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L'Illustration, No. 0034, 21 Octobre 1843
N 34. Vol. II.--SAMEDI 21 OCTOBRE 1843. Bureaux, rue de Seine, 33. Ab. pour Paris.--3 mois, 8 fr.--6 mois, 16 fr.--Un an, 30 fr. Prix de chaque N, 75 c.--La collection mensuelle br., 2 fr. 75. Ab. pour les Dep.--3 mois, 9 fr.--6 mois, 17 fr.--Un an, 32 fr. pour l'tranger. -- 10 -- 20 -- 40 SOMMAIRE. Procession sculaire de Fourvires, et pose de la premire pierre du Pont du Change Lyon. Deux Gravures--Courrier de Paris.--Histoire de la Semaine, Boutons du rappel; meetings tenus Dublin et en plein air.--Thtres--Opra-comique, Mina; Palais-Royal, Le brelan de Troupiers; Gymnase, Jean Lenoir; Odon, Tt ou Tard; Dlassements-Comiques, la Fille du Ciel. Une scne de Mina; Levassor dans ses trois rles du Brelan de troupiers; une scne de la Fille du Ciel.--De la Traite et de l'esclavage. Onze Gravures.--Rvolutions du Mexique. Le gnral Bustamante. (Suite et fin.)--Margherita Pusterla. Roman de M. Csar Cant. Chapitre XIII, Reconnaissance. Sept Gravures.--Bulletin bibliographique. Le Nord de la Sibrie, par M. de Wrangell; Les Pyrnes, par M. le baron Taylor; les Rues de Paris.--Annonces,--Arme. Chasseurs cheval, nouvel uniforme. Gravure.--Caricature, Une Sentinelle perdue. Logogriphe musical.--Rbus. Procession sculaire de Fourvires, et pose de la premire pierre du Pont du Change Lyon. Pendant la dure du camp de Lyon (V. t. Ier, p. 407, et t. 2, p. 97), une crmonie religieuse d'un haut intrt a t clbre dans cette ville le 8 septembre, jour de la Nativit de la Vierge. La procession sculaire, institue en mmoire de la cessation de la peste, qui, il y a deux cents ans, ravagea cette seconde capitale de la France, s'est rendue en grande pompe Fourvires, colline situe sur la rive droite de la Sane. A la procession assistaient l'archevque, deux vques, le clerg de la cathdrale et de toutes les paroisses de la ville, de nombreux fidles, et, parmi ces derniers, un vieillard de cent neuf ans, qui avait dj figur la crmonie cent ans auparavant, en 1743. Procession sculaire de Fourvires. La prsence du duc et de la duchesse de Nemours Lyon a t marque par des ftes plus mondaines, l'une desquelles cependant le clerg est venu aussi prendre part. Des huit jours que le prince et la princesse ont passs Lyon, du 20 au 28 septembre, le dimanche 24 est celui dont le programme a t le plus charg: pose de la premire pierre du pont du Change, joutes sur la Sane, courses de chevaux, festin la Prfecture, et soire au Grand-Thtre. La crmonie de la pose a t favorise par un temps superbe. Des prparatifs bien entendus avaient t faits sous la direction des ingnieurs des ponts-et-chausses. Une tuile recouvrait la partie centrale du pont actuel, sur lequel la circulation avait t interdite depuis la veille au soir. Le petit btiment servant de vigie qui est assis sur la pile du milieu, avait t transform, pour la duchesse, en un lgant boudoir, garni de tapis, de draperies, de causeuses, de fauteuils et de chaises. Une plate-forme en charpente, recouverte d'une tente, et leve de quelques marches au-dessus du sol de la voie charretire, avait t tablie sur l'peron de cette pile, en amont du pont. De chaque ct une double rampe conduisait une autre plate-forme situe au-dessous, et dont le niveau tait un peu infrieur celui du massif de maonnerie plac son centre, et sur lequel devait tre pose la premire pierre. Ce qui rendait le coup d'il imposant, c'tait l'immense multitude de spectateurs qui couvraient le pont et ses abords, les deux rives de la Sane, les fentres et les toits de toutes les maisons, d'o l'on avait la moindre chappe de vue sur ce