L'archeologie egyptienne

L'archeologie egyptienne

L'archéologie égyptienne Title: L'archologie gyptienne Author: G. Maspero Release Date: January 1, 2004 [EBook #10841] Language: French...
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L'archéologie égyptienne

Title: L'archologie gyptienne Author: G. Maspero Release Date: January 1, 2004 [EBook #10841] Language: French Credits: Produced by Robert Connal, Renald Levesque and PG Distributed Proofreaders. This file was produced from images generously made available by gallica (Bibliotheque nationale de France) at http://gallica.bnf.fr. CHAPITRE I L'ARCHITECTURE CIVILE ET MILITAIRE L'attention des archologues qui ont visit l'gypte a t si fortement attire par les temples et par les tombeaux que nul d'entre eux ne s'est attach relever avec soin ce qui reste des habitations prives et des constructions militaires. Peu de pays pourtant ont conserv autant de dbris de leur architecture civile. Sans parler des villes d'poque romaine ou byzantine, qui survivent presque intactes Kouft, Kom-Ombo, El-Agandiyh, une moiti an moins de la Thbes antique subsiste l'est et an sud de Karnak. L'emplacement de Memphis est sem de buttes qui atteignent 15 et 20 mtres de hauteur, et dont le noyau est form par des maisons en bon tat. A Tell-el-Maskhoutah, les greniers de Pithom sont encore debout; Sn, Tell-Basta, la cit sate et ptolmaque renferme des quartiers dont on pourrait lever le plan. Je ne parle ici que des plus connues; mais combien de localits chappent la curiosit des voyageurs, o l'on rencontre des ruines d'habitations prives remontant l'poque des Ramessides, et plus haut peut-tre! Quant aux forteresses, le seul village d'Abydos n'en a-t-il pas deux, dont une est au moins contemporaine de la VIe dynastie? Les remparts d'El-Kab, de Kom-el-Ahmar, d'El-Hibh, de Dakkh, mme une partie de ceux de Thbes, sont debout et attendent l'architecte qui daignera les tudier srieusement. l.--LES MAISONS. Le sol de l'gypte, lav sans cesse par l'inondation, est un limon noir, compact, homogne, qui acquiert en se schant la duret de la pierre: les fellahs l'ont employ de tout temps construire leur maison. Chez les plus pauvres, ce n'est gure qu'un amas de terre faonn grossirement. On entoure un espace rectangulaire, de 2 ou 3 mtres de large sur 4 ou 5 de long, d'un clayonnage en nervures de palmier, qu'on enduit intrieurement et extrieurement d'une couche de limon; comme ce pis se crevasse en perdant son eau, on bouche les fissures et on tend des couches nouvelles, jusqu' ce que l'ensemble ait de 10 30 centimtres d'paisseur, puis on tend au-dessus de la chambre d'autres nervures de palmier mles de paille, et on recouvre le tout d'un lit mince de terre battue. La hauteur est variable: le plus souvent, le plafond est trs bas, et on ne doit pas se lever trop brusquement de peur de le dfoncer d'un coup de tte; ailleurs, il est 2 mtres du sol ou mme plus. Aucune fentre, aucune lucarne o pntrent l'air et la lumire; parfois un trou, pratiqu au milieu du plafond, laisse sortir la fume du foyer; mais c'est l un raffinement que tout le monde ne connat pas. Il n'est pas toujours facile de distinguer au premier coup d'oeil celles de ces cabanes qui sont en pis et celles qui sont en briques crues. La brique gyptienne commune n'est gure que le limon, ml avec un peu de sable et de paille hache, puis faonn en tablettes oblongues et durci au soleil. Un premier manoeuvre piochait vigoureusement l'endroit o l'on voulait btir; d'autres emportaient les mottes et les accumulaient en tas, tandis que d'autres les ptrissaient avec les pieds et les rduisaient en masse homogne. La pte suffisamment triture, le matre ouvrier la coulait dans des moules en bois dur, qu'un aide emportait et s'en allait dcharger sur l'aire scher, o il les rangeait en damier, petite distance l'une de l'autre (Fig.1). Les entrepreneurs soigneux les laissent