Histoire du Consulat et de l'Empire, (Vol. 20/20)

Histoire du Consulat et de l'Empire, (Vol. 20/20) - faisant suite à l'Histoire de la Révolution Française

Produced by: Mireille Harmelin, Keith J Adams, Christine P. Travers and the Online Distributed Proofreading Team at https://www.pgdp.net (This file was produced from images generously made available by the Bibliothque nationale de France (BnF/Gallica)) Forces que Napolon avait runies pour l'ouverture de la campagne de 1815. Les places occupes, Paris et Lyon pourvus de garnisons suffisantes, la Vende contenue, il lui restait 124 mille hommes prsents au drapeau pour prendre l'offensive sur la frontire du Nord. En attendant un mois Napolon aurait eu cent mille hommes de plus. Nanmoins il se dcide en faveur de l'offensive immdiate, d'abord pour ne pas laisser dvaster par l'ennemi les provinces de France les plus belles et les plus dvoues, et ensuite parce que la colonne envahissante de l'Est tant en retard sur celle du Nord, il a l'esprance en se htant de pouvoir les combattre l'une aprs l'autre. Combinaison qu'il imagine pour concentrer soudainement son arme, et la jeter entre les Anglais et les Prussiens avant qu'ils puissent souponner son apparition. Le 15 juin trois heures du matin, Napolon entre en action, enlve Charleroy, culbute les Prussiens, et prend position entre les deux armes ennemies. Les Prussiens ayant leur base sur Lige, les Anglais sur Bruxelles, ne peuvent se runir que sur la grande chausse de Namur Bruxelles, passant par Sombreffe et les Quatre-Bras. Napolon prend donc le parti de se porter sur Sombreffe avec sa droite et son centre, pour livrer bataille aux Prussiens, tandis que Ney avec la gauche contiendra les Anglais aux Quatre-Bras. Combat de Gilly sur la route de Fleurus. Hsitations de Ney aux Quatre-Bras. Malgr (p. 2) ces hsitations tout se passe dans l'aprs-midi du 15 au gr de Napolon, et il est plac entre les deux armes ennemies de manire pouvoir le lendemain combattre les Prussiens avant que les Anglais viennent leur secours. Dispositions pour la journe du 16. Napolon est oblig de diffrer la bataille contre les Prussiens jusqu' l'aprs-midi, afin de donner ses troupes le temps d'arriver en ligne. Ordre Ney d'enlever les Quatre-Bras tout prix, et de diriger ensuite une colonne sur les derrires de l'arme prussienne. Vers le milieu du jour Napolon et son arme dbouchent en avant de Fleurus. Empressement de Blucher accepter la bataille, et position qu'il vient occuper en avant de Sombreffe, derrire les villages de Saint-Amand et de Ligny. Bataille de Ligny, livre le 16, de trois neuf heures du soir. Violente rsistance des Prussiens Saint-Amand et Ligny. Ordre ritr Ney d'occuper les Quatre-Bras, et de dtacher un corps sur les derrires de Saint-Amand. Napolon voyant ses ordres inexcuts, imagine une nouvelle manuvre, et avec sa garde coupe la ligne prussienne au-dessus de Ligny. Rsultat dcisif de cette belle manuvre. L'arme prussienne est rejete au del de Sombreffe aprs des pertes immenses, et Napolon demeure matre de la grande chausse de Namur Bruxelles par les Quatre-Bras. Pendant qu'on se bat Ligny, Ney, craignant d'avoir combattre l'arme britannique tout entire, laisse passer le moment propice, n'entre en action que lorsque les Anglais sont en trop grand nombre, parvient seulement les contenir, et d'Erlon de son ct, attir tantt Ligny, tantt aux Quatre-Bras, perd la journe en alles et venues, ce qui le rend inutile tout le monde. Malgr ces incidents le plan de Napolon a russi, car il a pu combattre les Prussiens spars des Anglais, et il est en mesure le lendemain de combattre les Anglais spars des Prussiens. Dispositions pour la journe du 17. Napolon voulant surveiller les Prussiens, complter leur dfaite, et surtout les tenir distance