point. En dedans de ce vaste amphithtre irrgulier et sur le lit mme du fleuve, une double ceinture de bateaux de toute forme et de toute dimension, et chargs de spectateurs, entourait cette estrade. A peu de distance, et sur l'espace libre du bassin compris entre les quais et les deux ponts du Change et de la Feuille, d'lgantes embarcations, pavoises de mille couleurs et recouvertes de riches tentures, sillonnaient les eaux du fleuve. A midi prcis, M. l'archevque est arriv, suivi du clerg mtropolitain, et il est immdiatement descendu sur la plate-forme infrieure, o il s'est mis en devoir d'officier. LL. AA. RR. sont arrives midi et demi. Madame la duchesse de Nemours a t conduite par le maire jusqu' un fauteuil, au milieu et sur le bord de l'estrade suprieure, d'o elle pouvait embrasser l'ensemble de l'imposant spectacle qui se droulait devant elle, et suivre les moindres dtails du crmonial. Le duc de Nemours, accompagn du prfet, du maire, des membres de l'administration municipale et des personnes de sa suite, est descendu vers la plate-forme infrieure, et s'est plac au centre d'un cercle form par les nombreux assistants qui avaient pntr jusque-l, par le clerg, les fonctionnaires, les ingnieurs et les diverses notabilits. Aprs la crmonie religieuse, M. Cailloux, ingnieur en chef du dpartement, a lu un discours dans lequel il a fait l'historique de la voie de communication que le nouveau pont est appel remplacer, et a demand au duc de Nemours l'autorisation de lui donner son nom; le quai voisin porte dj celui de quai d'Orlans. La double bote en cdre et en plomb contenant les mdailles destines tre scelles dans la premire pierre, a t ensuite remise par le prince aux ouvriers plombiers, qui l'ont ferme hermtiquement; puis elle a t place dans la cavit rectangulaire pratique la surface de la dalle qui occupe le sommet du massif un maonnerie, et recouverte d'une plaque en tle. Le prfet a alors prsent au duc une truelle en vermeil avec laquelle celui-ci a pris, dans une caisse tenue par M. Auguste Jordan, ingnieur, charg de la construction du pont, deux pelletes de mortier qu'il a tendu sur les joints de la bote. Cette opration termine, des ouvriers maons ont pouss l'aide de rouleaux une seconde pierre de taille sur la premire. Le duc de Nemours a frapp sur celle-ci trois coups avec le marteau en vermeil que lui a galement prsent le prfet. Alors le maire a remis S. A. R. un coffret contenant les doubles exemplaires des mdailles commmoratives scelles dans la premire pile du pont. Quant au marteau et la truelle, ils ont t repris par le maire, pour tre dposs au muse de la ville. Immdiatement aprs, LL. AA. RR. se sont rendues sur la terrasse de l'archevch, d'o elles ont assist au spectacle anim des joutes qui ont eu lieu sur la Sane, dans le bassin compris entre le pont Tilsitt et le pont du Palais. De l, le cortge s'est dirig vers l'hippodrome de Perrache, o les courses de chevaux, prpares par le jockey-club de Lyon, avaient attir une affluence de plus de soixante mille curieux. Les prix principaux ont t gagns par Tiger, appartenant M. de Pontalba. La soire a t consacre une reprsentation au Grand-Thtre. Des dames en grande toilette occupaient les premires loges; des officiels de tous les corps et de tous les grades taient dissmins aux premires et aux secondes galeries; les troisimes, les quatrimes et le parterre taient en partie occups par des sous-officiers et soldats de la garnison. C'est dire assez, ajoute le Ouvrier de Lyon, dans un article reproduit par le Moniteur Universel, que le public n'avait t admis que dans une proportion fort restreinte cette fte. C'est l, continuent les feuilles