au soleil une demi-journe ou mme une journe entire, puis les disposent en monceaux de manire que l'air circule librement, et ne les emploient qu'au bout d'une semaine ou deux; les autres se contentent de quelques heures d'exposition au soleil et s'en servent humides encore. Malgr cette ngligence, le limon est tellement tenace qu'il ne perd pas aisment sa forme: la face tourne an dehors a beau se dsagrger sous les influences atmosphriques, si l'on pntre dans le mur mme, on trouve la plupart des briques intactes et sparables les unes des autres. Un bon ouvrier moderne en moule un millier par jour sans se fatiguer; aprs une semaine d'entranement, il peut monter 1,200, 1,500, voire 1,800. Les ouvriers anciens, dont l'outillage ne diffrait pas de l'outillage actuel, devaient obtenir des rsultats aussi satisfaisants. Le module qu'ils adoptaient gnralement est de 0m,22, 0m,11, 0m,14 pour les briques de taille moyenne, 0m,38, 0m,18, 0m,14 pour les briques de grande taille; mais on rencontre assez souvent dans les ruines des modules moindres ou plus forts. La brique des ateliers royaux tait frappe quelquefois aux cartouches du souverain rgnant; celle des usines prives a sur le plat un ou plusieurs signes conventionnels tracs l'encre rouge, l'empreinte des doigts du mouleur, le cachet d'un fabricant. Le plus grand nombre n'a point de marque qui les distingue. La brique cuite n'a pas t souvent employe avant l'poque romaine, non plus que la tuile plate ou arrondie. La brique maille parat avoir t la mode dans le Delta. Le plus beau spcimen que j'en aie vu, celui qui est conserv au muse de Boulaq, porte l'encre noire les noms de Ramss III; l'mail en est vert, mais d'autres fragments sont colors en bleu, en rouge, en jaune ou en blanc. La nature du sol ne permet pas de descendre beaucoup les fondations: c'est d'abord une couche de terre rapporte, qui n'a d'paisseur que sur l'emplacement des grandes villes, puis un humus fort dense, coup de minces veines de sable, puis, partir du niveau des infiltrations, des boues plus ou moins liquides, selon la saison. Aujourd'hui, les maons indignes se contentent d'carter les terres rapportes et jettent les fondations ds qu'ils touchent le sol vierge; si celui-ci est trop loin, ils s'arrtent un mtre environ de la surface. Les vieux gyptiens en agissaient de mme: je n'ai rencontr aucune maison antique dont les fondations fussent plus de 1m,20, encore une pareille profondeur est-elle l'exception, et n'a-t-on pas dpass 0m,60 dans la plupart des cas. Souvent, on ne se fatiguait pas creuser des tranches: on nivelait l'aire couvrir, et, probablement aprs l'avoir arrose largement pour augmenter la consistance du terrain, on posait les premires briques mme. La maison termine, les dchets de mortier, les briques casses, tous les rebuts du travail accumuls formaient une couche de 20 30 centimtres: la partie du mur enterre de la sorte tenait lieu de fondations. Quand la maison btir devait s'lever sur l'emplacement d'une maison antrieure, croule de vtust ou dtruite par un accident quelconque, on ne prenait pas la peine d'abattre les murs jusqu'au ras de terre. On galisait la surface des dcombres et on construisait quelques pieds plus haut que prcdemment: aussi chaque ville est-elle assise sur une ou plusieurs buttes artificielles, dont les sommets dominent parfois de 20 ou 30 mtres la campagne environnante. Les historiens grecs attribuaient ce phnomne d'exhaussement la sagesse des rois, de Ssostris en particulier, qui avaient voulu mettre les cits l'abri des eaux, et les modernes ont cru reconnatre le procd employ cet effet: on construisait des murs massifs de brique, entre-croiss en damier, on comblait les intervalles avec des terres de dblayement, et on levait les maisons sur ce patin gigantesque. Partout o j'ai fait des fouilles, Thbes spcialement, je n'ai rien vu qui rpondt cette description; les murs entrecoups