pendant qu'il aura affaire aux Anglais, dtache son aile droite sous le marchal Grouchy, en lui recommandant expressment de toujours communiquer avec lui. Il compose cette aile droite des corps de Vandamme et de Grard fatigus par la bataille de Ligny, et avec son centre, compos du corps de Lobau, de la garde et de la rserve de cavalerie, il se porte vers les Quatre-Bras, pour rallier Ney et aborder les Anglais. Ces dispositions l'occupent une partie de la matine du 17, et il part ensuite pour rejoindre ses troupes qui ont pris les devants. Surprise qu'il prouve en trouvant Ney, qui devait former la tte de colonne, immobile derrire les Quatre-Bras. Ney, croyant encore avoir l'arme anglaise tout entire devant lui, attendait l'arrive de Napolon pour se mettre en mouvement. Ce retard retient longtemps l'arme au passage des Quatre-Bras. Orage subit qui convertit la contre en un vaste marcage. Profonde dtresse des troupes. Combat d'arrire-garde Genappe. Napolon poursuit l'arme anglaise, qui s'arrte sur le plateau de Mont-Saint-Jean, en avant de la fort de Soignes. Description (p. 3) de la contre. Desseins du duc de Wellington. Son intention est de s'tablir sur le plateau de Mont-Saint-Jean, et d'y attendre les Prussiens pour livrer avec eux une bataille dcisive. Blucher quoique mcontent des Anglais pour la journe du 16, leur fait dire qu'il sera sur leur gauche le 18 au matin, en avant de la fort de Soignes. Longue reconnaissance excute par Napolon le 17 au soir sous une grle de boulets. Sa vive satisfaction en acqurant la conviction que les Anglais sont dcids combattre. Sa confiance dans le rsultat. Ordre Grouchy de se rapprocher et d'envoyer un dtachement pour prendre revers la gauche des Anglais. Mouvements de Grouchy pendant cette journe du 17. Il court inutilement aprs les Prussiens sur la route de Namur, et ne s'aperoit que vers la fin du jour de leur marche sur Wavre. Il achemine alors sur Gembloux son infanterie qui n'a fait que deux lieues et demie dans la journe. Pourtant on est si prs les uns des autres, que Grouchy peut encore, en partant quatre heures du matin le 18, se trouver sur la trace des Prussiens, et les prvenir dans toutes les directions. Il crit le 17 au soir Napolon qu'il est sur leur piste, et qu'il mettra tous ses soins les tenir spars des Anglais. Napolon se lve plusieurs fois dans la nuit pour observer l'ennemi. Les feux de bivouac des Anglais ne laissent aucun doute sur leur rsolution de livrer bataille. La pluie n'ayant cess que vers six heures du matin, Drouot, au nom de l'artillerie, dclare qu'il sera impossible de manuvrer avant dix ou onze heures du matin. Napolon se dcide diffrer la bataille jusqu' ce moment. Son plan pour cette journe. Il veut culbuter la gauche des Anglais sur leur centre, et leur enlever la chausse de Bruxelles, qui est la seule issue praticable travers la fort de Soignes. Distribution de ses forces. Aspect des deux armes. Napolon aprs avoir sommeill quelques instants prend place sur un tertre en avant de la ferme de la Belle-Alliance. Avant de donner le signal du combat, il expdie un nouvel officier Grouchy pour lui faire part de la situation, et lui ordonner de venir se placer sur sa droite. onze heures et demie le feu commence. Grande batterie sur le front de l'arme franaise, tirant outrance sur la ligne anglaise. peine le feu est-il commenc qu'on aperoit une ombre dans le lointain droite. Cavalerie lgre envoye en reconnaissance. Attaque de notre gauche commande par le gnral Reille contre le bois et le chteau de Goumont. Le bois et le verger sont enlevs, malgr l'opinitret de l'ennemi; mais le chteau rsiste. Fcheuse obstination enlever ce poste. La cavalerie lgre vient annoncer que ce sont des troupes qu'on a vues dans le lointain droite, et que ces troupes