ministrielles (et l'observation nous semble curieuse noter), c'est l, suivant nous, un tort; et, en cette circonstance, comme en quelques autres, il nous semble qu'on a trop isol de la population nos illustres htes. Le prince et la princesse ont t reus sous le pristyle du Grand-Thtre et conduits leur loge par M. Pougin, rgisseur-gnral, avec le crmonial en usage au thtre-Franais, depuis Louis XIV, chaque fois qu'une reprsentation doit tre honore du la prsence du roi. Ce crmonial consiste recevoir Sa Majest un flambeau la main, et clairer sa marche jusqu' la loge royale: il a t exactement suivi en cette circonstance. Madame la duchesse de Nemours portait l'une des robes qui lui avaient t offertes la veille par la chambre de commerce. On a jou un petit intermde intitul l'Algrie conquise, dont les paroles avaient t ajustes tant bien que mal sur des fragments de Paulus, oratorio de Mendelsohn. On y voyait figures des Arabes, des soldats franais, la Civilisation et Religion. Une dcoration de M. Savette, reprsentant Constantine, parat n'avoir pas manqu de vrit. Avant le spectacle, et au retour de la course, tous les htels et restaurants de la ville ont t littralement envahis. Non seulement il tait impossible d'obtenir une place dans les salles, mais l'on se trouvait dans la ncessit de faire queue et d'attendre son tour. Des personnes, aprs avoir parcouru quinze ou vingt des principaux htels, ont d se rsigner aller dner dans les plus lointaines extrmits des faubourgs. A huit ou neuf heures du soir, les provisions considrables qui avaient t faites la veille taient compltement puises, et plus d'un estomac affam a t soumis un jene involontaire. Au bal donn par la ville, le 23, au Grand-Thtre, et o figuraient environ quatre mille invits, madame la duchesse de Nemours a dans d'abord avec M. Arnaud, l'un des adjoints du maire. Cette premire contredanse, suivant l'expression des journaux officiels, avait t donne l'dilit; l'arme, dans la personne de M. le gnral Duchamp, a eu les honneurs de la seconde; M. Girardin, procureur du roi, a reprsent, dans la troisime, la magistrature; et, dans la quatrime, M. Paul Eymard, fabricant, le commerce lyonnais. Mais quels taient les reprsentants de la population des travailleurs? C'est ce que les organes ministriels ne nous ont point appris. Pose du la premire pierre du pont du Change, Lyon. Courrier de Paris. Mais vraiment o allons-nous? on ne pourra bientt plus ni boire, ni se vtir, ni manger, et peu peu nous mourrons tous, vous, moi, notre voisine et notre voisin; oui, nous mourrons de faim et de soif, comme je ne sais quel pauvre diable qui expira d'inanition ct d'une table amplement servie, n'osant toucher ni aux mets ni aux vins, de peur qu'ils ne fussent empoisonns. Ceci vraiment passe la plaisanterie, et National, qui a le premier rvl cette cuisine pendable, mrite qu'on porte un toast sa sant et qu'on l'arrose du plus pur nectar qui mrit au soleil de la Cte-d'Or. Chacun son got! le National n'aime pas plus les produits frelats en boutique qu'en gouvernement; et en mme temps qu'il s'attaque aux dbitants de politique falsifie, il dclare la guerre aux fabricants de marchandises suspectes et de denres de mauvais aloi; le manifeste qu'il vient de lancer tout rcemment contre ces industriels prvaricateurs contient les faits les plus curieux et les plus graves. On fabrique de l'huile d'olive avec du saindoux; du papier avec du pltre; du pain et de la brioche avec du sulfate de cuivre; du bl avec du sable; du son avec de la sciure de bois; du th vert avec du jaune de chrome ou de la mine de plomb; du sel avec de l'iode et du cuivre; du vin avec de la litharge