qu'on rencontre sous les dbris des maisons relativement modernes ne sont que des restes de maisons antrieures, qui reposaient elles-mmes sur les restes de maisons plus vieilles encore. Le peu de profondeur des fondations n'empchait pas les maons de monter hardiment la btisse: j'ai not dans les ruines de Memphis des pans encore debout de 10 et 12 mtres de haut. On ne prenait alors d'autre prcaution que d'largir la base des murs et de voter les tages (Fig.2). L'paisseur ordinaire tait de 0m,40 environ pour une maison basse, mais pour une maison plusieurs tages, on allait jusqu' 1 mtre ou 1m,25; des poutres, couches dans la maonnerie d'espace en espace, la liaient et la consolidaient. Souvent aussi on btissait le rez-de-chausse en moellons bien appareills et on relguait la brique aux tages suprieurs. Le calcaire de la montagne voisine est la seule pierre dont on se soit servi rgulirement en pareil cas. Les fragments de grs, de granit ou d'albtre qui y sont mls, proviennent gnralement d'un temple ruin: les gyptiens d'alors n'avaient pas plus scrupule que ceux d'aujourd'hui dpecer leurs monuments ds qu'on cessait de les surveiller. Les petites gens vivaient dans de vraies huttes qui, pour tre bties en briques, ne valaient gure mieux que les cabanes des fellahs. A Karnak, dans la ville pharaonique, Kom-Ombo, dans la ville romaine, Mdint-Habou, dans la ville copte, les maisons de ce genre ont rarement plus de 4 ou 5 mtres de faade; elles se composent d'un rez-de-chausse que surmontent parfois quelques chambres d'habitation. Les gens aiss, marchands, employs secondaires, chefs d'ateliers, taient logs plus au large. Leurs maisons taient souvent spares de la rue par une cour troite: un grand couloir s'ouvrait au fond, le long duquel les chambres taient ranges (Fig.3). Plus souvent, la cour tait garnie de chambres sur trois cts (Fig.4); plus souvent encore la maison prsentait sa faade la rue. C'tait alors un haut mur peint ou blanchi la chaux, surmont d'une corniche, et sans ouverture que la porte, ou perc irrgulirement de quelques fentres (Fig.5). La porte tait souvent de pierre, mme dans les maisons sans prtentions. Les jambages sont en saillie lgre sur la paroi, et le linteau est support d'une gorge peinte ou sculpte. L'entre franchie, on passait successivement dans deux petites pices sombres, dont la dernire prend jour sur la cour centrale (Fig.6). Le rez-de-chausse servait ordinairement d'table pour les baudets ou pour les bestiaux, de magasins pour le bl et pour les provisions, de cellier et de cuisine. Partout o les tages suprieurs subsistent encore, ils reproduisent presque sans modifications la distribution du rez-de-chausse. On y arrivait par un escalier extrieur, troit et raide, coup des intervalles trs rapprochs par de petits paliers carrs. Les pices taient oblongues et ne recevaient de lumire et d'air que par la porte: lorsqu'on se dcidait percer des fentres sur la rue, c'taient des soupiraux placs presque la hauteur du plafond, sans rgularit ni symtrie, garnis d'une sorte de grille en bois barreaux espacs, et ferms par un volet plein. Les planchers taient briquets ou dalls, plus souvent forms d'une couche de terre battue. Les murs taient blanchis la chaux, quelquefois peints de couleurs vives. Le toit tait plat et fait probablement comme aujourd'hui de branches de palmiers serres l'une contre l'autre, et couvertes d'un enduit de terre assez pais pour rsister la pluie. Parfois il n'tait surmont que d'un ou deux de ces ventilateurs en bois qu'on rencontre encore si frquemment en gypte; d'ordinaire, on y levait une ou deux pices isoles, servant de buanderie ou de dortoir pour les esclaves ou les gardiens. La terrasse et la cour jouaient un grand rle dans la vie domestique des anciens gyptiens; les femmes y prparaient le pain (Fig.7), y cuisinaient, y causaient l'air libre; la famille entire y dormait l't, protge par des filets