres de hussards! On et dit la lithographie O, dessins par un rayon, Les morts, que Raffet difie, Passent, criant: Napolon! Ce n'tait pas les morts qu'veille Le son du nocturne tambour, Mais bien quelques vieux de la vieille Qui clbraient le grand retour. Depuis la suprme bataille, L'un a maigri, l'autre a grossi; L'habit jadis fait leur taille Est trop grand ou trop rtrci. Nobles lambeaux, dfroque pique, Saints haillons, qu'toile une croix, Dans leur ridicule hroque Plus beaux que des manteaux de rois; Un plumet nerv palpite Sur leur kolbach fauve et pel; Prs des trous de balle, la mite A rong leur dolman cribl; Leur culotte de peau trop large Fait mille plis sur leur fmur; Leur sabre rouill, lourde charge, Creuse le sol et bat le mur; Ou bien un embonpoint grotesque, Avec grand'peine boutonn, Fait un poussah, dont on rit presque, Du vieux hros tout chevronn. Ne les raillez pas, camarade; Saluez plutt chapeau bas Ces Achilles d'une Iliade Qu'Homre n'inventerait pas. Respectez leur tte chenue! Sur leur front par vingt cieux bronz, La cicatrice continue Le sillon que l'ge a creus. Leur peau, bizarrement noircie, Dit l'gypte aux soleils brlants; Et les neiges de la Russie Poudrent encor leurs cheveux blancs. Si leurs mains tremblent, c'est sans doute Du froid de la Brsina; Et s'ils boitent, c'est que la route Est longue du Caire Wilna; S'ils sont perclus, c'est qu' la guerre Les drapeaux taient leurs seuls draps; Et si leur manche ne va gure, C'est qu'un boulet a pris leur bras. Ne nous moquons pas de ces hommes Qu'en riant le gamin poursuit; Ils furent le jour dont nous sommes Le soir et peut-tre la nuit. Quand on oublie, ils se souviennent! Lancier rouge et grenadier bleu, Au pied de la colonne, ils viennent Comme l'autel de leur seul dieu. L, fiers de leur longue souffrance, Reconnaissants des maux subis, Ils sentent le cur de la France Battre sous leurs pauvres habits. Aussi les pleurs trempent le rire En voyant ce saint carnaval, Cette mascarade d'empire, Passer comme un matin de bal; Et l'aigle de la grande arme Dans le ciel qu'emplit son essor, Du fond d'une gloire enflamme, tend sur eux ses ailes d'or! TRISTESSE EN MER Les mouettes volent et jouent; Et les blancs coursiers de la mer, Cabrs sur les vagues secouent Leurs crins chevels dans l'air. Le jour tombe; une fine pluie teint les fournaises du soir, Et le steam-boat crachant la suie Rabat son long panache noir. Plus ple que le ciel livide Je vais au pays du charbon, Du brouillard et du suicide; Pour se tuer le temps est bon. Mon dsir avide se noie Dans le gouffre amer qui blanchit; Le vaisseau danse, l'eau tournoie, Le vent de plus en plus frachit. Oh! je me sens l'me navre; L'Ocan gonfle, en soupirant, Sa poitrine dsespre, Comme un ami qui me comprend. Allons, peines d'amour perdues, Espoirs lasss, illusions Du socle idal descendues, Un saut dans les moites sillons! A la mer, souffrances passes, Qui revenez toujours, pressant Vos blessures cicatrises Pour leur faire pleurer du sang! A la mer, spectre de mes rves, Regrets aux mortelles pleurs Dans un cur rouge ayant sept glaives, Comme la Mre des douleurs. Chaque fantme plonge et lutte Quelques instants avec le flot Qui sur lui ferme sa volute Et l'engloutit dans un sanglot. Lest de l'me, pesant bagage, Trsors misrables et chers, Sombrez, et dans votre naufrage Je vais vous suivre au fond des mers! Bleutre, enfl, mconnaissable, Berc par le flot qui bruit, Sur l'humide oreiller du sable Je dormirai bien cette nuit! ... Mais une femme dans sa mante Sur le pont assise l'cart, Une femme jeune et charmante Lve vers moi son long regard. Dans ce regard, ma dtresse La Sympathie aux bras ouverts Parle et sourit, sur ou matresse. Salut, yeux bleus! bonsoir, flots verts! Les mouettes volent et jouent; Et les blancs coursiers de la mer, Cabrs sur les vagues, secouent Leurs crins chevels dans l'air. A UNE ROBE ROSE Que tu me plais dans cette robe Qui te dshabille si bien, Faisant jaillir ta gorge en globe, Montrant tout nu ton bras paen! Frle comme une aile d'abeille, Fr ......Buy Now (To Read More)

Product details

Ebook Number: 37733
Author: Gautier, Théophile
Release Date: Oct 12, 2011
Format: eBook
Language: French

Contributors


Illustrator: Caruchet, Henri

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