et du bois de Campche; du savon avec des pierres fusil, et du lait avec des cervelles. Quant l'eau, ce complice immmorial des marchands de vin, il s'en dbite Paris seulement cinq cent mille hectolitres par an, sous prtexte de bordeaux et de bourgogne; onde innocente du moins, qui n'en veut qu'aux gourmets et aux ivrognes! dbit de consolation brevet par la socit de temprance Mais, hlas! hlas! le sincre Bacchus, Bacchus gnreux est mort et enterr sous le pont Neuf, dans le lit de la Seine. Ainsi la Parisien peut dire comme Auguste: Dieux! qui dsormais voulez-vous que je fie Le soin de ma personne et celui de ma vie? Est-ce vivre, en effet, que de souponner partout le sulfate, l'iode et la mine de plomb?--Comment manger maintenant un petit pt sans cuivre? comment savourer sa tasse de th sans rver de jaune de chrome? comment choquer les verres sans y voir flotter un bois de Campche? Pour moi, qui ai la prtention d'tre un franc Bourguignon, et d'appeler les choses par leur nom, je suis bien rsolu ne pas m'associer cette atroce comdie; qu'on m'empoisonne, soit, puisqu'il est impossible aujourd'hui de vivre sans cela, et que le sicle prsent est un empoisonneur fieff; mais il ne me convient pas d'tre pris pour dupe; voici donc le moyen que j'ai adopt pour sauver mon amour-propre du ricanement sournois de tous ces mystificateurs de boutiques et d'entrepts: ai-je affaire au ptissier, Envoyez-moi deux douzaines de sulfate de cuivre bien chauds, lui dis-je. Au cafetier et au restaurateur: Garon! une tasse de mine de plomb'. Garon! de l'iode, s'il vous plat. Garon! vous n'avez pas mis assez de saindoux dans cette salade. Garon! du lait frit pour deux, et une bouteille de Campche premire qualit! Au marchand de papier, je demande un cahier de pltre lettre, et je m'informe au marchand de farine de la dernire mercuriale de la halle au sable. Au moins nous est-il permis de nous envelopper avec scurit dans notre pantalon et dans notre manteau, pour nous mettre l'abri et nous consoler de toutes ces impostures? S'ils sont mal abreuvs et mal nourris, nous pouvons, en revanche, tenir notre corps et notre estomac chauds et solidement vtus? Non pas, vraiment; les tailleurs ont aussi leur litharge! les draps et les toiles mentent aussi bien que le sel, le th, le vin et la farine. On vous sert de la charpie pour de l'elbuf pur, et le papier mch se prsente effrontment sous le titre et le nom de louviers superfin.--Votre habit bleu de la veille est jaune le lendemain; les coutures blanchissent au bout de trois jours, et la fin de la semaine, vous montrez la corde. Tout habit sortant des mains d'un tailleur de Paris est moins un habit qu'un norme morceau d'amadou; on n'a plus qu' battre le briquet pour allumer son cigare.--S'adresser pour les renseignements un trs-honnte bourgeois de mes amis, candide habitant du Marais.--Mon homme s'en allait l'autre jour au Jardin-des-Plantes, se pavanant firement dans un pantalon de drap tout neuf; une onde survint, mouilla l'toffe, qui se rtrcit en un clin d'il, de manire dcouvrir la cheville, et dessiner, d'une faon compromettante, les formes de mon malheureux ami, qui n'est ni un Apollon ni un Hercule.--Il tait sorti avec un pantalon, il rentra avec une culotte! Tel est le sicle: ce n'est ni par la bonne foi ni par la sincrit qu'il brille; un peu de drogue se mle tout ce qu'il fait. On lui a tant conseill le mlange! On lui a si fort prch qu'il ne se tirerait d'affaire qu'en mettant de l'eau dans son vin! Les hommes vont comme les choses, et les mes se ressentent de la falsification des denres. Cette excellence qui fait grand bruit de son dsintressement et de son indpendance:--litharge! Ce tribun qui fulmine son anathme.