contre les attaques des moustiques. Les htels des riches et des seigneurs couvraient une surface considrable: ils taient situs le plus souvent au milieu d'un jardin ou d'une cour plante, et prsentaient la rue, ainsi que les maisons bourgeoises, des murs nus, crnels comme ceux d'une forteresse (Fig.8). La vie domestique tait cache et comme replie sur elle-mme: on sacrifiait le plaisir de voir les passants l'avantage de n'tre pas aperu du dehors. La porte seule annonait quelquefois l'importance de la famille qui se dissimulait derrire l'enceinte. Elle tait prcde d'un perron de deux ou trois marches, ou d'un portique colonnes (Fig.9) orn de statues (Fig.10), qui lui donnaient l'aspect monumental; parfois c'tait un pylne analogue celui qui annonait l'entre des temples. L'intrieur formait comme une petite ville, divise en quartiers par des murs irrguliers: la maison d'habitation au fond, les greniers, les tables, les communs, rpartis aux diffrents endroits de l'enclos, selon des rgles qui nous chappent encore. Les dtails de l'agencement devaient varier l'infini; pour donner une ide de ce qu'tait l'htel d'un grand seigneur gyptien, moiti palais, moiti villa, je ne puis mieux faire que de reproduire deux des plans nombreux que nous ont conservs les tombeaux de la XVIIIe dynastie. Le premier reprsente une maison thbaine (Fig.11-12). Le clos est carr entour d'un mur crnel. La porte principale s'ouvre sur une route borde d'arbres, qui longe un canal ou un bras du Nil. Le jardin est divis en compartiments symtriques par des murs bas en pierres sches, analogues ceux qu'on voit encore dans les grands jardins d'Akhmm ou de Girgh; au centre, une vaste treille dispose dispose sur quatre rangs de colonnettes; droite et gauche, quatre pices d'eau peuples de canards et d'oies, deux ppinires, deux kiosques jour, et des alles de sycomores, de dattiers et de palmiers-doums; dans le fond, en face de la porte, une maison deux tages de petites dimensions, surmonte d'une corniche peinte. Le second plan est emprunt aux hypoges de Tell-el-Amarna (Fig.13-14). Il nous montre une maison, situe an fond des jardins d'un grand seigneur, A, gendre du pharaon Khouniaton et, plus tard, lui-mme roi d'gypte. Un bassin oblong s'tend devant la porte: il est bord d'un quai en pente douce muni de deux escaliers. Le corps de btiment est un rectangle plus large sur la faade que sur les parois latrales. Une grande porte s'ouvre au milieu et donne accs dans une cour plante d'arbres et borde de magasins remplis de provisions: deux petites cours places symtriquement dans les angles les plus loigns servent de cage aux escaliers qui mnent sur la terrasse. Ce premier difice sert comme d'enveloppe au logis du matre. Les deux faades sont ornes d'un portique de huit colonnes, interrompu au milieu par la baie du pylne. La porte franchie, on dbouchait dans une sorte de long couloir central, coup par deux murs percs de portes, de manire former trois cours d'enfilade. Celle du centre tait borde de chambres; les deux autres communiquaient droite et gauche avec deux cours plus petites, d'o partaient les escaliers qui montent la terrasse. Ce btiment central tait ce que les textes appellent l'khonouti, la demeure intime du roi et des grands seigneurs, o la famille et les amis les plus proches avaient seuls le droit de pntrer. Le nombre des tages, la disposition de la faade diffraient selon le caprice du propritaire. Le plus souvent la faade tait unie; parfois elle tait divise en trois corps, et le corps du milieu tait en saillie. Les deux ailes sont alors ornes d'un portique chaque tage (Fig.15), ou surmontes d'une galerie jour (Fig.16); le pavillon central a quelquefois l'aspect d'une tour qui domine le reste de la construction (Fig.17). Les faades sont dcores assez souvent de ces longues colonnettes en bois peint qui ne portent rien et servent seulement gayer l'aspect un peu svre de