sont prussiennes. Nouvel officier envoy Grouchy. Le comte de Lobau est charg de contenir les Prussiens. Attaque au centre sur la route de Bruxelles afin d'enlever la Haye-Sainte, et droite afin d'expulser la gauche des Anglais du plateau de Mont-Saint-Jean. Ney dirige cette double attaque. Nos soldats enlvent le verger de la Haye-Sainte, mais (p. 4) sans pouvoir s'emparer des btiments de ferme. Attaque du corps de d'Erlon contre la gauche des Anglais. lan des troupes. La position est d'abord emporte, et on est prs de dboucher sur le plateau, lorsque nos colonnes d'infanterie sont assaillies par une charge furieuse des dragons cossais, et mises en dsordre pour n'avoir pas t disposes de manire rsister la cavalerie. Napolon lance sur les dragons cossais une brigade de cuirassiers. Horrible carnage des dragons cossais. Quoique rpar, l'chec de d'Erlon laisse la tche recommencer. En ce moment, la prsence des Prussiens se fait sentir, et Lobau traverse le champ de bataille pour aller leur tenir tte. Napolon suspend l'action contre les Anglais, ordonne Ney d'enlever la Haye-Sainte pour s'assurer un point d'appui au centre, et de s'en tenir l jusqu' ce qu'on ait apprci la porte de l'attaque des Prussiens. Le comte de Lobau repousse les premires divisions de Bulow. Ney attaque la Haye-Sainte et s'en empare. La cavalerie anglaise voulant se jeter sur lui, il la repousse, et la suit sur le plateau. Il aperoit alors l'artillerie des Anglais qui semble abandonne, et croit le moment venu de porter un coup dcisif. Il demande des forces, et Napolon lui confie une division de cuirassiers pour qu'il puisse se lier Reille autour du chteau de Goumont. Ney se saisit des cuirassiers, fond sur les Anglais, et renverse leur premire ligne. Toute la rserve de cavalerie et toute la cavalerie de la garde, entranes par lui, suivent son mouvement sans ordre de l'Empereur. Combat de cavalerie extraordinaire. Ney accomplit des prodiges, et fait demander de l'infanterie Napolon pour achever la dfaite de l'arme britannique. Engag dans un combat acharn contre les Prussiens, Napolon ne peut pas donner de l'infanterie Ney, car il ne lui reste que celle de la garde. Il fait dire Ney de se maintenir sur le plateau le plus longtemps possible, lui promettant de venir terminer la bataille contre les Anglais, s'il parvient la finir avec les Prussiens. Napolon la tte de la garde livre un combat formidable aux Prussiens. Bulow est culbut avec grande perte. Ce rsultat peine obtenu Napolon ramne la garde de la droite au centre, et la dispose en colonnes d'attaque pour terminer la bataille contre les Anglais. Premier engagement de quatre bataillons de la garde contre l'infanterie britannique. Hrosme de ces bataillons. Pendant que Napolon va les soutenir avec six autres bataillons, il est soudainement pris en flanc par le corps prussien de Ziethen, arriv le dernier en ligne. Affreuse confusion. Le duc de Wellington prend alors l'offensive, et notre arme puise, assaillie en tte, en flanc, en queue, n'ayant aucun corps pour la rallier, saisie par la nuit, ne voyant plus Napolon, se trouve pendant quelques heures dans un tat de vritable dbandade. Retraite dsordonne sur Charleroy. Oprations de Grouchy pendant cette funeste journe. Au bruit du canon de Waterloo, tous ses gnraux lui demandent de se porter au feu. Il ne comprend pas ce conseil et refuse de s'y rendre. Combien il lui et t facile de sauver l'arme. la fin du jour il est (p. 5) clair, et conoit d'amers regrets. Caractre de cette dernire campagne, et cause vritable des revers de l'arme franaise. ......Buy Now (To Read More)

Product details

Ebook Number: 68476
Author: Thiers, Adolphe
Release Date: Jul 8, 2022
Format: eBook
Language: French
Publisher: Paulin
Publication Date: 1845
Publisher Country: France