--saindoux! Cet utopiste qui sonne la rforme du monde:--sulfate de cuivre! Cet loquent aptre du bonheur universel:--amadou! Ces virginits politiques et ces candeurs administratives: --jaune de chrome! Ces conciliateurs qui veulent mler le rouge au blanc:--eau claire! Ces fiers sentiments, ces beaux discours, ces grandes fidlits, ces superbes serments:--pltre! --Tous les jours il nous arrive quelque bte clbre. Je ne parle pas des renommes qui se font chaque matin dans la politique, dans les arts, dans le roman, dans le feuilleton, dans l'industrie, dans la philosophie, dans la philanthropie et dans le vaudeville. Cela me mnerait trop loin; que les bipdes s'illustrent tant qu'ils voudront! Je ne m'occupe aujourd'hui que de la gloire toujours croissante des quadrupdes. Nous songerons aux autres plus tard. La dernire course du Champ-de-Mars a mis au jour le nouvel et dj fameux animal dont je veux parler; il s'appelle Ratapolis. C'est l un beau nom, et la capitale des rats doit s'en glorifier. Ratapolis avait pour adversaire Prospectus et Napolon II, fils de Napolon: il les a vaincus tous deux, l'un de quatre, l'autre de sept secondes. Certes, le triomphe est rare! Quel ennemi plus redoutable la course qu'un Napolon du sang de ce Napolon qui enjamba l'Europe en un clin d'il? Quel plus dangereux concurrent qu'un Prospectus? Prospectus n'est-il pas, en effet, le plus hardi coureur de ce temps-ci? N'est-ce pas Prospectus qui va par la ville avec la rapidit de l'clair? N'est-ce pas lui qui escalade les murailles, monte bride abattue travers les plus rudes escaliers, passe par toutes les portes, et galope en mme temps, ici et l, Paris, Londres, Berlin, sur toutes les routes du monde? Eh bien! dans cette lutte du Champ-de-Mars, Prospectus a cd le pas Ratapolis. Aussi Ratapolis est-il inscrit maintenant au livre d'or du sport. Mais si les uns montent, les autres descendent: tandis que Ratapolis, hier inconnu, se faisait un nom ds son premier galop, nous apprenions ailleurs combien sont prissables les grandeurs chevalines, et combien la gloire du sport, comme tant d'autres gloires, est une vaine fume. O misres de l'curie! fragilit! nant! vous avez entendu parler de miss Annette. Les chos du Champ-de-Mars et de Chantilly rptent encore ce glorieux nom avec amour; les sportsmen se signent en l'entendant; les palefreniers s'agenouillent; les grooms, en signe de joie, agitent leurs cravaches et leurs perons. Que de purs-sangs elle a distancs! que de couronnes se sont entrelaces sa crinire bai-brun! Elle a t l'admiration du gentilhomme reader, la terreur et l'amour de l'hippodrome, et tout talon de grande race aurait donn le plus beau crin de sa personne, pour mriter un seul de ses regards. Eh bien! miss Annette, la charmante, l'invincible, la glorieuse miss Anette, remplit, au moment o je parle, l'emploi de Rossinante au Cirque-Olympique, dans le mlodrame nouveau; c'est bien elle, je l'ai reconnue, malgr la maigreur de sa fortune et le dlabrement de ses os. Heureuse encore, miss Annette, de porter dans sa ruine le hros de la Manche, coiff de l'armet de Mambrin! Que de miss Annettes se trouveraient ravies de pouvoir, comme elle, clore le dernier chapitre de leur histoire par un chevalier de la Triste-Figure! demandez plutt nos miss Annettes de boudoir et d'Opra. --Le Constitutionnel annonce avec grand fracas que M. Schimper, professeur d'histoire naturelle Strasbourg, est de retour d'un voyage en Carniole; nous ferons remarquer au Constitutionnel qu'il n'est pas plus dangereux d'aller en Carniole et pas plus tonnant d'en revenir, que