l'difice. La distribution intrieure est peu connue; comme dans les maisons bourgeoises, les chambres coucher taient probablement petites et mal claires; mais, en revanche, les salles de rception devaient avoir peu prs les dimensions adoptes aujourd'hui encore en gypte, dans les maisons arabes. L'ornementation des parois ne comportait pas des scnes ou des compositions analogues celles qu'on rencontre dans les tombeaux. Les panneaux taient passs la chaux ou revtus d'une teinte uniforme et bords d'une bande multicolore. Les plafonds taient d'ordinaire laisss en blanc; parfois, cependant, ils de documents. Les lampes en forme de maisons, qu'on trouve en si grand nombre au Fayoum, montrent qu'au temps des Csars romains, on continuait btir selon les mmes rgles qui avaient eu cours sous les Thoutmos et les Ramss. Pour l'ancien empire, les renseignements sont peu nombreux et peu clairs. Cependant, on rencontre souvent sur les stles, dans les hypoges ou dans les cercueils, des dessins qui nous montrent quel aspect avaient les portes (Fig.21), et un sarcophage de la IVe dynastie, celui de Khoutou-Poskhou, est taill en forme de maison (Fig.22). taient dcors d'ornements gomtriques dont les principaux motifs taient rpts dans les tombeaux et nous ont t conservs de la sorte, des mandres entremls de rosaces (Fig.18), des carrs multicolores (Fig.19), des ttes de boeuf vues de face, des enroulements, des vols d'oies (Fig.20).Je n'ai parl que du second empire thbain; c'est en effet l'poque pour laquelle nous avons le plus 2.--LES FORTERESSES. La plupart des villes et mme des bourgs importants taient murs. C'tait une consquence presque ncessaire de la configuration gographique et de la constitution politique du pays. Contre les Bdouins, il avait fallu barrer le dbouch des gorges qui mnent au dsert; les grands seigneurs fodaux avaient fortifi, contre leurs voisins et contre le roi, la ville o ils rsidaient, et les villages de leur domaine qui commandaient les dfils des montagnes ou les passes resserres du fleuve. Abydos, El-Kab, Semnh possdent les forteresses les plus anciennes. Abydos avait un sanctuaire d'Osiris et s'levait l'entre d'une des routes qui conduisent aux Oasis. La renomme du temple y attirait les plerins, la situation de la ville y amenait les marchands, la prosprit que lui valait l'affluence des uns et des autres l'exposait aux incursions des Libyens: elle a, aujourd'hui encore, deux forts presque intacts. Le plus vieux est comme le noyau du monticule que les Arabes appellent le Kom-es-soultn, mais l'intrieur seul en a t dblay jusqu' 3 ou 4 mtres au-dessus du sol antique; le trac extrieur des murs n'a pas t dgag des dcombres et du sable qui l'entourent. Dans l'tat actuel, c'est un paralllogramme en briques crues de 125 mtres de long sur 68 mtres de large. Le plus grand axe en est tendu du sud au nord. La porte principale s'ouvre dans le mur ouest, non loin de l'angle nord-ouest; mais deux portes de moindre importance paraissent avoir t mnages dans le front sud et dans celui de l'est. Les murailles ont perdu quelque peu de leur lvation; elles mesurent pourtant de 7 11 mtres de haut et sont larges d'environ 2 mtres au sommet. Elles ne sont pas bties d'une seule venue, mais se partagent en grands panneaux verticaux, facilement reconnaissables la disposition des matriaux. Dans le premier, tous les lits de briques sont rigoureusement horizontaux; dans le second, ils sont lgrement concaves et forment un arc renvers, trs ouvert, dont l'extrados s'appuie sur le sol; l'alternance des deux procds se reproduit rgulirement. La raison de cette disposition est obscure: on dit que les difices ainsi construits rsistent mieux aux tremblements de terre. Quoi qu'il en soit, elle est fort ancienne, car, ds la Ve dynastie, les familles nobles d'Abydos envahirent l'enceinte et l'emplirent de leurs tombeaux an point de lui enlever toute valeur stratgique. Une