d'entreprendre le voyage de Pontoise avec retour. La Carniole ne peut pouvanter que le Constitutionnel, qui n'est jamais sorti de la rue Montmartre. Mais ce n'est pas tout: M. Schimper a fait un bien autre prodige que de visiter lu Carniole: il en a rapport un animal extraordinaire, un prote vivant, n dans les profondeurs des grottes terribles d'Adelsberg. Ce prote cause une grande admiration au Constitutionnel, qui n'admire pas moins M. Schimper d'avoir dot la France de ce miraculeux prote, comme si dj elle n'avait pas assez de ceux qu'elle produit. Que le Constitutionnel conserve son extase pour une meilleure occasion: le prote de Carniole n'est pas si rare qu'il le pense; les petits mendiants qui rdent pieds nus dans le village d'Adelsberg en ont plein les maint et plein les poches. Si le Constitutionnel allait faire un tour par l, il s'en convaincrait aisment: peine aurait-il mis le pied dans l'auberge pour se reposer de la route, que les protes et les mendiants lui tomberaient sur le dos; et, pour un petit sou donn ces vauriens, le vnrable voyageur deviendrait adjudicataire du plus formidable prote des grottes d'Adelsberg. Que dis-je! on les lui adjugerait par douzaines. C'est ce qui nous est arriv, mon ami Adolphe J.... et moi, un jour que, conduits par la fantaisie, nous allmes fumer un cigare de pur havane au nez de ces formidables souterrains d'Adelsberg et de tous ses protes, aussi nombreux que les goujons et les ablettes du pont d'Austerliz. Mais le Constitutionnel n'entreprendra pas le voyage: il aurait trop peur de ne plus admirer M. Schimper ou d'tre dvor tout cru par le prote vivant. --On avait annonc tort que M. Musard allait reprendre le commandement des concerts de la rue Vivienne; c'est M. Elwart qui en devient le gnral. Napolon-Musard lui a transmis son bton imprial; quant lui, il s'est compltement retir du galop et de la ronde infernale. Musard travaille exclusivement rdiger ses mmoires; mais, plus heureux que l'autre Napolon, il n'a point de Sainte-Hlne. Musard s'est retir dans toute sa force, dans toute sa puissance, dans toute sa libert; Hudson-Lowe n'a rien dmler avec lui; et si le grand homme a la fantaisie de se promener au bois de Boulogne, Albion, se mettant en travers du chemin, ne lui crie pas: Halte-l! Il y a huit jours, j'allais Neuilly; chemin faisant, j'aperus sur la route une maison d'une belle apparence: une grille lgante, un parterre charmant; des rideaux de soie et de velours colorant les vitres de leurs nuances chatoyantes. A qui cette dlicieuse habitation? demandai-je au cocher qui me conduisait; quelque grand seigneur, sans doute?-- Oh! oui, monsieur, dit mon homme en soulevant son chapeau d'une main respectueuse; c'est le Neuilly de M. Musard. L'admirable chose que le cornet pistons, pensais-je, et pourquoi mon pre ne m'a-t-il pas appris en jouer! --Les thtres font de grands prparatifs d'hiver; apprtons-nous une inondation de drames, d'opras et de comdies de toutes qualits et de toute espce. Ici, M. Scribe, l'inpuisable; la, M. Alexandre Dumas; M. Leon Gozlan de ce ct; de cet autre, M. Casimir Delavigne. Ou verrait surtout avec joie l'auteur des Messeniennes apporter au Thtre-Franais une de ces uvres brillantes et srieuses qui ont donn son nom un si grand crdit de conscience littraire et de loyaut; ce serait un certificat de vie fourni par le pote, dont la saut, profondment altre depuis un an, donne de vives inquitudes; mais au milieu de son mal, M. Casimir Delavigne n'a rien perdu de son amour pour la posie et le travail: l'ouvrage qu'un annonce est le fruit de ses veilles courageuses. Allons, noble pote! au parterre ce cher et douloureux enfant de votre souffrance; les bravos sont un remde souverain qui font refleurir le corps et l'me! --Les concerts et les soires commencent renatre; on se retrouve, on se reconnat, on s'assemble. Nous voil! nous voici! causons, chantons et mettons-nous en danse. Un lgant salon de la cit d'Orlans a donn le premier signal de cette rsurrection de la vie mondaine; il avait runi, l'autre soir, quelques jolies femmes et des hommes plus ou moins clbres; les heures se sont passes au bruit des voix mlodieuses; Salvi en tait; Salvi va devenir indispensable; puis, avec Salvi, Ricci et MM. Mquillet; Donizetti, enfonc dans les coussins d'un vaste fauteuil, parlait de ses opras et du don Sebastien encore en tat d'enfantement: mais le jour de sa naissance n'est pas loin; puisse le public carillonner au baptme et crier Vivat! Ce Donizetti est un pre infatigable; il aura mis au jour, avant un mois, trois de ces enfants lyriques coup sur coup: Maria di Rohan et Betisario pour le Thtre-Italien, don Sebastien pour l'Acadmie-Royale-de-Musique. Que de soins! que de veilles pour soutenir les frais d'une telle production! Eh bien! Donizetti est aussi leste et aussi dispos que vous ou moi, qui dormons toute la nuit et la grasse matine: c'est une de ces paternits intarissables et faciles qui ne se lassent jamais et pullulent.--Puisque les salons chantent, ils valseront bientt. Ouvrez les pianos, et sortez de leurs tuis les violons, les hautbois et les fltes! --La tragdie classique ne veut pas en avoir le dmenti: elle tient bon contre le drame et fait de jour en jour des recrues pour soutenir la campagne contre son farouche ennemi: un jeune prince tragique, M. Randoux, et une jeune princesse, mademoiselle Araldi, viennent de renforcer l'arme de la vieille Melpomene; ni l'un ni l'autre ne sont excellents, mais ils peuvent le devenir: les conscrits ne passent jamais capitaines au premier coup de feu.--Le drame s'inquite cependant de cette victorieuse rvolte de la tragdie, sous le drapeau de mademoiselle Rachel, son gnralissime... Dans un autre temps, j'aurais dit sa Jeanne d'Arc. Histoire de la Semaine. La France fournit un faible contingent l'histoire politique de la semaine. A l'intrieur, la polmique sur l'extension de la fortification de Paris a encore presque seule dfray nos journaux. L'un d'eux, dans sa proccupation, a cru voir dans des trottoirs qu'on tablit, dans des ranges d'arbres que l'on plante dans le faubourg Saint-Martin, dans l'largissement, rsolu par la ville de Paris, de la partie resserre de la rue Saint-Martin, et dans celui des rues des Arets et Planche-Mibray, un plan stratgique pour faciliter le passage des canons, des bataillons et des escadrons. En vrit, c'est une trange sollicitude pour la population parisienne que de vouloir qu'on la laisse s'atrophier dans des rues troites et malsaines, de peur qu'elle n'arrive voir quelque jour sa libert compromise par des rues spacieuses et ares. Il nous semble qu'il est plus naturel et plus raisonnable de se rjouir, quant prsent, des sacrifices que l'on fait pour lui donner du bleutre, sauf s'en remettre au courage dont elle a plus d'une fois fait preuve pour combattre, si jamais les craintes, que nous ne partageons pas, se ralisaient, des projets dont la connexit avec l'observation des rglements de voirie ne nous parat pas, pour notre part, bien clairement dmontre.--Des nouvelles reues de Tati ont appris que depuis le dpart du l'amiral Du Petit-Thouars, la renie Pomar avait t pousse par un missionnaire anglais faire des semblants de protestation contre la prtendue violence morale qui aurait t exerce sur elle par les Franais pour l'amener reconnatre leur protection. Mais l'arrive et la fermet des dmarches d'un de nos officiers de marine ont suffi pour confondre ces impostures, djouer ces manuvres et faire rentrer les choses dans la situation o l'amiral les avait laisses.