seconde forteresse, difie quelque cent mtres au sud-est, remplaa celle du Kom-es-soultn vers la XVIIIe dynastie, mais faillit avoir le mme sort sous les Ramessides; la dcadence subite de la ville l'a seule protge contre l'encombrement. Les gyptiens des premiers temps ne possdaient aucun engin capable de faire impression sur des murs massifs. Ils n'avaient que trois moyens pour enlever de vive force une place ferme: l'escalade, la sape, le bris des portes. Le trac impos par leurs ingnieurs au second fort est des mieux calculs pour rsister efficacement ces trois attaques (Fig.23). Il se compose de longs cts en ligne droite, sans tours ni saillants d'aucune sorte, mesurant 131m,30 sur les fronts est et ouest, 78 mtres sur les fronts nord et sud. Les fondations portent directement sur le sable et ne descendent nulle part plus has que 0m,30. Le mur (Fig.24) est en briques crues, disposes par assises horizontales; il est lgrement inclin en arrire, plein, sans archres ni meurtrires, dcor l'extrieur de longues rainures prismatiques, semblables celles qu'on voit sur les stles de l'ancien Empire. Dans l'tat actuel, il domine la plaine de 11 mtres; complet, il ne devait gure monter plus de 12 mtres, ce qui suffisait amplement pour mettre la garnison l'abri d'une escalade par chelle portative dos d'homme. L'paisseur est d'environ 6 mtres la base, d'environ 5 mtres au sommet. La crte est partout dtruite, mais les reprsentations figures (Fig.25) nous montrent qu'elle tait couronne d'une corniche continue, trs saillante, garnie extrieurement d'un parapet mince, assez bas, crnel merlons arrondis, rarement quadrangulaires. Le chemin de ronde, mme diminu de l'paisseur du parapet, devait atteindre encore 4 mtres ou 4 m,50. Il courait sans interruption le long des quatre fronts; on y montait par des escaliers troits, pratiqus dans la maonnerie et dtruits aujourd'hui. Point de foss: pour dfendre le pied du mur contre la pioche des sapeurs, on a trac, 3 mtres en avant, une chemise crnele haute de 5 mtres ou environ. Toutes ces prcautions taient suffisantes contre la sape et l'escalade, mais les portes restaient comme autant de brches bantes dans l'enceinte; c'tait le point faible sur lequel l'attaque et la dfense concentraient leurs efforts. Le fort d'Abydos avait deux portes, dont la principale tait situe dans un massif pais, l'extrmit orientale du front est (Fig.26). Une coupure troite A, barre par de solides battants de bois, en marquait la place dans l'avant-mur. Par derrire, s'tendait une petite place d'armes B, demi creuse dans l'paisseur du mur, au fond de laquelle tait pratique une seconde porte C, aussi resserre que la premire. Quand l'assaillant l'avait force sous la pluie de projectiles que les dfenseurs, posts au haut des murailles, faisaient pleuvoir sur lui de face et des deux cts, il n'tait pas encore au coeur de la place; il traversait une cour oblongue D, resserre entre les murs extrieurs et entre deux contreforts qui s'en dtachaient angle droit, et s'en allait briser dcouvert une dernire poterne E, place dessein dans le recoin le plus incommode. Le principe qui prsidait la construction des portes tait partout le mme, mais les dispositions variaient au gr de l'ingnieur. A la porte sud-est d'Abydos (Fig.27), la place d'armes situe entre les deux enceintes a t supprime, et la cour est tout entire dans l'paisseur du mur; Kom-el-Ahmar, en face d'El-Kab (Fig.28), le massif de briques, an milieu duquel la porte est perce, fait saillie sur le front de dfense. Des poternes, rserves en diffrents endroits, facilitaient les mouvements de la garnison et lui permettaient de multiplier les sorties. Le mme trac qu'on employait pour les forts isols prvalait galement pour les villes. Partout, Hliopolis, Sn, Sas, Thbes, ce sont des murs droits, sans tours ni bastions, formant des carrs ou des paralllogrammes allongs, sans fosss ni avances; l'paisseur