--Une correspondance de Turin annonce qu'un navire corse, passant dans les eaux de Bizerte, aurait t, malgr le pavillon franais qui flottait au haut de son mt, visit par un des bateaux gardes-ctes que le bey de Tunis a tablis depuis peu. Aucune des reprsentations faites au capitaine de ce visiteur, par son propre pilote-interprte, ne serait arrive pargner cette humiliation nos couleurs, ce capitaine ayant prtendu qu'il ne faisait qu'excuter les ordres du bey, son matre. La source indirecte de cette nouvelle, l'tonnement que cette dmarche aurait caus aux subordonns mmes du capitaine tunisien, enfin les bons termes dans lesquels la France se trouve avec le bey, tout nous porte croire que le fait sera dmenti, ou que, si l'outrage a t vritablement commis, rparation nous sera faite, sans que, pour l'obtenir nos rapports avec la rgence de Tunis puissent en tre altrs.--Ce que nous avions prvu, quant l'effet que nous paraissait devoir produire la faon sauvage de procder de M. de Ratti-Menton envers un autre agent franais, ne s'est que trop ralis; et, en juger par la satisfaction qu'en prouvent et que ne savent pas dissimuler les journaux anglais, on peut se faire une ide du parti que leur nation en saura tirer contre nous en Chine. Pour les chinois, disent-ils, la distinction de srieux et de non srieux de M. de Ratti-Menton, ne sera pas suffisamment claire. Ils distingueront les barbares en nations qui disputent et nations qui ngocient.--La part brillante que nos nationaux de Montevideo ont prise aux succs de l'arme de la bande orientale de la Plata contre l'arme d'Uribe, a attir sur les Franais tablis Bunos-Ayres les mauvais traitements et les perscutions de Rosas. Les dernires nouvelles reues, en les dgageant de tout ce que peut avoir de passionn un rcit fait par des Franais qui voudraient entraner leur gouvernement dans une guerre o ils ont pris parti comme individus, donneraient toutefois penser que l'Angleterre, sans s'engager plus que notre gouvernement n'entend le faire, aurait du moins trouv moyen de protger plus efficacement les sujets qu'elle compte sur ces rives. L'arme de Montevideo avait remport de nouveaux avantages, et l'esprit de vengeance de Rosas en avait reu une excitation nouvelle dont un cabaretier franais tabli Bunos-Ayres aurait t la victime innocente. On annonce un rapport ce sujet de l'envoy de France, M. de Ladre. L'Autriche, au dire de la Gazette d'Augsbourg, se trouverait en ce moment dans une position analogue celle o nous a placs la ruse musulmane pour la rparation de l'outrage fait notre drapeau et notre consul Jrusalem. Un sous-gouverneur de la province de Fazoglo s'tait permis de faire donner des coups de bton un jeune chirurgien autrichien. Celui-ci s'tait rendu Alexandrie et avait port plainte au consul d'Autriche, qui avait sur-le-champ demand justice. Le sous-gouverneur a t destitu, mais l'ordonnance de destitution est motive sur un dficit qui se serait trouv dans la caisse de ce fonctionnaire. Conformment sa politique, le gouvernement n'a pas voulu avoir l'air de condamner un musulman pour avoir maltrait un chrtien.--La lutte en Catalogne est plus engage, plus sanglante, plus dsastreuse que jamais. Prim bloque encore Girone, sur laquelle il vient_x000 ......Buy Now (To Read More)
Ebook Number: 39327
Author: Various
Release Date: Apr 1, 2012
Format: eBook
Language: French
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