des murs, qui varie entre 10 et 20 mtres, rendait ces prcautions inutiles. Les portes, au moins les principales, avaient des jambages et un linteau en pierre, dcors de tableaux et de lgendes; tmoin celle d'Ombos, que Champollion vit encore en place et qui date du rgne de Thoutmos III. La plus vieille et la mieux conserve des villes fortes d'gypte, celle d'El-Kab, remonte probablement jusqu' l'ancien Empire (Fig.29). Le Nil en a dtruit une partie depuis quelques annes; au commencement du sicle, elle formait un quadrilatre irrgulier, dont les grands cts mesuraient 640 mtres et les petits environ un quart en moins. Le front sud prsente la mme disposition qu'au Kom-es-soultn, des panneaux o les lits de briques sont horizontaux, alternant avec d'autres panneaux o ils sont concaves. Sur les fronts nord et ouest, les lits sont onduls rgulirement et sans interruption d'un bout l'autre. L'paisseur est de 11m,50, la hauteur moyenne de 9 mtres; des rampes larges et commodes mnent an chemin de ronde. Les portes sont places irrgulirement, une sur chacune des faces nord, est et ouest; la face mridionale n'en avait point. Elles sont trop mal conserves pour qu'on en reconnaisse le plan. L'enceinte renfermait une population considrable, mais ingalement rpartie; le gros tait concentr au nord et l'ouest, o les fouilles ont dcouvert les restes d'un grand nombre de maisons. Les temples taient rassembls dans une enceinte carre, qui avait le mme centre que la premire; c'tait comme un rduit, o la garnison pouvait rsister, longtemps aprs que le reste de la ville tait aux mains des ennemis. Le trac angle droit, excellent en plaine, n'tait pas souvent applicable en pays accident; lorsque le point fortifier tait sur une colline, les ingnieurs gyptiens savaient adapter la ligne de dfense au relief du terrain. A Kom-Ombo (Fig.30), les murs suivent exactement le contour de la butte isole sur laquelle la ville tait perche, et prsentaient l'Orient un front hriss de saillies irrgulires, dont le dessin rappelle grossirement celui de nos bastions. A Koummh et Semnh, en Nubie, l'endroit o le Nil s'chappe des rochers de la seconde cataracte, les dispositions sont plus ingnieuses et tmoignent d'une vritable habilet. Le roi Ousirtasen III avait fix en cet endroit la frontire de l'gypte; les forteresses qu'il y construisit devaient barrer la voie d'eau aux flottes des Ngres voisins. A Koummh, sur la rive droite, la position tait naturellement trs forte (Fig.31). Sur une minence borde de rochers abrupts, on dessina un carr irrgulier de 60 mtres environ de ct; deux contreforts allongs dominent, l'un, an nord, les sentiers qui conduisent la porte, l'autre, au sud, le cours du fleuve. L'avant-mur s'lve 4 mtres en avant et suit fidlement le mur principal, sauf en deux points, aux angles nord-ouest et sud-est, o il prsente deux saillies en forme de bastion. Sur l'autre rive, Semnh, la position tait moins bonne; le ct oriental tait protg par une ceinture de rochers qui descend pic jusqu'au fleuve, mais les trois autres faces taient peu prs nues (Fig.32). Un mur droit, haut de 15 mtres environ, fut tabli le long du Nil; an contraire, les murs tourns vers la plaine montrent jusqu' la hauteur de 25 mtres et se hrissrent de contreforts, longs de 15 mtres, pais de 9 mtres la base et de 4 mtres au sommet et disposs intervalles irrguliers selon les besoins de la dfense. Ces perons, non garnis de parapets, tenaient lieu de tours: ils augmentaient la force du trac, dfendaient l'accs du chemin de ronde et battaient en flanc les soldats qui auraient voulu tenter une attaque de haute main contre l'enceinte continue. L'intervalle qui les spare est calcul de manire que les archers puissent balayer de leurs flches tout le terrain compris entre eux. Courtines et saillants sont en briques crues entremles de poutres couches horizontalement dans la maonnerie; la surface extrieure en est forme de deux parties, l'une peu prs verticale, l'autre incline de 160 degrs environ sur la premire, ce qui rendait l'escalade sinon impossible, au moins fort difficile. Intrieurement tout l'espace compris dans l'enceinte avait t hauss presque jusqu'au niveau du chemin de ronde, en manire de terre-plein (Fig.33). Au dehors, l'avant-mur en pierres sches tait spar du corps de la place par un foss de 30 40 mtres de large; il pousait assez exactement le contour gnral et dominait la plaine de 2 ou 3 mtres, selon les endroits; vers le nord, il tait coup par le chemin tournant qui descend en plaine. Ces dispositions, si habiles qu'elles fussent, n'empchrent point la place de succomber; une large brche pratique an sud, entre les deux saillants les plus rapprochs du fleuve, marque le point d'attaque choisi par l'ennemi. Les grandes guerres entreprises en Asie sous la XVIIIe dynastie rvlrent aux gyptiens des formes nouvelles de fortifications. Les nomades de la Syrie mridionale avaient des fortins o ils se rfugiaient sous la menace de l'invasion (Fig.34). Les villes cananennes et hittites, Ascalon, Dapour, Mrom, taient entoures de murailles puissantes, le plus souvent en pierre et flanques de tours (Fig.35); celles d'entre elles qui s'levaient en plaine, comme Qodshou, taient enveloppes d'un double foss rempli d'eau (Fig.36). Les Pharaons transportrent dans la valle du Nil les types nouveaux, dont ils avaient prouv l'efficacit dans leurs campagnes. Ds les commencements de la XIXe dynastie, la frontire orientale du Delta, la plus faible de toutes, tait couverte d'une ligne de forts analogues aux forts cananens; non contents de prendre la chose, les gyptiens avaient pris le mot et donnaient ces tours de garde le nom smitique de magadlou. La brique ne parut plus ds lors assez solide, au moins pour les villes exposes aux incursions des peuplades asiatiques, et les murs d'Hliopolis, ceux de Memphis mme, se revtirent de pierre. Rien ne nous est rest jusqu' prsent de ces forteresses nouvelles, et nous en serions rduits nous figurer, d'aprs les peintures, l'aspect qu'elles pouvaient avoir, si un caprice royal ne nous en avait laiss un modle dans un des endroits o on s'attendait le moins le rencontrer, dans la ncropole de Thbes. Quand Ramss III tablit son temple funraire (Fig.37 et 38), il voulut l'envelopper d'une enceinte l'apparence militaire, en souvenir de ses victoires syriennes. Un avant-mur en pierre, crnel, haut de 4 mtres en moyenne, court le long du flanc est; la porte est pratique an milieu, sous la protection d'un gros bastion quadrangulaire. Elle tait large de 1 mtre, et flanque de deux petits corps de garde oblongs, dont les terrasses s'lvent d'environ 1m,50 au-dessus du rempart. Ds qu'on l'a franchie, on se trouve devant un vritable Migdol: deux corps de logis, embrassant une cour qui va se rtrcissant par ressauts, et runis par un btiment deux tages, perc d'une porte longue. Les faces orientales des tours sont assises sur un soubassement inclin en talus, haut de 5 mtres environ. Il tait deux fins: d'abord il augmentait la force de rsistance du mur l'endroit o on pouvait le saper, ensuite les projectiles qu'on jetait d'en haut, ricochant avec force sur l'inclinaison du plan, tenaient l'assaillant distance. La hauteur totale est de 22 mtres, et la largeur de 25 mtres sur le devant; les portions situes sur le derrire, droite et gauche de la porte, out t dtruites ds l'antiquit. Les dtails de l'ornementation sont adapts au caractre moiti religieux, moiti triomphal de l'difice; il n'est pas probable que les forteresses relles fussent dcores de consoles et de bas-reliefs analogues ceux qu'on voit sur les cts de la place d'armes. Tel qu' ......Buy Now (To Read More)

Product details

Ebook Number: 10841
Author: Maspero, G. (Gaston)
Release Date: Jan 1, 2004
Format: eBook
Language: French

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